Ma prof Isobelle (Partie 02)

La première semaine fut plutôt agréable. Comme je l’avais prévu, le fait de se donner des défis avec mon pote rendait mon travail beaucoup plus marrant et joyeux. Je retenais beaucoup plus facilement les cours et cela se sentait dans les quelques résultats que j’avais obtenus après ma subite reconversion. Cela étonna beaucoup certains de mes profs et de mes camarades de classe, mais ce furent surtout mes parents qui furent les plus surpris dans l’histoire. Ma mère pensait à un miracle tandis que mon père se disait que je m’étais enfin pris en main. Il était même fier que je passe moins de temps devant ma console pour m’adonner un peu plus à mes révisions. Ils étaient très loin de se douter que ce brusque changement dans mon quotidien était dû à une personne. Une très belle femme aux formes généreuses qui m’avait fait la promesse de me conduire au 7ème ciel si j’obtenais de meilleurs résultats scolaires et une mention à mes examens de fin d’année.

Petit à petit, les jours se transformèrent en semaines et les semaines en mois. Finalement, le jour des examens finaux pointa le bout de son nez. J’étais généralement une personne qui ne stressait pas face à cela. Toutefois, les épreuves que j’allai passer ce jour étaient complètement différentes des autres. C’était le genre d’obstacle qui décidait de la vie de tout élève du second cycle. Donc, soit je la surmontais et entamais par la même occasion mon cycle universitaire, soit je le laissais me dominer et reprenais de nouveau ma dernière année de lycée. Le choix était vite fait pour moi. Il fallait absolument que je réussisse cet examen pour moi, pour mes parents, et surtout pour madame Isobelle.

Ce jour-là, je me réveillai plus tôt que d’habitude. La stress m’avait empêché de fermer correctement l’œil durant la nuit. Je quittai donc mon lit et pris la direction de ma salle de bain. la fatigue habituelle de mon corps semblait ne pas être présente au rendez-vous. Le bain que je pris dans par la suite ne servit donc qu’à nettoyer mon corps. Une quinzaine de minutes plus tard, je sortis de la douche et commençai à enfiler mes vêtements. Une fois cela fait, je vérifiai une dernière fois que tout le nécessaire à mon examen se trouvait dans mon sac à dos avant de sortir de la chambre.

Je m’arrêtai au rez-de-chaussée où mes parents se trouvaient déjà pour prendre mon petit-déjeuner, chose que je n’avais jamais faite au cours de l’année scolaire.

  • Alors champion, prêt pour aujourd’hui ? me demanda mon père lorsque je m’assis.
  • Non, loin de là, répondis-je.

J’étais tout sauf prêt. A vrai dire, ma mentalité ce jour-là était celle d’une personne qui savait juste ce qu’elle avait à faire sans pour autant avoir envie de le faire. Dans ma tête, j’étais du genre, ‘peu importe ce qui arrivera, je ferai tout ce que je peux faire.’

  • Je vois. En tout cas, tu n’as pas à t’inquiéter. Si tu travailles de la manière dont tu l’as fait au courant de l’année en cours, je suis sûr que tu l’auras d’office, rétorqua mon paternel.
  • Ton père a raison. Il suffit de croire en toi-même et tout te réussira, ajouta par la suite ma mère.

J’étais très content de voir que j’avais leur soutien. Je les remerciai donc et finis de manger mon petit-déjeuner. Par la suite, je me levai de table, attrapai mon sac à dos, et pris la direction de mon lycée sous les encouragements de mes parents.

Sur le trajet, j’aperçus mon pote Henry devant moi. Je pressai donc le pas et allai le rejoindre. Ce dernier ne semblait pas être dans son assiette. Comment ne pas s’identifier à lui ? Plus je me rapprochais de mon établissement et plus je sentais mon niveau de stress augmenter.

  • Alors mec, pas trop stressé ? lui demandai-je après avoir tapoté son épaule.
  • Très drôle ! Tu as oublié quel jour on est ou quoi ? Être stresse aujourd’hui est tout ce qu’il y a de plus normal, répondit-il.
  • Si tu l’es déjà autant, comment tu seras quand les résultats sortiront dans deux semaines ? Je parie que tu seras complètement tétanisé, rétorquai-je alors en me moquant un peu.
  • Finissons d’abord avec cette semaine et après on verra, dit Henry.

Nous tournâmes dans une ruelle non loin de notre position et nous retrouvâmes en face de notre lycée. En le voyant, mon pote devint un peu plus nostalgique dans sa manière de parler.

  • On revient tout de même de loin. Je me souviens de cette époque où tu t’en foutais littéralement des cours et de tes notes. Maintenant, regarde toi. Tu es maintenant parmi le top 5 de notre classe, s’exclama-t-il.
  • Ce sont des choses qui arrivent. Les gens changent parfois, lui répondis-je.
  • Je sais mais la transformation était beaucoup trop radicale chez toi. Maintenant que j’y pense, c’était juste après ta convocation chez la prof principale. Je me demande ce qu’elle a bien pu te dire, rétorqua Henry.
  • Bof ! Elle m’a juste passé un sermon et parlé de mes parents qui voulaient me prendre un prof particulier à ce moment. Et comme je détestais déjà les profs à l’école, je voulais pas en avoir un de plus chez moi. J’ai donc fait un choix, lui dis-je.

