Chapitre 04

“Les secrets sont comme les rivières : plus ils sont profonds et silencieux, plus ils feront de ravage le jour où ils sortiront de leur lit de silence”__G&W 

Des bruits de pas se firent entendre dans le dédale de couloirs qui arpentaient tout le palais du royaume céleste. Les colonnes blanches immaculées qui s’élevaient très hautes dans le ciel semblaient s’étendre à l’infinie, se ressemblant étrangement. Cet effet visuel pouvait mettre du désordre et créer un véritable labyrinthe dans l’esprit d’une personne qui n’y était pas familière. C’était le résultat de plusieurs sorts de protections que les entités protectrices de ce monde avaient apposés. 

La personne qui s’y déplaçait devait donc connaître son chemin par coeur au vue de ses gestes qui ne respiraient aucune hésitations ni doutes. Elle semblait se déplacer avec aisance malgré la ressemblance constante des différentes voies qu’il empruntait. Vêtu d’une tunique blanche dorée à manches longues et col haut, d’un pantalon en coton sur lequel était ceint une magnifique épée et de ses bottes en cuir noir, la confiance qui se lisait sur le visage du jeune homme ne semblait pas défaillir. Il finit par déboucher face à une immense double porte en or qui ne possédait aucun battant. Elle avait en son centre une tête de dragon qui abritait dans sa gueule une pierre d’améthyste.

Il apposa alors sa main sur cette dernière et une magnifique et douce lumière blanche s’en émis. Un déclic se fit entendre tout autour de lui puis les yeux du dragon se mirent à luire et  aussitôt les portes s’ouvrirent en grand. Divisant la tête et la pierre en deux, l’ouverture lui permit ainsi de pénétrer à l’intérieur de la pièce. 

La salle était très grande, s’apparentant à une immense salle de trône. Ne s’attardant pas sur ce qui l’entourait, il s’avança directement vers les deux individus qui siégeaient sur les trônes au fond de la pièce. Après une petite marche d’une minute, il se trouva finalement près d’eux mais toujours à une certaine distance de sécurité.

Ces deux personnages étaient assez singuliers de part la prestance et l’énergie qui émanait d’eux. Il faisait face à un homme et une femme dont les traits du visage ne trahissaient pas le poids de l’âge mais démontraient plutôt la sagesse accumulée. La femme à la peau ambrée et à l’imposante chevelure dorée, retenue par diverses fleurs qui reposait sur son épaule droite, le regardait avec tendresse. Telle une déesse grecque de l’ancien temps vêtue de lin et d’or, parée de bijoux sertis de pierres précieuses, sa beauté naturelle n’en était que rehaussée grâce à ses yeux bridés bleus gris, son petit nez aquilin et sa bouche en coeur rouge sang. 

  L’homme à la peau claire légèrement bronzée semblait à peine entrer dans la trentaine avec : son regard perçant abritant deux magnifiques rubis encadrés par des sourcils fins et arqués, son nez fin et droit et ses lèvres sensuelles, tracées à la perfection. Son cou orné d’une splendide parure en or faisait ressortir la noirceur de ses longs cheveux  indisciplinés et la couronne en laurier doré à peine visible derrière cette crinière. Le haut de son corps n’était pratiquement pas couvert et il avait deux bracelets couleurs or, sur chacun de ses poignets. On pouvait clairement apercevoir des lignes rouges serpenter sur tout son corps et se rejoindre au milieu de son torse musclé pour former une tête de lion. Sur le bas de son corps il portait un shendyt en lin et était chaussé de sandale spartiates dorées hautes.   

Posant un genou à terre, démontrant ainsi de la grandeur, l’importance des personnes qui lui faisaient face, il baissa la tête. Posant sa main droite sur son coeur, il s’adressa à eux. 

  • -Je vous pris de bien vouloir m’excuser, oh juges éternels, mais j’ai une affaire urgente à vous faire part dit-il d’une voix forte. 
  • -Pourquoi tant d’écart à notre égard, n’oublis pas que nous sommes tes parents et même si en ce moment nous sommes dans cette salle, nous sommes avant tout tes parents mon chers fils, émit une douce voix aux intonations chaleureuses.
  • -Oui mais en tant que défenseur et protecteur je vous dois le respect, lui répondit-il.
  • -Qu’est ce que tu racontes mon chérie? Je suis ta mère, ne prends pas ce ton formel à notre égard. 

