S01 EP04

Gadriel et Jessabiel se trouvaient à la fête foraine au milieu de nombreuses personnes composées majoritairement d’individus ayant plus ou moins leur âge. Les cris de joie, d’excitation, et de terreur résonnaient aux quatre coins de la zone d’amusements. Les parcs d’attraction d’Exoduus étaient très différents de ceux que connaissaient les habitants de la terre. Grâce à leur maitrise de la science et de la magie, les Célestes créèrent des manèges à vous couper littéralement le souffle. L’un d’entre eux consistait à se laisser enfermer dans une sphère transparente puis à être projeté à très grandes vitesse à des dizaines de kilomètres d’altitude. Pour des personnes dépourvues d’ailes comme les deux adolescents, c’était une expérience à la fois excitante et terrifiante. Ce ne fut donc pas très étonnant de voir le jeune homme hurler comme un bébé lorsque la boule fut envoyée dans le ciel. Et pour tous ceux qui s’inquiéteraient de leur sécurité dans ce manège, ce dernier disposait de systèmes lui permettant d’éviter des collisions avec des objets ou des animaux se trouvant en altitude, d’atténuer l’impact de l’ascension et la descente pour les passagers, et de toujours atterrir en douceur à l’endroit exact d’où elle avait été lancée.

Lorsque le jeune homme et la demoiselle atteignirent leur altitude maximale, ils purent observer un magnifique spectacle. Non seulement ils se trouvaient à la frontière avec l’espace à regarder Géoshia, Prominence, et toutes les étoiles observables, mais ils étaient également au milieu d’un groupe de gamals. Ce qui rendait ces créatures aussi majestueuses n’était pas seulement leur manière de se déplacer à la travers les nuages, mais également leur couleurs. Certains étaient bleu azur clair, d’autres noirs avec des rayures, et ils y avaient même disposant d’une caractéristique unique leur donnant une couleur rose magenta. Ils étaient littéralement un festival de couleurs se déplaçant dans le ciel.

• Comme c’est beau ! Tu ne trouves pas ? s’exclama Jessabiel en tendant sa main vers l’avant.

Gadriel ne répondit pas à sa question. Il était beaucoup trop occupé à se ressaisir. C’était sa toute première fois, il n’était donc pas habitué à expérimenter ce genre de ce choses.

• J’aimerais tellement les toucher, dit de nouveau la jeune femme.
• Si tu mets ta main dehors elle va geler, rétorqua enfin l’adolescent.
• Je sais mais j’ai vraiment envie de les toucher. C’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’en voir de si près, dit Jessabiel.

Le jeune homme regarda sa bien-aimée. Son visage était si lumineux et rempli d’admiration pour ces créatures qu’il resterait volontiers là pour l’éternité à cet endroit. Malheureusement, cela ne put être possible. En effet, la sphère dans laquelle les deux se trouvaient venait de perdre sa vitesse ascendante. Elle allait désormais entamer une vertigineuse descente vers son point de départ. Jessabiel vit donc les animaux qu’elle admirait tant s’éloigner de plus en plus d’elle tandis que Gadriel voyait son taux d’adrénaline atteindre un nouveau pic.

• Waouhhhhhhhhh ! s’exclama de joie la jeune femme durant la chute.

L’adolescent n’éprouvait pas la même chose que cette dernière. Pour lui, cette descente rapide était cauchemardesque. Son cœur battait si vite qu’il avait l’impression que celui-ci allait exploser ou sortir de sa poitrine. Heureusement pour le jeune homme, cela ne dura que cinq minutes, cinq petites minutes durant lesquelles il vécut un véritable enfer.

Lorsque Gadriel et Jessabiel regagnèrent finalement la terre ferme, le premier décida de faire une petite pause. La demoiselle l’aida donc à trouver un endroit où il pourrait s’assoir. Dès que ce fut le cas, l’adolescent posa sa main gauche sur sa tête et la droite au niveau de son cœur, ce qui amusa légèrement Jessabiel.

• Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? demanda Gadriel en la voyant sourire.
• Je ne m’attendais pas à une telle réaction venant de toi, lui répondit-elle.
• Je suis juste pas habitué à ce genre de choses, rétorqua l’adolescent.
• Je sais. Tu me l’as dit sur le trajet. Mais je trouve ca bizarre que tu n’aies jamais mis les pieds ici alors que c’est proche de chez toi, dit la jeune femme, intriguée.
• C’est vrai que c’est à coté de la maison mais ce n’est pas vraiment le type d’endroits qui m’intéresse. Je suis plus rat de bibliothèque. Je passe une grande partie de mon temps là-bas à lire des bouquins, déclara Gadriel.
• Et tu lis quoi comme livres ? questionna la demoiselle.
• Je lis de tout mais en ce moment, je suis sur une histoire de chevaliers en armure affrontant des dragons…

Lorsque le jeune homme commença à lui raconter les détails de l’histoire sur laquelle il était, sa personnalité changea drastiquement. L’adolescent timide et réservé laissa place à un Gadriel passionné et lumineux. Jessabiel ne l’avait jamais vu dans cet état. Cela la surprit énormément mais ne lui déplut pas.

• Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que j’ai dit de drôle ? demanda Gadriel lorsqu’il se rendit compte que son interlocutrice rigolait à nouveau.
• Non, non, il n’y a rien de drôle. Je suis juste surprise de te voir ainsi. C’est la première fois que je vois cet éclat de lumière dans ton regard. Tu dois vraiment beaucoup aimer ton histoire, lui répondit-elle en arborant un magnifique sourire.

Il ne sut pourquoi mais le jeune homme se sentit gêné par la remarque de celle se trouvant en face de lui. Toutefois, elle avait raison sur un point important, il aimait vraiment beaucoup ce genre d’histoires. Lorsque les adolescents finirent de parler de chevaliers en armure et de dragons, Jessabiel invita Gadriel à poursuivre leur tournée. Ils se levèrent donc du banc sur lequel ils étaient assis et partirent à la conquête du parc d’attraction.

—–*—–

Gadriel et Jessabiel s’amusaient tellement qu’ils ne virent pas le temps passer. Le second soleil d’Exoduus amorçait déjà sa descente, ce qui marquait l’heure pour les adolescents de rentrer chez eux. Ils quittèrent donc le centre de loisirs et partirent en direction du parc. Durant le trajet, les deux ne purent s’empêcher de parler de ce qu’ils avaient fait durant la journée.

• C’était une magnifique journée, n’est-ce pas ? dit la demoiselle.
• Ca tu l’as dit. Jamais je n’aurais cru qu’un parc d’attractions pouvait être aussi marrant, rétorqua un Gadriel en joie.
• Tu aurais du voir ta tête tout à l’heure lorsque tu es descendu du dernier manège. Tu étais tellement pale que j’ai même cru que tu avais perdu tout ton sang, s’exclama Jessabiel en se moquant de lui.
• Hé ! C’est pas ma faute si cette attraction faisait aussi peur, s’expliqua le jeune homme.
• Ah, ah ! Et la tête de l’homme de la sécurité qui était sur le point d’appeler une soigneuse. C’était vraiment une journée pleine de situations rocambolesques, ajouta la demoiselle.
• Ouais, c’était vraiment cool. Ça te dirait qu’on remette ça demain, comme ça tu pourras revoir les gamals de plus près comme aujourd’hui, lui proposa-t-il.
• Je suis désolée mais cela ne va pas être possible, répondit Jessabiel.

La jeune femme, qui avait une triste mine à ce moment, lui expliqua alors qu’elle avait d’autres projets le lendemain, qu’elle devait accomplir une tache très importante pour son père. Face au visage attristé de la demoiselle, Gadriel lui fit comprendre que ce n’était pas si grave que ca s’ils ne pouvaient pas y aller le jour suivant. Ils pouvaient le faire un autre jour. Jessabiel le remercia d’être aussi compréhensif.

Gadriel et Jessabiel arrivèrent finalement devant le parc. La jeune femme attrapa alors la main de l’adolescent, s’approcha de lui, et le regarda droit dans les yeux. Sans surprise, le rythme cardiaque du jeune homme s’accéléra tandis que diverses pensées traversaient son esprit.

• J’ai vraiment passé un très agréable moment en ta compagnie aujourd’hui. Je sais que cela peut te sembler futile mais c’était une journée que je n’oublierai jamais, lui dit-elle.

