Tous les élèves de la classe sont calmes et observent l’homme vêtu d’une longue chemise blanche et d’un pantalon Jeans qui vient de rentrer. Celui-ci tient dans ses bras un attaché-case qu’il pose sur son bureau une fois arrivé devant ce dernier. L’homme se retourne ensuite vers tous les adolescents et adolescentes de la pièce, le regarde pendant quelques secondes, puis se dirige vers le tableau blanc situé derrière lui. Il attrape par la suite l’un des marqueurs présents et inscrit son nom sur la surface avant d’observer de nouveau les élèves.
- Bonjour à tous et à toutes. Je suis monsieur Strouss. A compter d’aujourd’hui jusqu’à la fin de cette année scolaire, je serai votre professeur de mathématiques, dit l’homme.
L’enseignant parcourt la classe du regard et constate que certains de ses anciens élèves y sont présents. D’ailleurs, une partie d’eux ne semblent pas apprécier le fait qu’il soit de nouveau leur professeur.
- Je vois qu’il y a des têtes familières parmi vous. Ceux-ci vous diront que tant que vous ferez correctement votre travail, nous nous entendrons tous très bien, rajoute-t-il.
A ce moment, une des élèves de la classe lève le bras bien haut, ce qui attire le regard de tout le monde vers elle.
- Oui, je t’écoute, déclare le professeur en la désignant.
- Que sera-t-il alors si, par exemple, quelqu’un ne fait pas bien son travail ? demande la jeune femme.
Après avoir écouté sa question, le regard de monsieur Strouss se fixe pendant quelques secondes sur une personne en particulier avant de revenir sur la fille qui venait de l’interroger.
- Une personne ici présente détient la réponse à votre question, répond-t-il.
Aicha qui a suivi le regard du monsieur et repéré à peu près la position de la personne dont il parlait se dit qu’il vaudrait mieux éviter de la fréquenter. D’ailleurs, elle se dit qu’il vaut mieux appliquer cela à tous les élèves de sa classe. Même si elle doit s’isoler pendant les semaines à venir, tout s’améliorerait revenir plus ou moins à la normale lorsqu’elle récupèrera son téléphone portable.
Monsieur Strouss continue son discours et explique à ses élèves la conduire à tenir avec lui. Une fois qu’il termine sa monologue, il demande à tout le monde de sortir un stylo et une feuille, ce qui étonne littéralement tout le monde. Tandis que les adolescents et adolescentes se plaignent légèrement et l’enseignant ouvre son attaché-case et sort un lot de feuilles.
- Cela va me permettre de jauger le niveau de la classe. Vous avez trente minutes pour traiter le plus de questions possible, dit l’homme en s’avançant vers l’élève le plus proche de lui.
Monsieur Strauss pose une certaines quantités de feuilles sur sa table, lui demande d’en prendre une et de passer le reste derrière. Il répète cette action avec tous les enfants assis au premier rang.
- S’il y a un reste, veuillez me les remettre, rétorque de nouveau l’enseignant.
Lorsque la fille de David reçoit sa copie, elle a déjà sorti une double-feuille, un brouillon, et tout ce dont elle aura besoin pour ce test. Elle regarde alors le contenu de l’épreuve mais est vite dérangée par quelqu’un. Un élève assis tout juste à côté d’elle lui donna une petite tape sur l’épaule, ce qui force la jeune femme à temporairement arrêter sa lecture. Elle se retourne donc vers lui pour voir ce qu’il veut.
- Dis, tu pourrais me passer une double-feuille s’il-te-plait ? Je n’ai pas amené les miennes, lui demande-t-il.
- Eh bien, il fallait penser à le faire, répond la jeune femme sur un ton très condescendant.
Aicha se repositionne correctement et se concentre sur son épreuve pendant que le jeune homme qui l’avait dérangée quelques secondes auparavant part demander de l’aide à un autre de ses camarades.
En lisant les exercices écrits sur sa feuille, le fille de David se rend compte à quel point les trente minutes données par monsieur Strauss ne seront pas suffisant pour tout traiter. En effet, sur la copie se trouvait une centaine de questions relatives aux cours et aux notions de mathématiques apprises l’année précédente. La jeune femme attrape donc son stylo et commence par les questions les plus faciles avant de passer aux démonstrations qui demandent beaucoup plus de temps.
Les minutes passent et tout le monde est concentré sur sa feuille. Cependant, tous les élèves sont très loin d’avoir répondu au trois quart des questions. Pendant ce temps, monsieur Strauss alterne entre une surveillance très rigoureuse pour dissuader les potentiels tricheurs, et des coups d’œil rapide sur sa montre pour connaitre le temps qu’il leur reste.
- Il vous reste cinq minutes ! s’exclame l’enseignant.