Résigné et assez blasé par l’attitude désinvolte et non sérieuse de ses parents, il finit par laisser tomber tout le protocol qu’il s’évertuait à appliquer et se leva. Il croisa ses bras sur sa poitrine. Son père, dont le regard était à présent rempli de malice pencha légèrement sa tête sur le côté, les bras le long de leurs accoudoirs. 

  • -Vous êtes sérieux ? Je suis venu pour une affaire vraiment urgente et non pour discuter avec mes parents. Arrêter de me voir comme un gamin de 10 ans qui ne sait rien de la vie. J’ai grandit, je fais parti de la garde royale et je suis le meilleur élève de toute l’académie, s’énerva t-il. 
  • -Oh misère!! Mon mignon petit garçon est devenu arrogant! Tout ça c’est à cause de toi, espèce de mari stupide, gronda la dame dont le visage était à présent déformé par la colère. Ses cheveux semblaient s’élever et flotter dans les airs tels des serpents près à fondre sur leurs proies.
  • -C’est pas moi qui lui bourrait de cadeaux quand il était petit ou qui acceptait tous ses caprices. Moi je l’ai élevé en vrai homme, ironisa l’homme avec un visage moqueur. Il n’avait pas du tout l’air d’être affrayé par la colère de sa femme et semblait même s’en délecter.  
  • -Donc tu veux dire que c’est ma faute! s’emporta t-elle offensée tout en se levant de son trône.
  • -Tu te reconnais toute seule ma chère! nargua t-il.
  • -Comment OSES-TU!! s’écria t-elle, laissant s’échapper une écrasante énergie qui crépitait telle des étincelles dans l’air environnant. 

Sentant la situation empirer et sachant très bien que ses parents étaient aussi bornés l’un que l’autre, personne n’admettant son tort, il se décida de prendre les choses en main. Sortant son épée de son carquois, il l’éleva puis soudain l’abattit à même le sol. Une immense colonne de lumière en sortit et se créa entre ses deux parents faisant barrière pour éviter le moindre débordement. Il était tellement habitué des colères de sa mère souvent engendrées par son père qu’il ne réfléchissait jamais à deux fois avant d’agir. Sa puissance, quand elle la libérait de mauvaise humeur, pouvait être très néfaste pour ceux qui se trouvaient dans un rayon de 5 kilomètres autour d’elle. Elle était pratiquement une bombe à retardement que son père aimait par dessus tout taquiner. 

Récupérant ainsi l’attention de son auditoire, il retira son arme et la rangea. La frontière s’évapora autour d’eux. Sa mère se remit bien droite dans son siège tout en arborant une mine boudeuse et blessée.

  • -Maintenant que j’ai de nouveau votre attention puis je continuer concernant l’affaire qui m’a mené vers vous aujourd’hui?

Le silence lui répondit. N’obtenant aucune réponse concrète de leur part il acquiesça. Comme le dit si bien le proverbe, qui ne dit conscent, ce qu’il appliqua. Reprenant contenance, il reprit la parole. 

  • -Il se trouve que lors de ma dernière mission, j’ai découvert sur terre une jeune sorcière qui ne semble pas avoir réalisé quelle était sa véritable nature. 

A l’entente de cette nouvelle les deux juges se regardèrent longuement puis se remirent à le fixer sérieusement. C’est la dame qui prit la parole la première.

  • -Une sorcière sur terre, mais c’est impossible! Je suis certaine qu’elles se sont toutes réfugiées ici lors du massacre qui s’est passé sur terre il y a bien longtemps…
  • -Maman, c’est justement pour ça que je suis venu vers vous pour savoir la conduite à tenir. Pour tout vous dire la bête s’en est un peu trop rapprochée et j’ai bien peur que nos adversaires soient aussi au courant. 