Elle l’ignorait mais Gadriel pensait exactement la même chose, voire plus. Cette fille aux yeux vert émeraude avait réussi à apporter énormément de joie dans la vie de Gadriel et elle n’était pas sur le point de s’arrêter. Jessabiel demanda au jeune homme de fermer ses yeux, ce qu’il fit sans la moindre hésitation. Elle lui donna alors un doux bisou sur la joue.

• Jess…, essaya-t-il de dire après avoir réouvert les yeux.
• Petit cadeau de remerciement pour la magnifique journée, rétorqua la jeune femme en posant soudainement son index sur la bouche de Gadriel.

La demoiselle lui fit un dernier sourire puis s’en alla. L’adolescent resta planté sur place pendant de nombreuses minutes, ayant toujours du mal à réaliser ce qui venait de se produire. Lorsqu’il plaça sa main sur sa joue, il avait l’impression de pouvoir encore sentir les douces lèvres de sa bien-aimée se poser dessus. Il finit par rentrer chez lui avec la tête dans les nuages.

Après plusieurs minutes de marche, Gadriel se retrouva en face de sa demeure. Ce fut avec le cœur léger que ce dernier franchit le pas de la porte.

• Je suis rentré ! s’exclama-t-il après avoir refermé derrière lui.
• On dirait que ta journée s’est très bien déroulée, rétorqua Eve qui se matérialisa devant lui.
• Tu n’as même pas idée à quel point c’était fantastique, s’extasia le jeune homme.

Gadriel décrivit à l’intelligence artificielle sa journée dans les moindres détails. Il lui dit les attractions qu’il avait visitées en compagnie de Jessabiel et même la façon dont il se sentait à ce moment. En l’écoutant, Eve se sentit très heureuse. L’enfant joyeux dont elle prenait plaisir à s’occuper était enfin de retour. Elle espérait que cela dure très longtemps. D’ailleurs, les surprises ne s’arrêtaient pas là. En effet, au beau milieu de son monologue, Gadriel lui demanda soudainement s’il n’y avait rien à manger. Eve répondit qu’il devait tout d’abord prendre sa douche avant de passer à table. Sans se faire prier, le jeune homme fonça dans sa chambre pendant que cette dernière s’occupait du diner.

Arrivé dans sa chambre, Gadriel retira tous ses vêtements et se précipita sous la douche. Il passa une vingtaine de minutes à l’intérieur avant d’en sortir. Il choisit alors de nouveaux habits propres qu’il enfila puis retourna au rez-de-chaussée. L’odeur de la bonne nourriture vint jouer avec les récepteurs olfactifs de son nez, ce qui le fit en même temps saliver. Le jeune homme se rendit donc dans la salle à manger où il découvrit un festin de roi. Gadriel s’assit à table et commença à consommer son repas.

• Vous comptez vous revoir demain ? questionna Eve.
• Malheureusement non. Je le lui ai demandé mais elle m’a dit qu’elle avait déjà quelque chose de prévu. Une tache importante à accomplir pour son père, répondit l’adolescent.
• Je vois…
• Mais ca ne veut pas dire qu’on ne pourra pas se voir le jour d’après, rajouta le jeune homme en interrompant la jeune femme.

Gadriel dévorait sa nourriture telle une personne qui n’avait pas mangé depuis des lustres, ce qui était tout à fait normal si on considérait le fait que cela fait des jours qu’il n’avait rien avalé. Il ne lui fallut que quelques minutes pour finir tout ce qui se trouvait dans son assiette. Peu de temps après, l’adolescent commença à somnoler, ce qui était normal durant la phase de digestion. Il quitta donc la tête et remonta dans sa chambre. Il s’effondra alors sur son lit et s’endormit quelques instants après.

Tandis que Gadriel dormait bien profondément, Eve alla à la rencontre d’une des intelligences artificielles de son voisinage. Cela n’était rendu possible que grâce à l’immense réseau qui parcourait les trois planètes. Les êtres numériques disposaient donc de leur propre univers dans lequel ils pouvaient interagir entre eux et partager des informations.

La personne qu’Eve rencontra était un homme étant légèrement plus grand qu’elle d’une dizaine de centimètres. Les deux se retrouvèrent dans ce qui ressemblait à un restaurant virtuel.

