Chapitre 17.9

David se dirigea dans la salle de conférence dans laquelle il trouva sa femme et le jeune homme qui travaillait pour lui quelques instants plus tard. Tous deux étaient assis sur des sièges. Il remarqua alors que son épouse tenait dans les bras une boite en carton blanc.

  • Bonjour monsieur ! dit Junior en se levant de son fauteuil.
  • Bonjour Junior ! Quelque chose s’est passé durant vos courses ? Madame Ellah, vous allez bien ? rétorqua l’homme d’affaires, légèrement inquiet.
  • Oui, pourquoi tu me demandes ça ? répondit Meriem.
  • C’est plutôt étonnant et intriguant de vous voir ici. Je me suis donc dit que quelque chose avait dû se produire, déclara David.

Son épouse lui expliqua alors qu’elle avait fini tout ce qu’elle devait faire durant la journée et, comme elle ne voulait pas rentrer au domicile familiale pour se retrouver de nouveau seule, elle avait décidé de se rendre sur le lieu de travail de son cher et tendre mari.

  • Je vois. C’est vrai que tu te retrouves la plupart du temps seule à la maison depuis la rentrée scolaire. Sinon, qu’est-ce que c’est ? dit l’époux en faisant allusion à ce que Meriem avait déposé sur la table quelques instants auparavant.
  • J’ai acheté quelques friandises comme ça fait longtemps que je n’en ai pas mangé. Tu en veux ? rétorqua-t-elle en ouvrant la boite.

Le mari découvrit par la suite toutes les pâtisseries que sa femme avait prises, ce qui lui mit légèrement l’eau à la bouche.

  • Je vais juste en prendre un, répondit-t-il.

David avança alors sa main vers la boite et attrapa un croissant qu’il mit peu de temps après dans sa bouche.

  • C’est vraiment pas mal. Tu as acheté ca où ? questionna-t-il par la suite.
  • C’était, si je ne me trompe pas dans une boutique appelée le Moulin Rouge, répondit la femme.
  • C’est vrai qu’ils ont la réputation d’avoir d’excellentes pâtisseries même si je n’ai jamais mis les pieds là-bas pour confirmer, dit de nouveau David.
  • Tu devrais essayer. C’est plutôt pas mal, conseilla Meriem.
  • Un jour. Si j’en ai l’occasion, déclara l’époux.

En voyant ce couple discuter entre eux, Junior ne put s’empêcher de les trouver mignons, du moins jusqu’à ce qu’il rappelle de l’enfant qu’ils avaient. A partir de cet instant, il se mit à les plaindre.

Le couple continua leur petite conversation jusqu’à ce que la secrétaire de David ne rentre dans la pièce.

  • Monsieur, les employés attendant vos instructions concernant le nouveau conteneur qui vient d’être chargé, dit la jeune femme.

Lorsque Meriem l’aperçut de nouveau, son expression faciale changea légèrement, ce que Junior remarqua immédiatement. C’était le visage qu’une femme méfiante et jalouse affichait. Le jeune homme eut alors une petite idée d’où la jeune Aicha tirait son mauvais caractère.

  • Ok ! Dites-leur que j’arrive tout de suite, dit-il à sa secrétaire.

Cette dernière sortit alors de la salle de conférence pour faire ce qu’on venait de lui dire. David se retourna ensuite vers sa femme qui avait repris son expression faciale normale entre temps.

  • Désolé madame Ellah. Votre mari doit aller travailler. Si vous voulez bien m’attendre ici, je reviens dans quelques minutes, déclara l’homme d’affaires à sa femme.
  • Chéri ! s’exclama subitement Meriem au moment où son mari s’apprêtait à franchir la porte.
  • Oui ! répondit ce dernier en se retournant vers elle.
  • J’aimerais venir avec toi. Pour voir mon mari à l’œuvre quoi, dit-elle par la suite.

Monsieur Ellah réfléchit quelques instants de finalement lui donner une réponse.

  • Ça ne me dérange pas à condition que tu n’interfères pas avec mon travail, rétorqua-t-il.
  • Promis ! s’exclama l’épouse.
  • Junior ! Toi aussi tu veux venir ? demanda-t-il à son employé par la suite.
  • Non merci monsieur. Je préfère vous attendre ici, répondit le jeune homme.
  • Ok !

Monsieur et madame Ellah sortirent donc de la salle de conférence et allèrent tous les deux sur le terrain. Pendant ce temps, Junior alla rendre une petite visite à Julie qui se trouvait derrière son bureau en ce moment.

  • Rebonjour ma beauté, comment vas-tu ? rétorqua-t-il.
  • Salut Junior ! Je vais plutôt bien de mon cote. Et toi ? répondit la jeune femme.
  • Ca va plutôt bien chez moi, même si j’éprouve quelques difficultés au travail, dit Junior.
  • Des difficultés ? Qui y a-t-il de si difficile dans l’activité que tu mènes ? De ce que j’ai vu, tu ne fais que conduire la femme de monsieur Ellah où elle veut, s’exclama Julie.
  • S’il ne s’agissait que de ça, je serai tranquille, reprit le jeune homme en soupirant.