Toute rayonnante de bonheur, la dame se mit à sautiller sur son siège telle une enfant, oubliant complètement où elle se trouvait et la gravité du sujet sur lequel ils s’entretenaient.. 

  • -Oh tu m’as appelée maman, ça fait si longtemps! s’écria t-elle gaiement.
  • -Henelia calme toi un peu et écoutons le, reprit l’homme avec un regard sévère à l’encontre de sa femme qui finit par se calmer mais en laissant tout de même un radieux sourire illuminer son visage.
  • – Bon, si je comprends bien il y aurait une sorcière sur terre qui a préféré y rester malgré l’environnement menaçant. Une décision tout à fait insensée, émis le juge en se frottant la main droite sur le front.
  • -Tu sais Elrion, ton fils a surement raison, rétorqua sa femme qui le fixait à présent.
  • -Que veux tu dire par là ma chère? demanda le juge.

Se retournant vers leur fils, elle continua.

  • -N’oublies pas que les humains ne réfléchissent pas comme nous. Ce n’est pas pour rien qu’ils s’entretuent entre eux pour des guerres de pouvoirs sans fondement. Qu’ils sont prêts à offrir leurs biens les plus précieux pour acquérir un pouvoir qui ne les conduira qu’à la déchéance la plus terrible. Ils sont tellement aveuglés par la bêtise qu’ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ne te rappelles tu pas de cette rumeur qui circulait comme quoi l’une des plus puissantes d’entre elles s’était liée au malin et avait conclu un pacte avec lui en vendant les âmes de sa communauté? Et si la jeune fille que notre fils avait rencontré était l’une de ses descendantes?
  • -Ce n’est pas impossible comme hypothèse Henelia. Mais alors cette jeune fille peut s’avérer être un danger non seulement pour elle mais aussi pour son entourage si elle tombe entre de mauvaises mains. 
  • -De plus n’oublies pas que s’allier avec le malin revient à condamner sa descendance à une vie de servitude. Elle a de ce fait scellé le destin de ses propres enfants en les contraignant, à leur mort, à devenir esclave de cet être immonde. Il faut donc la protéger aussi. Si notre adversaire prend lui aussi conscience de son existence, il voudra s’en emparer à tous les prix, dit-elle la mine grave. 
  • -Tu as bien raison Henelia. Même si les sorcières sont avant tout humaines, il n’en demeure pas moins que leurs potentiels quand il est à son apogé peut très bien rivaliser avec les anciens des plus puissants clans des surnaturels, ce qui peut en faire des adversaires redoutables. Il faut donc la rallier dans notre camp avant tout.
  • -Quelle âge a t-elle Van? demanda soudain la dame.
  • -Je dirais dans les 16-17 ans, émit-il vaguement.
  • -Alors, si effectivement elle est dans cette tranche d’âge, c’est que tout n’est pas encore perdu. Mon cher enfant à ce jour, nous te confions une nouvelle mission. Tu devras la faire venir ici et veiller sur elle. Et tu ne dois surtout pas en parler à quelqu’un. Les seules personnes qui seront au courant devront, nous les juges, les différents chefs de clans et la directrice de l’école. Elle devra justement intégrer l’académie pour sa sécurité. 

L’ordre avait été émis sur un ton solennel, n’admettant aucun refus de la part de celui qui devait obéir. Sentant le poids de la puissance étouffante de son père sur ses épaules, il remit alors un genou au sol, la main droite sur le coeur tout en abaissant son regard.   

  • -Tout sera fait selon vos ordres, juges suprêmes.

Il se leva ensuite puis refit chemin inverse se dirigeant vers la grande porte qui s’ouvrit d’elle même quand il fut proche. Le regardant s’éloigner, ses parents ne firent aucun commentaires jusqu’à ce que les battants ne se referment derrière lui. 

