Par un très beau lundi matin du mois de septembre, la vie dans le quartier débutait. Les oiseaux se mettaient à chanter au même rythme que les bruits de cuissons des petits-déjeuners, des machines à café en marche, ou encore des toasts qui sortaient des grille-pains.
Dans une charmante maison située au numéro 40 de la rue Wooden, une mère célibataire s’apprêtait à réveiller son fils qui dormait à l’étage. Celle-ci, qui mesurait près d’un mètre soixante-dix, possédait de longs et lisses cheveux bruns, une paire d’yeux marrons, et arborait un ensemble trois pièces dont la chemise était blanche, mais la veste et le pantalon noirs. Cette femme qui élevait seul son enfant depuis toujours repondait au doux nom de Laura Persson.
Lorsqu’elle arriva devant la chambre de son fils, elle cogna à sa porte. Voyant que ce dernier ne répondait pas, elle décida d’y entrer pour découvrir une pièce totalement en désordre avec des vêtements traînant à même le sol et des cartons encore emballés. Elle ne lui tint pas trop rigueur pour ceux-ci car cela faisait à peine deux jours qu’ils venaient d’emménager dans leur nouveau domicile. Laura s’avança vers la fenêtre, puis tira les rideaux.
« – Johnathan, debout! Tu vas être en retard pour ton premier jour d’école, » lui dit-elle en le secouant légèrement.
« – mmpphh ! s’il te plaît, encore cinq petites minutes, » répondit en plaçant sa couverture sur sa tête.
« – Il en est hors de question. Si tu traînes trop tu rateras ton bus. Allez, hop !
– OK ! »
La mère célibataire sortit alors de la chambre et referma la porte derrière elle. Toutefois, connaissant bien son enfant, elle savait qu’il n’allait pas immédiatement sortir de son lit. C’est pour cela qu’elle revint dans la pièce.
« – T’as intérêt à être en bas dans moins de vingt minutes, » exclama t-elle sur un ton un peu plus autoritaire.
Lorsqu’il entendit sa mère hosser la voix, Johnathan sortit de son lit en sursaut et se dirigea vers sa salle de bain. Ce fut seulement à ce moment que Laura retourna pour de bon au rez-de-chaussée.
Dans la salle de bain, le jeune homme de quinze ans retira ses vêtements à l’arrache avant de passer sous la douche. Un torrent d’eau chaude se déversa le long de son mètre soixante-douze. Il s’en suivit une énorme quantité de mousse provenant du mélange entre le liquide transparent, son gel douche, et ses cheveux. Il frotta les parties les plus importantes de son corps, et se rinça par la suite. Il sortit donc de sa douche et alla vers le miroir. Le jeune homme se brossa les dents en même temps qu’il s’essuyait et se rhabillait.
En moins de quinze minutes, Johnathan Persson était prêt pour sa première journée de cours dans son nouveau lycée.
Au rez-de-chaussée, Laura finissait de boire sa tasse de café lorsqu’elle entendit des bruits de pas dans les escaliers. Elle sut alors que son fils arrivait. Lorsque celui-ci arriva dans la cuisine, un petit-déjeuner constitué d’œufs, de bacon, de pain, et d’un verre de jus d’orange l’attendait.
« – Tu as fait très vite, » dit-elle pendant que son enfant engloutissait sa nourriture comme un monstre.
« – mmmphhh, mmmpphhh !
– Je t’ai déjà dit plusieurs fois que l’on ne parle pas la bouche pleine.
– Je disais que j’ai fait au plus vite, » répondit-il correctement après avoir pris un gorgée de jus.
« – Écoutes mon chéri, je sais que ce n’est pas facile de déménager dans une nouvelle ville, de perdre tous ses repères, mais je sais que tu y arriveras.
– T’inquiète pas maman, je sais que c’est à cause de ta promotion que nous avons dû venir ici. Tu as tout de même besoin d’argent pour t’occuper de moi, » dit-il en affichant un sourire moqueur.
« – Qu’ai-je bien pu faire pour mériter un fils aussi comprehensif que toi ?
– J’sais pas. Tu as peut-être dû être dans les bons papiers de quelqu’un. »
La jeune mère de trente cinq ans éclata de rire lorsqu’elle écouta les propos de son fils pendant qu’il pointait son index vers le haut.
« – Tu as vérifié que tu n’avais rien oublié ?
– Oui !
