Chapitre 16.3

Le réveil sonna comme à son habitude à 5 heures du matin. Aicha tendit alors sa main pour l’arrêter. Dès qu’elle le fit, la jeune fille eut les mêmes difficultés quotidiennes pour se lever. Il lui fallut à peu près dix minutes pour uniquement passer d’une position couchée à une assise. A cela s’ajoutaient encore cinq minutes pour partir de son lit à sa salle de bain alors que les deux n’étaient séparés que de quelques mètres. Elle retira alors ses vêtements, se mit sous la douche, et tourna le robinet. L’eau commença alors à s’écouler mais la jeune femme se jeta pas immédiatement. Cette dernière testa d’abord la température en touchant le liquide avec un de ses orteils. Ce ne fut que lorsqu’elle estima que l’eau était assez chaude qu’Aicha décida de se jeter complètement en-dessous.

Une fois que la fille de David eut terminé de prendre sa douche, celle-ci s’essuya vite fait, puis s’occuper du reste de son corps. Il fallut en tout près d’une heure pour finir tout ce qu’elle avait à faire dans sa salle de bain. Il ne lui restait plus qu’à choisir ses vêtements et faire un tout petit peu de maquillage et la jeune femme serait prête pour sa nouvelle journée d’école.

Il était aux alentours de 6h35 lorsqu’Aicha sortit de sa chambre pour se rendre au rez-de-chaussée où les autres membres de sa famille se trouvaient déjà. Comme à son habitude, la jeune femme éprouva un fort ressentiment lorsqu’elle vit sa mère. Toutefois, ce n’était rien à côté de ce qu’elle ressentit quand elle aperçut Junior. Ce dernier venait de pénétrer dans le domicile familiale des Ellah pour saluer la famille.

  • Bonjour tout le monde. Comment allez-vous ? On dirait qu’il va pleuvoir aujourd’hui. Le ciel est complètement recouvert dehors, dit le jeune homme en se dirigeant vers la commode dans laquelle se trouvait la clé de la voiture.
  • Bonjour Junior. Tout le monde se porte bien et toi ? répondit Meriem qui se servait son petit-déjeuner.
  • Bonjour Petit. Ça va ? Il semblerait oui. Cela va encore ralentir le travail d’aujourd’hui mais bon, ce sont les caprices de mère nature, rétorqua David en même temps que sa femme.

Seule Aicha resta silencieuse et se contenta de lancer un regard noir à l’employé de son père.

  • Je vais très bien, merci, dit Junior juste après.
  • Junior ! s’exclama brusquement monsieur Ellah.
  • Oui monsieur, répondit le jeune homme.
  • Après avoir déposé Aicha à l’école, tu viendras chercher Meriem. Elle a d’importantes courses à faire aujourd’hui, lui dit le maitre de maison.
  • Il n’y a pas de problème monsieur, déclara Junior.

Le jeune homme attrapa la clé de la voiture et alla attendre la demoiselle à l’extérieur. Il en profita aussi pour parler avec Mamadou son complice de toujours. Pendant ce temps, la famille Ellah se dépêchait de finir de prendre son petit-déjeuner. Meriem rappela alors à son mari qu’à la fin de la journée, elle n’aurait plus besoin de chauffeur, ce qui semblait lui faire extrêmement plaisir.

  • C’est en effet vrai. Mais il faut tout de même que tu fasses attention. Certaines rues de la capitale peuvent être très dangereuses, prévint David.
  • Comme dans toutes les villes du monde, rétorqua madame Ellah.

En écoutant l’avertissement de son père, Aicha souhaita que sa mère rencontre un quelconque danger en route. Elle se disait que ca lui servirait de leçon et qu’elle aurait surement un aperçu de ce qu’elle traversait en ce moment.

Le temps ne faisait que s’écouler. La jeune femme et monsieur Ellah se dépêchèrent alors de finir les derniers millilitres de leur café et lait. Une fois leur tasse vide, père et fille se levèrent au même moment. David souhaita alors une excellente journée à sa femme en l’embrassant tandis qu’Aicha attrapa son sac à dos et se précipita immédiatement à l’extérieur. Le mari de Meriem saisit à son tour son attaché-case et prit également la direction de sa voiture. Lorsqu’il monta dans le cockpit, le moteur de celle de Junior venait de se mettre en marche. Mamadou ouvrit alors le portail pour permettre aux deux véhicules de sortir de la concession. En regardant sa fille s’éloigner petit à petit sans avoir pris le temps de lui dire au revoir, David ne pouvait que se remémorer le passer et comparer son comportement à celui de sa femme. Monsieur Ellah démarra son moteur et prit finalement la direction de son travail.

Derrière son volant, Junior mit un peu de musique pour égayer ce sombre début de journée. Il demanda ensuite à Aicha comment elle appréhendait ce deuxième jour d’école, histoire de faire la conversation.

  • Pourquoi tu le leur as dit ? questionna subitement la jeune femme avec beaucoup de colère dans la voix.
  • Dire quoi à quoi ? Je ne comprends pas, répondit le conducteur.
  • Ne joue pas au con avec moi, ok ? Pourquoi t’as dit à mes parents ce que je t’ai dit hier ? Qu’est-ce qui t’as fait croire que tu avais la permission de faire une chose pareille ? A cause de toi, mes parents ont récupéré l’argent qu’ils m’avaient donné, déclara violemment la jeune femme.

Junior profita du fait qu’il devait laisser la priorité à une autre voiture pour ajuster le rétroviseur intérieur afin de mieux voir la personne qui s’adressait à lui.

  • Je n’ai fait que répondre à une question que l’on m’a posée, répondit-il.
  • De quoi tu te mêles ! Tu pouvais pas dire autre chose ! hurla soudainement Aicha.

Depuis leur rencontre, la fille de son patron lui tapait de plus en plus sur les nerfs et au plus profond de lui il voulait lui donner une bonne correction. Malheureusement, il n’en avait pas le droit.

  • Ecoute, si ton père pose une question, je me dois de lui dire la vérité et rien que la vérité. Ce qui se passe après n’a aucune incidence sur moi ou sur mon travail. Donc, le fait que monsieur Ellah ait repris l’argent qu’il t’avait précédemment donné est entièrement de ta faute. Cela ne sert à rien de reporter le blâme sur autrui, rétorqua le jeune homme.

La réponse du conducteur ne plut pas à la demoiselle qui désirait maintenant l’étriper. Elle se retint cependant de la faire, le véhicule venant de se garer devant son établissement. Aicha lança donc un regard noir à Junior à travers le rétroviseur intérieur avant d’ouvrir la portière et de descendre de la voiture.

  • Bonne journée ! ajouta l’employé.

La fille de Meriem lâcha alors une sorte de grognement avant de brutalement refermer la porte derrière elle, ce qui attira le regard de certains dans sa direction. La demoiselle prit ensuite la direction de sa salle de classe dans laquelle d’autres personnes énervantes l’attendaient. Pendant ce temps, Junior desserra le frein à main et retourna à la demeure des Ellah où la femme de son patron l’attendait.

A suivre !!!

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