Chapitre 17.3

Aicha et Franck étaient tous les deux assis dans le bureau du Censeur chargé de la vie scolaire. Une certaine tension régnait entre eux du fait que chacun reportait la faute sur l’autre pour leur présence dans cette pièce. En face des deux adolescents se tenait une jeune femme d’une trentaine d’années portant des lunettes et les regardant très attentivement. Sur son poste de travail se trouvait un chevalet porte-nom sur lequel était inscrit son nom, son prénom, ainsi que la fonction qu’elle occupait dans l’administration de l’établissement.

  • Qui parmi vous deux va m’expliquer la cause de sa présence ici ? demanda-t-elle sur un ton assez autoritaire.

Le regard perçant de la dame se posa sur les deux adolescents, scrutant sur eux le moindre signe de faiblesse.

  • Nous allons pas y passer la journée, ajouta-t-elle par la suite.

Ne pouvant plus supporter la pression, Franck fut le premier à prendre la parole.

  • Nous nous sommes disputés après la remise de l’interrogation de maths et elle s’est mise à frapper parce que je me suis moqué d’elle, rétorqua le jeune homme.
  • C’est faux madame ! C’est lui qui a commencé en giflant sans raison ! s’exclama Aicha en se levant soudainement de son siège.
  • Ca c’est que tu dis. Tout ca parce que mademoiselle venue de France a eu une mauvaise note, dit le jeune homme.

Alors que les deux adolescents se disputaient à nouveau, ils semblaient avoir momentanément oublié en face de qui ils étaient en train de se donner en spectacle.

  • Tous les deux ca suffit, intervint soudainement le Censeur.

Aicha et Franck cessèrent immédiatement de parler et la fille de David se rassit juste après.

  • Dans quelle classe êtes-vous ? questionna de nouveau la femme à lunettes.
  • Seconde B madame, répondirent les deux en même temps.
  • Je vois. Monsieur Leclair ! s’exclama le censeur.
  • Oui madame Perrier ! répondit une homme se trouvant à l’extérieur du bureau.

L’individu qui rentra juste après dans la pièce n’était nulle autre que le surveillant qui avait ordonné aux deux adolescents de se rendre devant cette femme autoritaire.

  • Désolée pour cette soudaine convocation mais pouvez-vous vous rendre dans la classe de Seconde B et m’amener un élève. J’aimerais vérifier quelque chose, demanda madame Perrier.
  • J’y vais tout de suite, répondit-il avant de quitter le bureau.

Pendant que le surveillant faisait ce qu’on venait de lui demander, la femme autoritaire leur demanda par la suite leurs noms et prénoms qu’ils donnèrent quelques instants plus tard. Le censeur chargé de la vie scolaire se mit ensuite sur son ordinateur et parcourut la liste des effectifs de la seconde B. Elle cliqua ensuite sur leur nom, ce qui lui permit d’afficher les informations, notamment celles relatives à leurs parents.

Les deux élèves qui se disputaient encore quelques minutes, se tenaient désormais à carreau assis dans leur siège. Franck espérait que le surveillance choisisse un de ses potes afin que ce dernier confirme son histoire tandis qu’Aicha priait pour que l’on appelle surtout pas ses parents. Les secondes devinrent des minutes et les minutes se transformèrent une éternité pour les deux adolescents. Finalement, après une certaine période d’attende, quelqu’un frappa à la porte du censeur.

  • Entrez ! s’exclama-t-elle juste après.

Lorsque la porte du bureau s’ouvrit, Franck eut la désagréable surprise de constater que la personne que le surveillant avait ramenée ne faisait pas parti de son groupe. De son coté, Aicha n’avait aucune idée de qui cela pouvait être.

  • Comme vous me l’avez demandé, je vous ai apporté un des élèves qui était présent lors de l’incident, rétorqua monsieur Leclair.
  • Je vous remercie beaucoup, dit madame Perrier.

Le Censeur chargé de la vie scolaire détourna ensuite son regard vers l’adolescent qui se trouvait à coté du surveillant et lui demanda ce qui avait bien pu causer l’altercation entre ses deux camarades de classe.

  • Je n’en ai vraiment aucune idée. La seule chose que je sache est qu’il y a eu un bruit, un peu comme une gifle, ensuite j’ai vu cette fille se battre avec lui, répondit l’élève.

Avec ce qu’il venait de dire, madame Perrier avait plus ou moins une idée de ce qui s’était passé.

  • Je vois. Je te remercie pour ton aide. Tu peux retourner en classe, rétorqua le censeur.
  • Bien madame !

Le jeune homme et le surveillant sortirent de son bureau tandis que Franck et la fille de David restèrent en sa compagnie.

  • Bon ! Qu’allons-nous faire de vous deux ? Je suppose que vous êtes parfaitement au courant de ce que dit le règlement de cet établissement vis-à-vis des bagarres et autres conflits de ce genre entre élèves, n’est-ce pas ? dit-elle en les regardant de nouveau avec son regard très autoritaire.
  • Oui madame, je suis au courant, répondit Aicha.
  • Je suis au courant madame, déclara Franck au même moment.
  • Bien ! Comme vous êtes parfaitement au courant, dites-moi maintenant ce que je devrais faire de vous ? Parce que nous ne sommes qu’au tout début de l’année scolaire et vous créez déjà des problèmes dans votre classe et perturbez le cours. Vous savez, il me serait très facile de convoquer vos parents aujourd’hui ou demain, leurs numéros de téléphone apparaissent dans vos dossiers. Voulez-vous que je convoque vos parents ? rétorqua madame Perrier.
  • Non madame, répondirent les deux avec la tête baissée et les poings serrés pour l’un.

Le censeur chargé de la vie scolaire lâcha un lourd soupir avant de reprendre la conversation.

  • Bon ! Pour cette fois, vous repartirez juste avec un avertissement. Cependant, si cela se reproduit, je vous exclurai de mon établissement pendant une semaine et vous ne remettrez les pieds ici qu’en compagnie de vos parents. Me suis-je bien fait comprendre ? demanda-t-elle sur un ton encore plus autoritaire qu’à l’accoutumé.
  • Oui madame, répondirent de nouveau les adolescents en même temps.
  • Bien. Vous pouvez retourner en classe, leur dit-elle.

Aicha et Franck se levèrent donc de leur siège et sortirent du bureau de madame Perrier. Sur le trajet menant à leur salle de classe, une certaine tension régnait toujours entre les deux élèves. D’ailleurs, le jeune homme profita du fait qu’ils étaient plus ou moins seuls pour lui dire à quel point elle lui tapait sur le système, ce à quoi elle répondit que c’était réciproque.

Bien que la demoiselle avait eu la chance d’éviter la convocation d’un de ses parents, il lui restait encore un grave problème à régler. Il fallait qu’elle trouve un moyen d’annoncer à son père et à sa mère qu’elle avait obtenu une mauvaise note à son évaluation. Dans sa tête, elle les voyait déjà gueuler sur elle et allonger sa punition.

Lorsque les deux élèves arrivèrent devant la porte de leur salle de classe, le cours suivant avait déjà débuté. Une chance pour eux, ce n’était pas celui de français. Ils cognèrent donc et s’excusèrent pour leur retard, disant au professeur qu’ils revenaient tous deux du bureau de madame le censeur. L’enseignant leur autorisa à entrer et les invita à regagner leur place, ce qu’ils firent juste après sous le regard de tous leurs camarades.

A suivre !!!

Laisser un commentaire