En écoutant cela, une partie des élèves accélère la cadence tandis qu’une autre garde le même rythme, se disant que ce n’est qu’un simple test d’évaluation et que ça n’aura aucune incidence sur leur moyenne. De son coté, Aicha fait partie de la première catégorie. Elle écrit beaucoup plus vite et ne prend plus le temps de vérifie ses réponses. Il faut dire qu’elle n’a pas encore atteint la moitié des questions.
Finalement, Monsieur Strouss demande à tout le monde de cesser d’écrire et de déposer leur stylo. Il leur en dit ensuite de faire passer leurs copies vers l’avant pour qu’il puisse toutes les récupérer au niveau du premier banc de chaque rangée. A ce moment, la jeune femme est frustrée. Sur la centaine de questions que contenait l’épreuve, elle n’a pu répondre qu’à une quarantaine d’entre elles.
Lorsque les feuilles des élèves assis derrière avec elle arrivent chez Aicha, cette dernière prend la sienne, la met sur celles des autres, et envoie le tout devant. Quand toutes les copies parviennent finalement au premier banc de chaque rangée, monsieur Strouss les récupère et les met dans son attaché-case. Il se retourne ensuite vers ses élèves pour adresser à eux.
- Maintenant que cela est fait, je vais me retirer. Mais avant tout, concernant les cours, je n’ai pas trop d’exigences. Chacun d’entre vous devra être muni d’un cahier grand format de 288 pages pour les leçons. Pour ceux qui sont adeptes des classeurs, je n’ai aucun problème avec ça à conditions qu’il soit bien entretenu et que je n’aperçoive aucune feuille volante. Bon, pour les exercices, je pense qu’un cahier grand format de 192 pages fera l’affaire. Vous devez également avoir votre matériel de géométrie en permanence sur vous. Cela étant dit, je vous souhaite à tous une bonne journée. A nous revoir demain matin.
Monsieur Strouss attrape son sac, demande à un élève d’effacer ce qu’il avait écrit sur le tableau, puis s’en va.
Une fois leur professeur sorti de la classe, les différents groupes qu’Aicha a vu lorsqu’elle est rentrée en classe se reforment. Dans l’un d’entre eux, le garçon auquel elle a refusé la feuille-double commence à parler d’elle à ses amis. Il leur explique ce qui s’est passé et ils se mettent tous à l’observer avec un drôle de regard. La jeune femme n’en a cependant rien à faire de leurs avis et préfère se coucher sur la table en attendant le prochain enseignant.
Malheureusement, tout ne se déroule pas comme elle le désire. Alors que ça fait à peine cinq ou six minutes qu’Aicha vient de fermer les yeux, elle reçoit de nouveau une petite tape sur l’épaule.
- Qu’est-ce que tu veux encore ? demande-t-elle agressivement en pensant qu’il s’agit du garçon de tout à l’heure.
- Je vois que je tombe au mauvais moment, s’exclame la personne à ses côtés.
Lorsqu’elle se rend compte que l’individu qui s’adresse à elle a une voix féminine, la fille de Meriem ouvre les yeux et tourne le regard vers elle. Cette dernière voit alors une jolie jeune femme à très forte poitrine, ce qui ne manque pas d’attirer son attention et développer un certain complexe chez elle. Elle en oublie même de s’excuser pour la manière dont elle a réagi.
- C’est pour quoi ? questionne Aicha.
- Tout d’abord bonjour. Je m’appelle Sophie…, rétorque-t-elle en lui tendant la main.
Aouni la regarde mais ne la saisit pas.
- Mes amies et moi avons remarqué que tu étais toute seule dans ton coin et que tu ne parlais à personne. Comme tu es nouvelle, j’ai donc pensé que ce serait bien si tu te joignais à nous, dit-elle en pointant du doigt un groupe de filles qui les regardent.
- Qu’est-ce qui te fait dire que je suis nouvelle ? demande de nouveau la jeune femme.
- Je retiens facilement les visages et je ne me souviens pas t’avoir vu ici l’année dernière. En plus, ce matin je t’ai vue demander ton chemin aux gens pour te rendre en classe, rétorque-t-elle.
- Désolé mais je n’ai pas le temps pour ça. Une prochaine fois peut-être si je suis d’humeur, dit la fille de David.
Aicha met un terme à la discussion et reprend la position qu’elle avait avant d’être dérangée. Sophie, qui est une personne assez compréhensive, lui dit qu’elle attend cette charmeuse prochaine avant de la laisser tranquille et de rejoindre ses amies. Aouni se retrouve désormais seule. Elle espère alors à ce moment ne plus être abordée par des gens à qui elle ne veut pas adresser la parole.
A suivre !!!