  • -Tu crois qu’on a bien fait de lui assigner pareille mission? s’inquiéta Henelia, doutant à présent de la décision qu’ils venaient de prendre. 
  • -Ne t’en fais il le fera correctement, la rassura son mari. 
  • -Même si je le voudrai, je n’arrive toujours pas à supprimer complètement cette peur tapis au fond de moi. Il est mon seul enfant et j’ai constamment peur qu’il lui arrive quoi que ce soit Elrion. Je t’ai déjà bien parlé de mon rêve et tu sais que je ne me trompe jamais.  Ils se réalisent toujours…émit-elle la voix chancelante, les larmes se frayant un chemin lentement au creu de ses yeux.

Prenant tendrement les mains de sa femme il apposa sur ses poignets de doux baisers pour la rassurer. Il craignait lui aussi de quoi serait fait l’avenir mais il ne souhaitait pas que cela affecte sa femme, ça il ne le permettra jamais…

La vie semblait lentement reprendre son cours sur terre. Les événements qui venaient de se dérouler s’étaient comme évanouis au gré du vent, ne laissant aucune preuve concrète de leur réel déroulement. Même le pont qui avait été le lieu d’un bain de sang ne possédait plus aucune trace. Tout avait complètement disparue. 

Toujours recroquevillée sous ses couvertures, secouée par le bruit de son réveil, Elsy peinait à ouvrir ses yeux, ressentant une étrange fatigue dans tout son corps.

  • -Qu’est ce qui se passe, je me réveille tôt et en plus je ne me rappelle plus de ce qui s’est passé hier ni comment j’ai atterri dans mon lit. Est ce que je deviens folle? Qu’ est ce qui se passe dans ma tête? Quand je veux me souvenir, c’est le trou noir. J’ai comme l’impression que quelque chose me bloque l’accès à certains de mes souvenirs, c’est comme si un événement important c’était déroulé… débita t-elle le visage dans son oreiller.

Soudain elle se mit deux bonnes tapes sur ses joues comme pour se changer les idées. Elle s’asseya toujours entourée de ses draps.

  • – Bon au lieu de m’attarder là dessus, je crois que je vais descendre pour me préparer en vue de l’école. J’ai dû me rendormir sans m’en rendre compte hier. Et puis de toute façon  maman sera très surprise de me voir. Allez, allons y! s’écria t-elle à mi voix pour se donner le courage nécessaire pour s’extraire de la chaleur de son lit.

Vêtue de son pyjama, elle sort de sa chambre et se dirige directement vers la cuisine, lieu où elle était certaine de tomber sur sa mère. Mais à sa grande surprise, il n’y avait personne. Le lieu était complètement vide de toute présence humaine. 

  • -Si il n’y a personne ici, c’est qu’ils sont encore tous dans leurs chambres. Commençons d’abord notre petite inspection par la chambre du diable!! 

Elle monte alors à l’étage et se dirige directement vers la chambre de son petit frère. Ouvrant lentement la porte pour son effet de surprise, elle fut assez déçue de se rendre compte qu’il était complètement encore endormi, attrapant dans son bras gauche un énorme ours en peluche brun. Ne voulant pas le réveiller, elle préféra refermer la porte et continuer sa petite inspection des chambres. Elle était assez étonnée de ne pas avoir vue sa mère qui était généralement très matinale. Le matin, elle était la première debout apprêtant déjà le petit déjeuner et aidant ses enfants dans leurs préparations. Ensuite elle se rendait à la mairie de la ville pour effectuer son boulot de secrétaire.

Arrivée devant la porte de cette dernière, lorsqu’elle voulut entrer, elle entendit deux voix distinctes y émaner, ce qui stoppa tous ses mouvements. D’abord celle de sa mère qui semblait comme affolée et apeurée et une autre voie qui lui était complètement inconnue. En l’entendant elle ressentait un étrange sentiment nostalgique, comme si un lien invisible la poussait à vouloir se rapprocher de l’inconnue derrière la porte. Les voix étaient tellement basses, qu’il lui fallait toute sa concentration pour pouvoir écouter au maximum l’échange. Elle se colla alors complètement à l’ouverture et ne fit plus de bruit.   

