La semaine s’est déroulée sans trop de problèmes dans la demeure des Ellah. Les dernières journées de la petite Aicha consistaient à rester devant la télévision à regarder des programmes qui ne l’intéressaient pas, à être dans sa chambre à observer le plafond, ou encore à écouter ses parents parler de sa journée de travail. Rien de tout cela n’avait d’importance pour elle. Sans son téléphone portable, la jeune femme se sentait complètement isolée. D’ailleurs, à cause de cette privation, tout mais absolument tout l’énervait encore plus. Son petit-ami moralisateur, ses amis, ses réseaux sociaux, et sa musique lui manquaient.
Heureusement pour Aicha, aujourd’hui c’est dimanche soir. Il ne lui reste donc plus que quelques heures à attendre avant le début des cours. La jeune femme se trouve donc dans le second salon tandis que ses deux parents sont assis dans le premier. Bien qu’elle ne supporte plus de rester dans la même pièce qu’eux depuis le jour où elle a été punie, la demoiselle s’ennuie à ne rien faire dans sa chambre.
Vingt sonne à la montre du salon. Comme à son habitude, saisit la télécommande et met une chaine de télévision nationale. Il arrive pile au moment où le générique d’introduction finit. La famille Ellah se met donc à suivre l’actualité du Gabon. Une dizaine de minutes plus tard, alors qu’elle a les yeux rivés sur l’écran, quelque chose attire l’attention de la jeune Aicha. A la fin d’un des reportages, un journaliste de terrain donne son nom complet puis celui du cameraman qui l’accompagne. Cependant, ce qui intrigue vraiment la fille de David est la fait que l’acolyte est filmé en train de faire des prises vidéos du journaliste. Elle se demande alors qui est celui qui filme le cameraman qui est lui-même en train de filmer le journaliste.
- Un instant, comment ils ont fait ça ? questionne Meriem qui se pose exactement la même question que sa fille.
Lorsqu’elle entend la voix de sa mère, les sourcils de la jeune fille se froncent et ses émotions négatives remontent à la surface. Son intérêt pour ce qui se passe disparait alors et tout ce dont elle a envie est d’être le plus loin possible de ses parents.
- Figure toi que tu n’es pas la seule à avoir cette question en tête. Certains de mes employés se le demandent également, répond David à la question de sa femme.
- Ah bon ? Comment tu le sais ? questionne-t-elle à nouveau.
- C’est simple. Un jour, j’ai surpris une de leurs conversations et ils parlaient exactement de ces deux-là.
- C’est vrai que c’est très intriguant.
- Les gabonais finiront par découvrir leur secret. Connaissant leur curiosité maladive, ce n’est qu’une question de temps, rétorque le père d’Aicha.
La jeune femme ne supporte pas la bonne humeur qui règne entre ses deux parents. Elle se lève donc de son fauteuil et prend la direction de sa chambre.
- Aicha ! s’exclame David en voyant sa fille partir.
- Oui ! répond froidement la demoiselle.
- Demain c’est ta première journée de cours. J’espère que tu es prête ? demande le père de famille.
- Si tu veux savoir si j’ai déjà rangé mes affaires, alors la réponse est non. Je comptais aller les faire maintenant, répond la jeune fille.
David n’aime pas le ton que son enfant emploie avec lui. C’est un peu comme si cette dernière pense être son égale.
- Si tu ne veux pas que je rallonge ta punition, tu as intérêt à changer de ton avec moi, rétorque David d’une voix très ferme.
- Mais j’ai rien fait ! s’exclame Aicha, surprise.
- Quoi qu’il en soit, je passerai tout à l’heure dans ta chambre pour vérifier si tes effets scolaires sont prêts. Et je te préviens déjà, tu as intérêt à ce qu’il n’y a pas de désordre quand je rentre, dit l’homme.
Aicha tourne les talons et part en direction de sa chambre. Arrivée dans la pièce, elle a envie de claquer la porte, de hurler, de cogner quelque chose ou quelqu’un… Elle se retient cependant pour ne pas s’attirer de nouveau les foudres de ses parents. Elle referme donc délicatement derrière elle et se diriger vers son bureau sur lequel se trouve son sac d’école. La jeune femme l’attrape et l’ouvre. A l’intérieur se trouve une trousse scolaire vide. Elle la saisit et la remplit avec quelques stylos qu’elle pris dans un des tiroirs de son poste de travail. Cette dernière y met ensuite quelques cahiers. Ne connaissant pas encore son emploi du temps, elle s’abstient de mettre des livres dans son sac. Elle le referme et le replace à l’endroit où il était.
La fille de David part maintenant en direction de son armoire à linge. Elle l’ouvrit et choisit la tenue qu’elle portera le lendemain. Celle-ci est constituée d’une paire de Converse noire et blanche, de chaussettes blanches, d’une pantalon jeans bleu, et d’un polo blanc. Ses vêtements ayant été sélectionnés, la jeune femme n’a plus rien à faire si ce n’est attendre. Elle se couche donc son lit et regarde à nouveau le plafond.
A un moment donné, Aicha sent la poche de son pantalon vibrer. Elle met alors sa main à l’intérieur mais rien ne s’y trouve. Elle se dit donc que l’absence de son téléphone portable est en train de la rendre folle, qu’elle commence à avoir des hallucinations. La jeune femme jette un coup d’œil au réveil qui est sur le meuble à côté de son lit. Son père l’avait acheté deux jours auparavant afin que ni lui ni sa mère ne soit obligée de venir la réveiller chaque matin pour aller à l’école.
Vingt heures trente-trois est affiché sur l’écran de l’appareil. Il lui reste encore beaucoup trop de temps à attendre et elle ne sait pas quoi faire. Aicha se lève donc de son lit et décide d’aller prendre une douche. Elle se dit qu’un bon bain froid l’aiderait surement à trouver le sommeil. Elle rentre donc dans sa salle de bain, retire ses vêtements, et fonce sous l’eau.
Quelques minutes plus tard, comme il lui dit, David rentra dans la chambre de sa fille pour voir si cette dernière a bien préparé sa journée de demain. La pièce est toujours en ordre, ce qu’il apprécie grandement.
- Aicha ! s’écrie le père de famille devant le porte de la salle de bain.
- Oui ! répond sa fille en diminuant la pression de l’eau pour mieux l’entendre.
- Tu as déjà rangé tes affaires ? lui demande-t-il.
- Oui. Mon sac et les habits que je vais porter demain sont prêts. Tu peux vérifier si tu veux, rétorque la jeune femme.
- Non, pas la peine !
Même s’il sous-entendait qu’il ferait pas, l’homme ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil vite fait au sac à dos de son enfant. Il constate alors qu’elle a bien fait ce qu’il lui a demandé. N’ayant rien à redire, David sort de la chambre de sa fille et referme derrière lui. Une vingtaine de minutes après, la jeune femme sort de la douche. Elle revient alors se coucher sur son lit et regarde à nouveau le plafond. Le sommeil finit par s’annoncer et les paupières d’Aicha se ferment petit à petit. Finalement, la demoiselle ne peut plus résister et finit par s’endormir.
Fin de l’introduction !!!
Trop bien cette histoire la suite svp🙏🙏🙏😍😍😍
l’histoire continue jusqu’au chapitre 17 que j’ai posté hier