– Cahiers ?
– Oui !
– Stylos ?
– Oui !
– Argent pour le déjeuner ?
– Ah !
– Tu as oublié de m’en demander hier.
– Il semblerait oui. »
Laura se dirigea alors vers son sac à main, prit un billet de vingt, et le tendit à Johnathan. Ce dernier le prit et le rangea dans sa poche.
« – Bon, il faut que j’y aille. N’oublies pas de fermer derrière toi en sortant.
– Ok sans soucis ! Bye, à tout à l’heure !
– Bye ! »
La jeune femme attrapa son sac à main, ainsi que ses clés de voiture, et partit à son travail. Johnathan, quant à lui, finit son petit-déjeuner, déposa la vaisselle sale dans l’évier, et mit son sac au dos. Après avoir vérifié que tout était bien fermé, le jeune homme quitta le domicile familial en direction de l’arrêt de bus.
Sur son chemin, Johnathan découvrait la ville en même temps qu’il avançait. L’automne, accompagné de la chute de la verdure, dessinait un magnifique paysage à travers les rues. Les passants, aussi pressés les uns par rapport aux autres, marchaient à un rythme plus ou moins rapide sans prendre le temps de contempler ce qui était sous leurs yeux.
Arrivé à son arrêt de bus qui se trouvait à une certaine de mètres de chez lui, l’adolescent de 15 ans rencontra un vieil homme qui attendait également le véhicule.
« – Jeune homme, votre lacet est sur le point de se défaire, » lui dit le vieillard assis.
Johnathan regarda sa paire de baskets et constata effectivement que la cordelette de sa chaussure gauche était sur le point de se dénouer.
« – Merci de m’avoir averti monsieur, » lui répondit-il en se baissant pour le refaire.
Après avoir refait son lacet, le jeune homme s’assit juste à côté du vieil homme, et tous deux attendirent le bus.
Le véhicule arriva deux minutes plus tard. Lorsqu’il s’arrêta et que les portes s’ouvrirent, les deux individus se levèrent. Johnathan laissa le vieil homme monter en premier, ce qu’il apprécia grandement. À l’intérieur du bus, une seul et unique siège était disponible. Le jeune homme invita à nouveau son homologue âgé à prendre place.
« – C’est rare de voir des enfants aussi polis de nos jours, » rétorqua le vieillard devant le geste du jeune homme.
Johnathan lui répondit uniquement avec un beau sourire avant d’aller se positionner un peu plus loin. Le chauffeur actionna donc la manivelle, ce qui ferma les portes, et l’énorme bus continua son voyage.
Quelques arrêts plus tard, le véhicule arriva finalement à l’endroit où Johnathan devait descendre. Le jeune homme quitta le véhicule et continua son trajet à pied. Une autre centaine de mètres de marche plus tard, un énorme bâtiment s’afficha à l’horizon. Sur sa devanture, juste au-dessus de la porte principale on pouvait lire Sioux City High School. Cet établissement public occupait plusieurs hectares et pouvait également accueillir près de 1500 élèves allant de la première année à la dernière.
Les élèves entraient progressivement dans le bâtiment. Certains étaient déposés en voiture par leurs parents, d’autres venaient avec leur propre véhicule, un troisième groupe arrivait en bus scolaire, et enfin il y avait ceux qui, comme Johnathan, arrivaient à pieds ou à vélo.
Le jeune garçon passant par le parking, devant tout le monde sans attirer l’attention sur lui. Il pénétra dans le bâtiment en direction du bureau du chargé de la vie scolaire. Sur son chemin, il s’arrêta un homme devant le hall of fame, la vitre à l’intérieur de laquelle se trouvaient tous les trophées et médailles que l’école avait remportés grâce à ses élèves. Après sa brève admiration, il continua sa route.
Arrivé à destination, il cogna à la porte.
« – Entrez ! » s’exclama une voix plutôt grave.
Celui à qui elle appartenait était un homme portant des lunettes, une moustache, et dont la chevalure était tombée au combat depuis des années, ne laissant qu’un désert luisant à la lumière du jour. Johnathan fit tout son possible pour ne pas fixer son attention sur la perte capillaire de cette homme et préféra se concentrer sur la tenue qu’il portait.
« – Quelle idée de porter une cravate bleue à pois avec un ensemble marron, » se dit-il au plus profond de lui-même.