Bien évidemment, ce n’était pas la vérité. Toutefois, le marché que j’avais passé avec madame Isobelle devait rester un secret connu uniquement de nous deux.

  • Je vois. En tout cas, c’était une bonne chose à faire. Maintenant, nous devons affronter le boss final. Oh putain ! Je jure que je vais me bourrer la gueule une fois que tout ça sera terminé, s’exclama le jeune homme.
  • Moi je vais par contre jouer à la console non-stop pour décompresser, ajoutai-je.
  • C’est cool. C’est aussi un bon plan. Bon, il est temps qu’on y aille, dit-il.
  • Yep !

Henry et moi se saluâmes et nous souhaitâmes bonne chance une dernière fois avant que chacun de prenne la direction de sa salle d’examen. J’arrivai donc en classe et m’assis sur le siège qui comportait mon numéro. On nous expliqua à nouveau les règles quelques minutes avant le début des épreuves avant de nous dire d’éteindre nos téléphones portables et de les ranger dans nos sacs. Une personne rentra alors dans la salle de classe avec de nombreuses copies dans ses mains qu’il déposa sur chaque table. A ce moment, mon stress atteignit son niveau le plus haut. Mes mains devinrent subitement plus froides et moites. Je ne pouvais également pas m’empêcher de trembler alors que l’homme venait d’entamer son dépôt sur ma rangée.

La copie fut finalement déposée devant moi. Je la retournai par la suite et lus l’énoncée de l’épreuve trois fois. Dans ma tête, je me dis alors qu’elle était facile. D’ailleurs, je la trouvai même beaucoup trop facile, un peu comme si on voulait nous donner une certaine assurance avant de finalement nous faire vivre l’enfer. Je fis donc l’effort de ne pas trop penser à ça et commençai à travailler. 4 heures plus tard, la sonnerie retentit, marquant ainsi la fin de la première épreuve. Je m’étirai alors tandis qu’une autre personne récupérait toutes nos copies et brouillons. Dès qu’elles furent toutes prises, nous fumes autorisés à quitter la salle d’examen. J’allais donc me dégourdir un peu les jambes et manger quelque chose avant le début de la seconde épreuve.

Dans la cour, je vis de nouveau Henry. J’allai donc taper la discute avec lui.

  • Alors mec, comment c’était ? lui demandai-je.
  • Plutôt pas mal. Et de ton coté ? répondit-il.
  • J’ai trouvé ça facile donc je me dis qu’il y avait sûrement un piège quelque part. Je n’ai rien trouvé d’anormal et j’ai répondu à toutes les questions sans souci, dis-je.
  • C’est cool. Moi j’ai pas eu le temps de finir, rétorqua-t-il par la suite.
  • Du moment que tu aies répondu à plus de la moitié des questions correctement, ça devrait bien se passer, expliquai-je.
  • Ouais, t’as sûrement raison.

Mon pote et moi continuâmes notre discussion tout en nous rendant au réfectoire où nous primes quelque chose à manger. Le temps de la pause finit par s’écouler et la sonnerie retentit de nouveau, nous signalant que la seconde épreuve était sur le point de commencer. Henry et moi nous dimes au revoir et chacun retourna dans sa salle d’examen.

4 heures plus tard, je rentrai chez moi complètement épuise. Je fuis accueilli par ma mère qui prépara mon repas favoris en guise de remontant. Je la remerciai pour le geste, mangeai un tout petit peu, puis retournai dans ma chambre pour réviser. Il me restait encore quatre jours à tenir avant de pouvoir enfin me reposer.

—–*—–

Les examens de fin d’année venaient de se terminer. Comme je l’avais si bien dit à Henry, quand je rentrai chez moi le dernier jour, j’allai d’abord dans ma chambre où je jetai mon sac comme s’il s’agissait d’ordures qu’on mettait dans une benne puis retournai au salon. J’allumai par la suite ma console de jeu.

  • Salut ma belle ! Ca fait tellement longtemps, m’exclamai-je comme si elle comprenait ce que je lui disais.

Je lançai mon jeu et commençai ma partie. Ce jour-là, j’étais tellement concentré dans ce que je faisais que je ne vis pas le temps passé et n’entendis même pas ma mère entrer dans la maison. Ce fut uniquement lorsqu’elle prononça mon prénom que je me rendis compte de sa présence, sursautant pas la même occasion.

  • Albert ! Tu n’as pas entendu comment je ne faisais que crier ton nom, dit-elle, légèrement en colère.
  • Non, maman. J’suis désolé. J’étais concentré dans ma partie de jeu, me justifiai-je.
  • J’avais remarqué. En tout cas, viens m’aider à ranger les courses, m’ordonna-t-elle.
  • Ok, j’arrive tout de suite.