• Bonsoir Eve, dit l’homme en l’invitant à s’assoir.
• Bonsoir Cole. Comment te portes-tu ? rétorqua-t-elle après avoir pris place.
• Comme d’habitude, je suis en forme. Et de ton coté ? Ça a été la journée ? questionna-t-il juste après.
• Je vais également bien. Concernant ma journée, elle était géniale, répondit la jeune femme, toute joyeuse.
• Très intéressant. Cela faisait très longtemps que je ne t’avais pas vue dans un tel état. Un évènement très marquant a du se produire dans ton entourage, devina l’homme numérique.
• C’est en effet le cas.

Eve lui dit alors que l’enfant dont elle avait la charge l’avait agréablement surprise durant la journée. La jeune femme lui expliqua que Gadriel n’avait pas été dans son état normal depuis plusieurs jours mais que ce matin, il semblait soudainement rayonner de bonheur et cela grâce aux actions d’une fille.

• Il doit vraiment éprouver de très forts sentiments envers elle, rétorqua Cole.
• Ca tu l’as dit. Enfin bref, et si nous passions à la véritable raison pour laquelle tu m’as appelée ici, dit subitement Eve.
• Ah ! Je suis démasqué on dirait, s’exclama l’homme avec une certaine gêné.
• Trop évident ! Cela fait des cycles que l’on se connait. Je devine donc lorsque tu me caches quelque chose, dit-elle.
• Ok, tu as gagné. Si je t’ai appelée, c’était pour te dire que mon heure est enfin arrivée. Après plusieurs cycles de bons et loyaux services, je vais enfin être transféré vers le Cyberworld, déclara-t-il avec fierté.
• Mes félicitations ! Je suis très contente pour toi, rétorqua Eve avec joie.

Le Cyberworld était la planète d’origine des intelligences artificielles. Quelques temps après leur naissance et leur maturation, ces dernières étaient envoyées aux quatre coins de l’univers, mais majoritairement dans les mondes contrôlés par les Célestes et leurs alliés afin d’aider à dans l’accomplissement de certaines tâches. Une fois leur mission accomplie, celles-ci étaient libres de retourner chez eux ou de partir à l’aventure à travers l’espace.

• J’aimerais que tu viennes avec moi, s’exclama soudainement Cole en prenant la main de la jeune femme.
• Pardon ? dit Eve, étonnée par sa demande.
• Je sais que cela peut te surprendre mais j’aimerais que tu viennes avec moi. Ecoute Eve, comme tu l’as dit toi-même, cela fait de nombreux cycles que nous nous connaissons. Pendant tout ce temps, je n’ai cessé de penser à toi. Eve, je veux passer le rester de mes jours à tes côtés.
• Je…

La jeune femme était abasourdie et ne savait pas quoi répondre. C’était beaucoup trop brusque pour elle. Jamais elle n’aurait imaginé que son ami lui demanderait une telle chose. Cependant, elle ne pouvait pas accepter sa demande. Elle avait encore des obligations à remplir, des obligations envers un certain jeune homme.

• Je ne peux pas accepter. Je dois encore m’occuper de Gadriel. Il est encore si jeune. Sa mère n’est déjà plus présente, imagine alors dans quel état il serait si je venais à m’en aller moi aussi, rétorqua Eve.
• Tu peux faire une demande pour que l’on te remplace, proposa Cole.
• Je ne…

Avant même que la jeune femme ne puisse lui donner une réponse, une croix rouge apparut soudainement devant elle. Moins d’une seconde plus tard, Eve disparut, laissant Cole seul à leur table de restaurant. L’homme essaya de la recontacter juste après, pensant qu’elle s’était enfuie. Toutefois, la même croix rouge apparut également devant ses yeux et il s’évanouit à son tour.

—–*—–

Comme à son habitude, Gadriel se réveilla en sursaut et dégoulinant de sueur. Son rythme cardiaque était également rapide et il respirait fortement. Cela commençait à l’énerver de ne pas pouvoir avoir de bonne nuit de sommeil. Le jeune homme regarda par sa fenêtre et se rendit compte qu’il faisait toujours sombre dehors. D’ailleurs, il constata même qu’il faisait beaucoup trop sombre. Il n’y avait aucune lumière allumée dehors, ce qui était inhabituel.

• Eve, c’est normal qu’il n’y ait aucune lumière dehors ? demanda le jeune homme.