Curieuse, la demoiselle voulut en savoir un peu plus. Junior lui parla alors de la fille de son patron, notamment de son caractère et des différents propos que cette dernière avait tenus.

  • Elle a tout d’une petite peste, continua la secrétaire.
  • Ce n’est pas ce que tu dis un peu. C’est vraiment dommage qu’elle ne prenne pas le temps d’apprécier ce pays à sa juste valeur. C’est vrai qu’il a énormément de défauts, mais nous avons quelques qualités également. J’espère qu’il finira par s’en rendre compte, déclara le jeune homme.
  • A part ça, quoi de neuf ? demanda la demoiselle afin de changer de sujet de conversation.
  • Rien de très intéressant. Comme tu as pu le voir, j’ai passé toute la journée avec la femme de monsieur à la conduire où elle voulait, répondit Junior.
  • Maintenant que tu en parles, elle est comment ? questionna de nouveau la jeune femme.
  • C’est-à-dire ? rétorqua Junior.
  • Je parle de son caractère. C’est pas comme si je n’avais pas remarqué le regard qu’elle m’a lancé quand je suis rentrée dans la salle de conférence tout à l’heure, ajouta-t-elle.
  • Ah ! Ah ! Toi aussi ! Honnêtement, je ne sais pas quoi dire. A chaque fois que je suis avec elle, elle se montre plutôt sympathique mais bon, seul monsieur doit savoir exactement comment est sa femme. Mais quelque chose me dit qu’elle doit être un peu comme sa fille si ce n’est pire, déclara le conducteur.

Les jeux gens continuèrent de discuter entre eux jusqu’à ce que Junior se décider d’inviter la demoiselle à sortir. Il lui demanda donc si elle avait quelque chose de prévu pour le week-end, ce à quoi elle répondit négativement.

  • Ça te dirait qu’on se fasse un petit resto ? proposa-t-il par la suite.

La jeune femme réfléchit silencieusement pendant quelques secondes avant de finalement lui donner une réponse.

  • Pourquoi pas ? A condition que ce soit toi qui paies, lui dit-elle.
  • Ok ! Sans souci ! s’exclama-t-il.

Bien qu’il venait de dire cela, quelque chose au fond de son cœur lui disait que cette petite sortie allait être un véritable carnage pour ses poches.

—–*—–

La cloche marquant le début de la pause de l’après-midi venait de retentir. Le professeur de français leur souhaita alors une excellente fin de journée avant de ranger ses affaires et de sortir de la salle de classe. Tous les élèves se levèrent par la suite de leur siège et allèrent dans différents endroits afin de se ressourcer, tous hormis la fille de David et Meriem. Aicha ne bougea pas d’un seul pouce et se contenta de dormir sur son table-banc, ce qui attira bien sur l’attention de Sophie. La jeune femme ne dirigea cependant pas vers elle, voulant la laisser tranquille, et préféra partir manger avec ses amies.

Aicha resta donc seule dans la salle de classe. La jeune femme essaya de dormir un peu mais au moment où elle ferma les yeux, son estomac se mit à crier famine. La demoiselle avait faim et voulait manger. Cependant, elle n’avait pas assez d’argent pour assouvir son désir de nouveau, chose qu’elle reprocha de nouveau à sa mère qui l’avait privée d’une énorme partie de l’argent que lui avait confié son père. De plus, à cause de son orgueil, la fille de David ne voulait pas se rabaisser à acheter des biscuits bon marché. Non, elle était habituée à certains standards. De ce fait, Aicha préférait dormir sur son table-banc et attendre que les heures passent.

Tandis qu’elle avait de nouveau les yeux fermés, l’enfant de David et Meriem fut prise d’une envie pressante. Elle se leva donc son siège et partit en direction des cabinets. Sur le trajet, la jeune femme tomba sur le censeur chargé de la vie scolaire. Dès qu’elle l’aperçut, Aicha qui marchait du côté droit du couloir bascula subitement vers le gauche. Elle essaya également d’éviter de la regarder droit dans les yeux, ce que la dame trouva légèrement suspect comme comportement.

  • Jeune fille ! s’exclama-t-elle soudainement lorsque la fille de l’homme d’affaires passa à côté d’elle.
  • Oui madame ! répondit Aicha, un peu effrayée.
  • Y a-t-il un problème ? questionna par la suite le censeur chargé de la vie scolaire.
  • Non madame ! rétorqua la jeune femme.

La dame la regarda intensément pendant quelques secondes avant de lui demanda à nouveau à quoi rimait le soudain déplacement qu’elle avait effectué quelques instants auparavant.

  • A rien madame ! Je voulais juste vous céder le passage, répondit la fille de David.

Aicha qui voulait éviter le contact visuel ne put s’empêcher de la regarder droit dans les yeux. Une chance pour elle, cette dernière ne le prit pas mal et la laissa partir sans rien demander d’autre. Elle lui dit cependant de ne plus s’attirer d’autres ennuis, ce que la jeune femme lui promit de faire.

A suivre !!!

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