« – Tu dois sûrement être Johnathan Persson, le nouvel élève ? » questionna l’homme après avoir consulté ses fichiers numériques.
« – Oui monsieur ! «
Le chargé de la vie scolaire tapa quelque chose sur son clavier d’ordinateur, et après quelques clics de souris, un papier sortir de l’imprimante. Il le saisit, ajouta un autre papier plus petit et rigide de couleur jaune, puis tendit le tout au jeune garçon qui les attrapa à son tour.
« – C’est ton emploi du temps. Tu commences ce matin avec monsieur Peterson. J’y ai également noté la combinaison de ton casier. Le papier quant à lui contient la liste des livres dont tu auras besoin au cours de cette année. Tu n’auras que le remettre à madame Paige. Mademoiselle Dylan ici présente te conduira tout d’abord à la bibliothèque pour les récupérer, ensuite elle te mènera à ta salle de classe. «
La dame dont il parlait était assise sur son bureau juste à côté du sien. Visiblement plus moins âgée que lui, cette brune lui servait vraisemblablement de secrétaire. Lorsque Jonathan finit de parler avec l’homme à la calvitie brillante, il se dirigea vers mademoiselle Dylan. Celle-ci qui avait entendu toute leur conversation lui demanda de la suivre. C’est ainsi que le duo quitta la pièce pour se rendre à la bibliothèque.
Arrivés sur le premier lieu, Johnathan se présenta devant une bibliothécaire dont le nom Paige était marqué sur une plaque épinglée à son chemisier, puis lui tendit la feuille cartonnée jaune.
« – Bonjour, monsieur Tonie m’a demandé de vous remettre ceci. »
Madame attrapa ce qu’on lui tendit et lut son contenu.
« – Ne bougez pas, je reviens tout de suite, » lui répondit-elle après sa lecture.
La vieille dame parcourut alors plusieurs rangées et sélectionna plusieurs ouvrages qu’elle vint posés les uns à la suite des autres sur le comptoir. Johnathan était surpris de voir à quel point certains de ces livres pouvaient être volumineux. En les regardant de plus près, il sut qu’il ne pouvait pas tous les mettre dans son sac à dos. Il demanda donc à mademoiselle Dylan si elle voulait bien le conduire en premier lieu à son casier. Vu que c’était son tout premier jour dans cette école, elle accepta volontier. Le jeune homme remercia donc la bibliothécaire et souhaita une excellente journée avant de prendre tous ses livres dans ses mains de suivre sa guide.
Devant son casier, Johnathan Persson déposa d’abord tous ses bouquins parterre et regarda son emploi du temps. Il entra ensuite la combinaison que le chargé de la vie scolaire avait inscrit dessus, ouvrit son casier, y mit tous ce dont il n’avait pas besoin pour cette journée, puis le referma. Le reste des livre entra sans problème dans son sac à dos. Cette fois-ci, il était prêt à débuter sa journée de cours.
Arrivés devant sa salle de classe, mademoiselle Dylan cogna à la porte. Monsieur Peterson qui avait déjà débuté son cours de mathématiques s’arrêta un moment et alla ouvrit.
« – Mademoiselle Paige, que me vaut cet honneur ?
– Je vous amène un nouvel élève.
– Je vois ! Tu dois sûrement être Johnathan ?
– Oui monsieur.
– Bien, je vous le confie donc. Prenez en bien soin, » rétorqua t-elle en retourna à son bureau.
« – Vous pouvez compter sur moi. »
Le professeur de mathématiques invita par la suite le jeune homme à entrer, puis s’adressa à ses autres élèves.
« – Aujourd’hui nous avons le plaisir d’accueillir un nouvel élève.
– Salut à tous, j’m’appelle Johnathan Persson. »
Tous les regards de la classe se fixèrent sur l’adolescent. Certains le dévisageaient du regard en silence tandis que d’autres le faisaient en murmurant.
« – J’espère que vous l’accueillirez comme il se doit. Tu peux aller t’asseoir. Y a une place de libre au fond à côté Daniel. »
Johnathan s’avança vers son nouveau siège et arrivé à mi-chemin, il s’arrêta devant un pied appartenant à un de ses camarades de classe. Ce dernier l’avait visiblement placé pour le faire trébucher. Il enjamba donc le membre, bien qu’il faillit tout de même tomber, et continua sa route. Il finit par s’asseoir et le cours de mathématiques put reprendre son cours.
À suivre !!!