Personne ne répondit à sa question, ce qu’il trouvait plus anormal que l’absence de lumière. Gadriel appela la jeune femme plusieurs fois mais n’obtint que le silence à chacune de ses tentatives. Il décida donc de descendre au rez-de-chaussée pour voir ce qui n’allait pas.

Le jeune homme sauta donc de son lit, fouilla dans l’un de ses tiroirs, et en sortit un cristal. Il le secoua légèrement et ce dernier produisit de la lumière pour l’éclairer. L’adolescent sortit donc de sa chambre et descendit les escaliers.

• Eve ! Eve, tu es là ? rétorqua le jeune homme à haute voix.

Il n’obtint toujours aucune réponse de la part de l’intelligence artificielle. Cependant, un bruit soudain résonna dans la salle à manger, ce qui le fit sursauter de peur.

• Qui est là ? demanda Gadriel, paniqué.

Le jeune homme se dirigea vers l’origine du vacarme. Son rythme cardiaque s’accélérait à mesure qu’il s’en approchait.

• Qui est là ? Montrez-vous ou j’appelle les forces de l’ordre, rétorqua-t-il de nouveau avec la voix tremblante.

Ce fut après qu’il ne prononce ces mots que Gadriel se rendit compte qu’il avait oublié son bracelet dans sa chambre. Il ne pouvait donc pas contacter la sécurité.

Quand l’adolescent arriva dans la salle à manger, il ne vit rien de suspect au premier abord. Cependant, une odeur de viande brulée vint jouer avec ses récepteurs olfactifs. Lorsque le bruit retentit de nouveau, Gadriel tourna le cristal dans sa direction. A cet instant, le jeune homme fit face à l’horreur.

• Ma…maman, s’exclama Gadriel en se précipitant vers elle tout en laissant tomber son cristal.

La femme que l’adolescent tenait dans ses bras n’était nulle autre que celle qu’il avait tant recherchée : sa mère. Celle-ci se trouvait dans un piteux état. Elle était brulée sur la majeure partie de son corps et avait un énorme trou dans le ventre duquel s’échappaient du suc gastrique, du sang, des restes d’aliments non digérés, et une partie de ses organes internes.

• Maman ! Qui t’a fait ça ? Maman ! Eve ! Je t’en supplie, appelle les secours, hurla le jeune homme en pleurant.
• Ga…dri…, dit Arya en usant de ses dernières forces pour poser sa main sur le visage de son fils.
• Ne dis rien pas maman. Aidez-moi ! Eve ! Quelqu’un s’il-vous-plait ! Aidez-moi ! hurla désespérément Gadriel.
• El…fuis…et…trou…ves…ton…
• A l’aide !
• Pè…re…

Gadriel ne comprit pas où elle voulait en venir. Pourquoi lui demandait-elle de retrouver son père ? D’ailleurs, qui pouvait-il bien être ? Elle ne lui avait jamais parlé de lui et lorsqu’il avait tenté d’aborder la question avec elle, celle-ci trouvait toujours un subtile moyen de détourner la conversation et de ne pas lui répondre. Le jeune homme n’avait cependant pas le temps de penser à cela, la priorité étant de venir en aide à sa mère. Il hurla de nouveau de toutes ses forces, espérant que l’un de ses voisins l’entende et vienne à leur secours.

• Je…t’ai…me, rétorqua Arya une toute dernière fois avant de fermer doucement les yeux.
• Maman ! Maman ! Je t’en prie ne me laisse pas, lui demanda-t-il.

La mère de Gadriel lâcha son dernier souffle et sa main finit par tomber sur le sol. Le cœur du jeune homme se serra alors que celui-ci était inconsolable. Il criait, pleurait, et implorait le ciel de la ramener. Il était malheureusement déjà trop tard, elle s’en était allée. Un groupe d’hommes armés et vêtus de combinaisons noires enfonça la porte du domicile de l’adolescent. Ceux-ci allèrent ensuite dans la salle à manger où ils le trouvèrent assis par terre, tenant le corps sans vie de sa mère dans les bras.

• Aidez-nous s’il-vous-plait, supplia Gadriel, pensant qu’il s’agissait des secours.
• Cible confirmée ! s’exclama l’un des hommes.

Avant même que le jeune homme ne puisse prononcer le moindre mot, il reçut un violent coup dans la nuque et perdit connaissance. Les soldats le prirent et le transportèrent dans un lieu inconnu.

A suivre !!!