Je mis donc pause à mon jeu, me levai du canapé, et partis la rejoindre à l’extérieur. Pendant que je prenais les sacs en plastique, celle-ci me demanda comment mon dernier jour d’examen s’est déroulé. Je lui répondis alors qu’il s’était bien passé, que le sujet sur lequel j’étais tombé faisait partie de ceux sur lesquels j’avais travaillés.

  • Je vois. On attend maintenant les résultats, dit-elle.
  • Oui, oui ! m’exclamai-je.

C’était vrai que j’attendais également les résultats, mais pas pour le même but qu’elle. il me restait en effet 7 jours avant de savoir si j’allais mériter oui ou non mon moment intime avec madame Isobelle. Chaque nous, je l’imaginais en train de me faire tout plein de baisers et de gâteries. Je rangeai donc les articles que maman avait achetés à leurs emplacements respectifs et retournai sur ma console.

A la veille des résultats, ma tête n’était pas posée. J’avais passé toute la semaine très détendu et, à quelques heures de l’annonce des résultats, je stressais comme jamais. J’étais très pessimiste vis-à-vis de mes notes et me disais que je n’allais pas obtenir mon examen ou que j’allais l’obtenir mais sans mention, ce qui allait me priver de quelque chose que je désirais énormément. Toutes ces pensées négatives m’empêchèrent de trouver le sommeil cette nuit. Je pris donc mon téléphone portable et regardai des vidéos sur internet. Finalement, ce ne fut qu’aux alentours de 3 heures du matin que le marchand de sable décida de faire un tour dans ma chambre.

Le matin, je me réveillai avec toute la fatigue du monde installée dans mon corps. Ce fut donc avec beaucoup d’efforts que je quittai mon lit pour aller prendre une douche. Après cela, je m’habillai et récupérai quelques préservatifs dans la boite que j’avais achetée quelques jours auparavant. Après cela, je descendis au rez-de-chaussée où mes parents m’attendaient.

  • Fiston ! Aujourd’hui c’est le grand jour, s’exclama-t-il.
  • Oui, papa ! répondis-je.
  • Peu importe les résultats que tu obtiendras aujourd’hui, saches nous serons toujours avec toi, rétorqua ma mère par la suite.
  • Mais oh ! Parle pas comme ça maman ! J’ai l’impression que je pars pour voir mon nom sur la liste des échoués, dis-je.
  • Non, ce n’est pas ce que j’insinuais, déclara-t-elle.
  • Je sais maman. Je sais.

Mes parents ayant du travail en ce jour, ils ne purent m’accompagner au lycée. Je leur dis alors au revoir, leur promettant également de les appeler dès que j’obtiendrais mes résultats. Je quittai donc mon domicile et pris le chemin de mon établissement. Une quinzaine de minutes plus tard, j’aperçus un attroupement d’élèves devant les tableaux. J’entendis également des cris de joie et de tristesse. C’était vraiment un moment dans la vie de tout un chacun où des émotions contradictoires étaient aussi présentes.

Un nouveau cris de joie retentit dans la foule. Je reconnus immédiatement le timbre de ce dernier. Mon ami Henry sortit ensuite du groupe en hurlant. Quand il me vit, il se précipita directement vers moi.

  • Je l’ai eu ! J’ai eu mon bac ! cria-t-il à mes oreilles.

J’étais vraiment très content pour lui mais stressais également pour moi-même. Je le laissai donc dans son euphorie et me faufilai à travers les autres élèves. Après un certain effort, j’arrivai devant les listes des candidats. Je cherchai mon nom et soudain, la joie s’empara de moi.

  • Albert ……, candidat numéro ……, admis d’office avec mention assez bien, prononçai-je à haute voix.

C’était bon, je l’avais fait. J’avais obtenu mon bac et accompli ma part du marché. Il était désormais temps que madame Isobelle respecte la sienne. Je m’éloignai donc des autres élèves et appelai d’abord mes parents. La joie qu’ils éprouvèrent quand je leur annonçai la nouvelle me remplit de fierté. Je leur dis par la suite que j’allais trainer un peu et que je rentrerai tard à la maison. Ils me demandèrent de ne pas trop faire le fou puis je raccrochai. Je partis ensuite à la recherche de madame Isobelle. Je la trouvai quelques minutes plus tard dans un des couloirs de l’école.

  • Madame Isobelle ! criai-je.

Celle-ci se retourna alors et me sourit, se doutant peut-être de l’origine de ma présence. Chose curieuse, elle était vêtue de la même manière que la fois où elle et moi conclûmes le marché.

  • Je l’ai fait madame Isobelle. J’ai tenu ma part du marché, lui dis-je.
  • Je vois. Tout d’abord, mes félicitations pour avoir obtenu ton bac. Tes efforts ont finalement porté leurs fruits. Maintenant que tu es officiellement au troisième cycle, plus besoin de m’appeler madame Isobelle. Isobelle ou Iz suffira amplement, déclara-t-elle.

Elle regarda ensuite autour de nous pour voir s’il n’y avait personne dans les parages. Une fois cela fait, elle me demanda de la suivre. Mon cœur se mit alors à battre très vite alors que j’anticipais la suite des évènements. Le moment était enfin venu.

A suivre !!!

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