  • -J’ai si peur Hanciel, et si elle découvrait la vérité? 
  • -Ce serait son destin.
  • -Oui mais et si elle me déteste après pour ne pas lui avoir dit, ce qu’elle est vraiment! Je veux qu’elle reste toujours avec moi, je ne veux pas qu’elle parte. C’est pour cela que je lui ai effacé la mémoire hier. Je ne veux pas qu’elle pénètre dans ce monde qui la dévorera. 
  • -Tu ne pourras pas lui cacher la vérité encore longtemps, elle l’apprendra tôt ou tard et à ce moment elle partira parce que tu ne pourra plus la protéger. 
  • -Mais c’est mon enfant! 
  • -Oui je le sais et je sais aussi combien ça te fait mal mais c’est comme ça, on y peut rien. Elle va devoir les affronter. 
  • -Mais….
  • -Chuuuut.. Ne t’en fais pas pour ça. Tu sais très bien comme moi qu’il la protégera, leurs destins sont liés. 
  • -Pourquoi ne pas tout simplement y retourner pour la protéger nous même. 
  • -Tu sais très bien que si on le fait on l’exposera encore plus au danger. Ils sauront tous qu’elle est vivante, et je ne veux pas qu’ils vous arrivent quelque chose toi et les enfants.
  • -Je n’en peux plus, j’ai si mal, je ne veux pas qu’elle souffre comme moi. Tu l’as ressenti toi aussi, elle n’est pas rentrée seule à la maison. J’ai senti une force y entrer et y sortir. Et le sceau s’est affaiblit aussi.
  • -Ne t’en fais pas pour ça. Je t’ai dit qu’il la protégera, leurs destins sont unis, il fera tout pour la protéger. 
  • -D’accord. ……..
  • -Et tu ne dois surtout pas oublier Mikaël. Tu sais très bien que ses pouvoirs ne se sont pas encore totalement développés alors tu dois le protéger. 
  • -Bien sur que je le sais.
  • -Elsy est déjà assez grande et ses pouvoirs, même si elle ne s’en rend pas compte, sont déjà très présents. Elle peut très bien se défendre seule. N’oublie pas sa puissance, alors calme toi un peu. Elle est liée à un fabuleux destin donc n’essaies pas d’entraver son chemin. 
  • -D’accord, je me remets à tes mots alors……………

Juste après ces mots ce fut le silence total seulement percé par des sanglots étouffés. Assez choquée par ce qu’elle venait d’entendre et aussi curieuse concernant l’identité du visiteur, elle ne put malheureusement pas concrétiser ses attentes. Effrayée de se faire prendre par sa mère dans son espionnage, elle se hâta, dès qu’elle entendit des pas se diriger vers elle, de se précipiter vers sa chambre et s’y enfermer. 

Près d’une heure plus tards, ce fut au tour de Mikaël de se réveiller. Lui qui d’habitude était assez ponctuel, c’est donc avec effroie qu’il se rendit compte de l’heure qu’il faisait quand il prêta attention à son réveil.

  • -Haaaaaaa… Il est déjà 07h30. Je vais être en retard, pourquoi maman ne m’a pas réveillé, stressa t-il. 

Il se lave, s’habille en quatrième vitesse, sort de sa chambre et va directement dans la cuisine. Mais dès qu’il franchit la porte de cette dernière, il se mit à pousser un cri d’horreur.

  • -HAAAAAAAAAA UNE REVENANTE!!!!!!!
  • -QU’EST CE QUI SE PASSE ENCORE POUR CRIER COMME ÇA MIKAËL! s’emporta une voix qui provenait de l’étage au dessus.
  • -MAMANNN VIENT VOIR! continua t-il de s’époumoner.

S’inquiétant de plus en plus à cause du comportement inhabituel de son fils, la jeune dame se précipita alors vers le lieu d’où provenait les cris, notamment la salle à manger. 

  • -Que ce passe-t-il? demanda t-elle quand elle arriva à sa hauteur. 
  • -Maman reggggggaaaarrrrdddee Elsy est déjà debout!!!! émit Mikaël en pointant du doigt sa soeur avec un air étrange.

Assez étonnée elle aussi par son réveil plus que matinal, elle se dirigea alors vers sa fille , un peu inquiète de ce qui pourrait être entrain de lui arriver. Cette dernière était assise sur une chaise le regard vide tourné vers l’extérieur. 

