Lorsque Sophie et son groupe de filles revinrent en classe, celles-ci trouvèrent Aicha au même endroit et dans la même position dans laquelle elles l’avaient laissée. Cette dernière semblait être restée en classe durant toute la pause, ce qui bien évidemment inquiéta légèrement la demoiselle à forte poitrine. Elle voulut alors voir ce qui n’allait pas chez la fille de David mais se retint en repensant à la conversation qu’elle avait eu avec Carlie. Elle retourna donc s’assoir et discuter avec ses amies, le temps que leur professeur arrive en classe.
Pendant que les différents groupes revenaient en classe, un élève parmi eux avait en permanence les yeux rivés sur la fille de David et Meriem. Voyant que la demoiselle était toute seule dans son coin, ce dernier se leva et alla lui dire quelques mots.
- Excuse-moi, Aicha ! s’exclama-t-il.
La jeune femme leva donc sa tête et regarda dans la direction d’où provenait la voix. Elle remarqua alors que la personne qui venait de l’appeler n’était nulle autre que le garçon qui lui avait cédé sa place quand elle déposa sa fiche de présentation sur le bureau de l’un de ses professeurs.
- Qu’est-ce que tu me veux ? répondit-elle.
Comme à son habitude, la réponse donnée par la fille de David fut totalement dénuée de respect et de considération envers son interlocuteur. Cela ne le gêna cependant pas. Néanmoins, le regard de beaucoup d’élèves de la classe se tourna vers eux au moment où il entama la conversation.
- Pas besoin d’être aussi agressive. Je venais juste aux nouvelles, rétorqua-t-il en affichant un magnifique sourire.
- Aux nouvelles ?! T’es sérieux là ? reprit la demoiselle juste après.
- Oui, en effet ! D’après ce que j’ai entendu, cela fait à peine quelques jours que tu es parmi nous donc je suis venu voir comment tu t’adaptais, déclarait le jeune homme.
Devant sa question qu’elle considérait comme stupide, Aicha préféra ne pas répondre et se contenta de le regarder froidement et silencieusement. A cause de ce qui s’était passé durant la matinée et de sa rencontre dans le couloir avec le censeur chargé de la vie scolaire, la demoiselle ne disait plus tout haut ce qu’elle pensait. Elle n’avait vraiment plus envie de se retrouver dans le bureau de cette femme.
- Ecoute, si tu n’as rien d’intéressant à me dire, alors tu ferais mieux de retourner à ta place, lui dit-elle soudainement.
Aicha se recoucha ensuite son table-banc, ce qui laissa son interlocuteur dans une situation plutôt inconfortable.
- En tout cas, si tu as besoin de mon aide pour quelque chose, sache que je suis à ta disposition. Au fait, je me suis pas présenté. J’suis Michael…
- Hum ! Hum ! s’exclama la demoiselle en faisait un geste du bras pour lui dire de s’en aller.
Michael n’en demanda pas plus et retourna s’assoir à sa place, laissant alors la jeune femme tranquille dans son coin. De leurs côtés, Carlie, Sophie, et les autres discutaient de ce qui venait de se passer devant leurs yeux.
- Tu vois ? Elle rejette tout le monde. Ce n’est donc pas avec toi que cela va changer, dit Carlie à son amie Sophie.
- Je pense toujours que ce n’est qu’une question de temps. Quand elle se sera adaptée, elle sera plus aimable. N’oubliez pas qu’elle est à la fois nouvelle dans l’école mais également dans le pays, répondit la jeune femme à forte poitrine.
- Pourquoi tu continues de lui trouver des excuses ? questionna soudainement Eunice.
- Je ne lui trouve pas d’excuse. Je me dis juste que la solitude qu’elle doit ressentir en ce moment doit être très éprouvante. Pensez-y un instant à comment vous vous sentiriez si vous vous retrouviez tout d’un coup dans un pays que vous ne connaissez pas avec seulement vos parents. Ce serait dure. En tout cas, moi je ne me vois pas traverser ce genre de choses en étant toute seule, déclara Sophie.
- C’est vraiment. Mais justement parce que c’est vrai, elle ne devrait pas rejeter les gens comme elle le fait, rétorqua de nouveau la jeune femme.
- Je suis d’accord avec Carlie. Si j’avais été à sa place, j’aurai tout fait pour aller vers les gens et me faire de nouveaux amis. Je ne les aurais pas repoussés comme elle le fait actuellement, s’exclama Eunice.
- Tout ce que vous direz ne me fera pas changer d’avis, rétorqua la demoiselle à forte poitrine.
- Ta gentillesse finira par te perdre, dit son amie.
- C’est ce que l’on verra.
Les jeunes demoiselles continuèrent ainsi leur conversation jusqu’à ce que leur prochain cours commence.
—–*—–
Pendant ce temps au niveau de la zone industrielle, monsieur et madame Ellah sortaient tous deux d’une petit restaurant dans lequel ils étaient allés manger. Le jeune mari ouvrit la portière à sa femme qui monta par la suite à l’intérieur du véhicule. David alla ensuite s’installer derrière le volant et le couple retourna au bureau de l’époux.
- Tu sais, aujourd’hui j’ai reçu une offre plutôt alléchante de la part d’un de mes clients, dit soudainement le conducteur.
- Ah bon ? Et de quoi s’agissait-il ? répondit Meriem.
- Une sorte de partenariat commercial qui pourrait me rapporter des dizaines de millions mais j’hésite encore à lui donner une réponse, rétorqua monsieur Ellah.
- Et pourquoi cela ? Je trouve plutôt que c’est une bonne occasion pour toi, dit l’épouse.
- Je dois d’abord pauser le pour et le contre. Comme tu viens de le dire, c’est une très bonne occasion pour moi, un peu trop à mon gout. Voila pourquoi je dois m’assurer qu’il n’ait pas d’entourloupe derrière, dit David.
Meriem fut d’accord avec ce que son mari venait de dire. Il était préférable de vérifier toutes les possibilités avant de se lancer dans une telle affaire.
- Sinon, comment tu l’as trouvé ce restaurant ? questionna soudainement le conducteur du véhicule.
- Pas mal, répondit Meriem.
- Tu sais que tu peux me dire si tu n’as pas aimé quelque chose ? Ca ne dérangera pas, reprit le mari.
- D’accord ! Leur salade était un peu fade. C’est à peine si j’y ai touché. J’aurais pu faire mieux avec ce que nous avons à la maison, dit brusquement la femme de David.
En écoutant le commentaire de son épouse, le mari voulut éclater de rire mais, connaissant son comportement, il préféra juste lui donner une simple réponse sur un ton plutôt sarcastique.
- Je suppose que tu as raison, rétorqua le mari.
Meriem lança par la suite un regard à son époux qui se contenta de garder ses yeux rivés sur la route. Le couple arriva au bureau de David une dizaine de plus tard. L’homme questionna alors sa femme pour savoir si elle voulait rentrer chez eux, comme ça il demanderait à Junior qui était toujours présent de la raccompagner, ou si elle tenait toujours à l’observer dans le reste de sa journée de travail. Sans surprise, Meriem répondit qu’elle préférait largement la seconde option, qu’elle ne savait pas ce qu’elle allait faire toute seule dans leur grande maison hormis s’ennuyer. David comprit son raisonnement et l’invita de nouveau à le suivre et à être également très prudente.
A suivre !!!
Un commentaire