Chapitre 20.5

Aïcha, Junior, et Meriem se trouvaient toutes les trois à l’intérieur du Toyota Prado tandis que David se tenait derrière le volant de son Range Rover. Mamadou ouvrit le portail de la concession, laissant alors sortir les deux voitures l’une après l’autre. Le groupe emprunta exactement le même chemin jusqu’à ce qu’ils arrivent tous devant l’école de la jeune Aïcha. À ce moment, monsieur Ellah poursuivit son chemin en direction de son lieu de travail tandis que sa femme et sa fille s’arrêtèrent en face de l’établissement. La demoiselle descendit alors du véhicule.

  • Passe une bonne journée ! s’exclama Meriem à ce moment.

Comme à son habitude, la jeune femme ne répondit pas, se contenta de refermer la portière derrière elle avant de se retourner, puis de partir en direction de sa salle de classe. Une fois que la femme de David s’assura que son enfant était bel et bien entré dans l’établissement, elle fit signe à Junior et ce dernier démarra le véhicule.

  • Cette enfant vraiment ! s’exclama madame Ellah quelques secondes après leur départ.

Face au commentaire de la femme de son patron, le conducteur ne put s’empêcher d’afficher un certain sourire, ce que la passagère remarqua aussitôt.

  • Dis-moi Junior, tu as des enfants ? questionna soudainement Meriem.
  • Non madame, répondit-il sans hésiter.
  • Et tu comptes en avoir ? ajouta-t-elle par la suite.
  • Si Dieu m’en fait la grâce, déclara de nouveau Junior.
  • Éduquer un enfant n’est pas vraiment une tâche facile, encore plus quand c’est une fille. J’espère que tu ne feras pas la même erreur que nous en lui laissant beaucoup trop de liberté. Regarde où nous en sommes avec notre fille, déclara madame Ellah.

À ce moment, Junior se dit qu’il n’y avait aucune chance qu’il ait un enfant qui se comporte de la sorte, qu’à la moindre bêtise, au moindre manque de respect envers sa mère ou lui, il se ferait un plaisir de le ou la corriger.

  • Je tâcherai de m’en souvenir, dit-il de nouveau.
  • Et dire qu’elle était une enfant calme il y a de cela encore quelques années. Je ne sais vraiment pas à quel moment elle est devenue ce qu’elle est actuellement, rétorqua la femme de David.
  • Elle a sûrement été influencée par certaines de ses fréquentations quand vous étiez encore en France. Les jeunes sont tellement malléables durant l’adolescence, déclara le jeune homme.
  • Tu as sans doute raison, dit Meriem.

La conversation s’arrêta momentanément tandis que le duo s’approchait de plus en plus de leur destination.

—–*—–

Quand Aicha pénétra dans son établissement, elle le fit au même instant que l’adolescent avec qui elle avait été convoquée dans le bureau du censeur chargé de la vie scolaire.

  • Si ce n’est pas la petite peste d’hier, rétorqua Franck.

La jeune femme l’ignora royalement et jeta un coup d’œil rapide derrière elle pour voir si sa mère était déjà partie. Elle ne voulait absolument pas que cette dernière pense que cette personne qu’elle détestait pouvait être son ami. Le véhicule dans lequel Meriem se trouvait était toujours en face de son établissement. Madame Ellah ne regardant pas dans la direction de sa fille, celle-ci fut rassurée et continua donc son chemin vers sa salle de classe.

Face au comportement de cette fille qui faisait comme s’il n’existait pas, Franck eut une profonde envie de réitérer l’action qu’il avait effectuée la veille. Toutefois, il se retint de le faire, ne voulant pas s’attirer de nouveaux ennuis. Il se dit que ce serait mieux pour lui de le faire lorsqu’ils seraient tous les deux hors des murs de l’école. En attendant, il devait patienter.

Lorsque Aicha arriva dans sa salle de classe, cette dernière alla s’assoir à sa place sans saluer la moindre personne ni même jeter un regard aux autres élèves qui se trouvaient dans la pièce. D’autres personnes après elle, dont Franck et Sophie quelques minutes plus tard, entrèrent dans la salle. Le jeune homme alla directement retrouver sa bande d’amis et commença à parler avec eux de divers sujets. La demoiselle à forte poitrine fit de même et discuta avec les membres de son groupe qui étaient présents.

La sonnerie marquant le début des cours retentit. Au même moment, madame Dubois, leur professeur de français, rentra dans la salle de classe. Aïcha se dit alors que cette femme n’était pas tout à fait normale, que son niveau de ponctualité était inhumain. La dame se dirigea vers son bureau sur lequel elle déposa son sac de travail.

  • Bonjour à tous ! Aujourd’hui, nous allons débuter le programme d’étude de français de niveau seconde. Celui-ci serait divisé en quatre parties bien distinctes à savoir…

Madame Dubois se retourna vers le tableau, attrapa un des marqueurs, et écrivit les différentes parties de leur programme.

  • Durant cette année scolaire, nous nous concentrerons sur la constitution de votre culture personnelle et sur la consolidation de vos compétences en expression écrite et orale, et en lecture et interprétation de texte, déclara la dame.

Au moment où le professeur de français commença à rentrer dans les détails de ce qu’ils allaient tous étudier au cours de l’année scolaire, deux élèves cognèrent à la porte de la salle de classe, ce qui interrompit ses explications. Elle regarda ensuite l’horloge placée au-dessus du tableau. Cette dernière indiquait alors 7h35.

  • Jeunes gens, savez-vous l’heure qu’il est ? demanda madame Dubois.

Les deux écoliers regardèrent l’horloge et répondirent à la question en même temps.

  • Je vous reverrai donc à mon prochain cours, dit-elle froidement avant de reprendre sa leçon.

Les deux élèves n’eurent alors d’autre choix que de s’en aller. Après avoir fini de donner des explications à ses autres écoliers, madame Dubois leur demanda de sortir leurs cahiers de cours, ce qu’ils firent tous dans l’immédiat.

—–*—–

Le véhicule conduit par Junior finit par arriver devant le lieu de travail de Meriem. Le jeune homme se gara sur le parking.

  • À quelle heure je dois venir vous chercher ? demanda le conducteur.
  • Je pense que j’aurais fini aux alentours de 16h30, au plus tard à 17 heures. De toute façon, je te contacterai quand je serai sur le point de finir, répondit madame Ellah.
  • OK ! s’exclama-t-il.

Meriem referma donc la portière de la voiture, puis marcha en direction du cabinet de nutrition et diététique Owas.

A suivre !!!

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