  • -Est ce que ça va?? lui demanda t-elle avec douceur tout en laissant vagabonder sa main dans la masse capillaire de sa fille. 
  • -……………………………
  • -Qu’est ce que tu as, tu es malade?
  • -………………………….
  • -Elsy reponds moi, est ce que ça va?

N’obtenant toujours aucune réponse au bout de quelques secondes, elle finit par totalement s’alarmer. Mais heureusement, la jeune fille finit par reprendre ses esprits et rendit un visage tout sourire à sa mère.

  • -Oui maman. Je crois que je vais être en retards à l’école je vais y aller, si tu n’as plus rien à me dire. Mikaël si tu as finis allons y. Je vais t’attendre devant, dit-elle un sourire faux peint sur son visage.

Elle prit son sac et sortit de la maison, n’attendant pas son petit frère. Ce dernier la voyant partir la suivit après avoir embrassé sa mère. Cette dernière après le départ de ses enfants se mit à pleurer. Elle venait de ressentir la distance que sa fille avait instauré. Elle sentait que quelque chose clochait et avait peur des conséquences que ses actes pouvaient engendrer. 

Aucune discussion ne se créa entre eux sur tout le trajet vers leurs établissements scolaires. Mikaël toujours un peu choqué par l’attitude de sa soeur ne voulait pas recevoir sa mauvaise humeur qu’il ressentait très bien. Il aimait l’embêter mais il savait aussi quand est-ce qu’il ne devait pas le faire. 

Ainsi, pour la première fois, son petit frère et elle arrivèrent à l’heure dans leurs écoles respectives. Quand elle entra en classe, tout le monde fût assez surpris de la voir, même son professeur n’en croyait pas. Mais seulement pendant toute la journée, elle n’arrivait pas à suivre car elle essayait de rassembler ses souvenirs et ne cessait de penser à la conversation qu’elle avait entendu le matin même entre sa mère et cet inconnu. 

  • – Soit maman me cache quelque chose et ça me fait mal, soit c’est moi qui deviens folle!! Quand je pense qu’ils disaient que je possédais un pouvoir, que mon destin était lié avec celui de quelqu’un d’autre! Et c’est quoi cette histoire d’effacement de mémoire? Mais quelle foutaise, je crois bien que je suis entrain de lentement sombrer à cause de toutes ces histoires bizarres, je crois bien que là je suis sur un point de non retour…

Se sentant soudain mal à l’aise, ayant la sensation d’être observée, elle laissa son regard tourner dans toute sa classe mais personne ne semblait prêter attention à sa personne. Ressentant la même migraine qu’au réveil, mais en beaucoup plus douloureux, elle se frotta alors la nuque et demanda la permission au prof pour aller à l’infirmerie. 

Dès qu’elle arriva, elle se fit examiner par l’infirmière qui constata combien sa température était élevée. Cette dernière lui donna alors des médicament qu’elle s’empressa de boire. Elle se dirigea ensuite vers l’un des lits présents et s’y coucha. Elsy avait l’impression que tout son corps brûlait tant la sensation était intense et sournoisement persistante. Elle finit par s’endormir dû à l’effet somnifère des comprimés qu’elle avait but. Le temps passa tellement vite que c’est la sonnerie de sortie des classes qui la ramena dans le monde réel. 

Encore un peu secouée par ce qu’elle venait de vivre, elle se leva doucement de son lit pour retourner dans sa classe et récupérer son sac car elle devait à présent aller récupérer son frère. 

Elle sortit donc du lycée et ne traîna pas. Elle alla directement chercher Mikaël. Dès qu’elle arriva face à son portail, il accouru vers elle, et ils rentrèrent chez eux. Tout comme à l’aller la route se fit dans le silence. Elsy était toujours bloquée dans son mutisme et sa migraine semblait être de retour. Quand ils furent arrivés, elle ne formalisa pas à faire des salutations à leur mère mais se précipita plutôt vers les escaliers, direction sa chambre. 

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