La promotion 04: Courte nuit

Natacha se réveilla brusquement durant la nuit. Alors que son rythme cardiaque était très rapide, elle regarda frénétiquement autour d’elle uniquement pour se rendre compte qu’elle se trouvait dans sa chambre à coucher, que son fiancé dormait à côté d’elle, mais également qu’il était presque 3 heures du matin. En le voyant endormi aussi paisiblement, la jeune femme ressentit une certaine douleur au niveau de la poitrine. Cette dernière avait alors l’impression qu’une force invisible faisait pression contre son coeur.

Natacha aimait profondément Michael. De ce fait, elle voulait lui dire ce qu’elle avait subi la veille, mais cela lui était impossible d’autant plus que dans le cauchemar qu’elle venait à peine de faire, son patron, Herman Invictus mettait finalement ses menaces à exécution. La jeune femme s’était donc retrouvée sans emploi, avait perdu son fiancé et toutes personnes auxquelles elle tenait, et s’était finalement retrouvée complètement seule. Ce n’était clairement pas une situation qu’elle avait envie de vivre dans la réalité. Donc, et ce malgré la douleur qu’elle ressentait au niveau de son coeur, elle se promit de garder cet horrible secret.

Après plusieurs minutes à ressasser les évènements et à se demander si la décision qu’elle venait de prendre était la bonne, mademoiselle Barnes se leva de son lit, prenant soin de ne pas réveiller Michael, et retourna dans le séjour où elle s’assit dans leur canapé. Recroquevillée sur elle-même, le visage presque larmoyant, Natacha se demanda ce qu’elle avait bien pu faire au ciel pour mériter un tel châtiment. Comment une simple demande de promotion avait-elle pu finir en chantage de la part de son patron ? Comment se faisait-il qu’elle n’eût jamais entrevu cette facette dérangeante de monsieur Invictus ? S’il lui avait demandé cette fellation et comptait lui demander d’autres choses plus tard, cela voulait dire qu’il avait posé son dévolu sur elle depuis un certain temps. Comment avait-elle fait pour ne pas le remarquer ? Était-ce parce qu’elle était toujours concentrée dans son travail ? Où avait-elle inconsciemment ignoré les signes ?

Tandis qu’elle cherchait des réponses, la jeune femme était tentée de rejeter la faute sur les personnes qui l’avaient poussée à faire cette demande à savoir Enola et Michael. Cependant, au fond de son coeur, elle savait que ce n’était pas leur faute. Même s’ils avaient été ceux qui l’avaient encouragée à passer à l’acter, elle était celle qui avait franchi le pas de la porte de monsieur Invictus au lieu de rentrer directement chez elle. Elle était celle qui avait pris son courage à deux mains et avait fait cette revendication, déclenchant ainsi tous les évènements qui l’avaient conduite à être assise dans ce canapé en plein milieu de la nuit. Face à ses regrets, la seule chose qui restait à mademoiselle Barnes était d’accepter les conséquences de ses actes et espérer que son patron en finisse le plus rapidement possible avec elle.

6h30

Plusieurs heures s’écoulèrent et la montre du salon affichait désormais six heures et demie. Natacha, qui avait passé toute la nuit éveillée à ressasser toutes les fois où elle aurait pu déceler les intentions d’Herman Invictus, était toujours assise dans le canapé. Elle avait alors le regard livide, témoignant ainsi d’un manque de sommeil assez conséquent. Malheureusement, il était impossible pour elle de fermer l’oeil. Se rendant finalement compte de l’heure qu’il faisait, elle savait que si elle venait à s’endormir, elle se retrouverait dans l’incapacité de se réveiller avant le début de l’après-midi et manquerait alors sa journée de travail. Les seules qu’elle pouvait uniquement faire étaient de prendre une bonne douche froide afin de rafraîchir son corps, mais également de consommer une énorme quantité de caféine dans le but de se maintenir éveillée. Natacha se leva donc du grand canapé et partit en direction de la salle de bain.

—–*—–

Alors que le soleil se levait, Michael se retourna soudainement dans son lit, et ce pour éviter les rayons qui s’infiltraient par une fenêtre dont le couple avait oublié de tirer les rideaux. Il tendit ensuite son bras du côté où Natacha était censée dormir, mais il ne sentit pas sa présence. Le jeune homme éprouva cependant une fraîcheur caractérisée par une couche qui n’avait pas été occupée pendant des heures. Orzak sortit alors de son sommeil, se demandant ce que cela pouvait signifier. S’était-elle levée plus tôt ? Ou était-il celui qui se réveillait trop tard ? Pensant être celui qui était en retard, Michael jeta un coup d’oeil rapide à leur réveil uniquement pour se rendre compte que ce n’était pas le cas. L’appareil n’avait pas sonné et ne devait pas le faire avant quelques dizaines de minutes. Donc, cela voulait dire que sa bien-aimée s’était levée beaucoup plus tôt que d’habitude.

Peu de temps après que Michael se rende compte de l’heure qu’il faisait, mademoiselle Barnes sortit de la salle de bain, vêtue uniquement d’une serviette blanche.

– Ah ! T’es déjà debout, s’exclama-t-elle lorsqu’elle aperçût Michael.

– Oui. Je me suis levé quand j’ai remarqué que tu n’étais plus dans notre lit, répondit-il.

– Désolée, je me suis réveillée un peu plus tôt que d’habitude. Et comme je ne pouvais pas juste rester sur le lit, j’ai passé un peu de temps devant la télévision avant d’aller prendre une douche.

– Tu aurais pu me réveiller pour que je vienne te tenir compagnie.

– C’était tentant, mais j’ai préféré te laisser dormir paisiblement, rétorqua la jeune femme en se dirigeant vers son armoire à linge.

Pendant que Natacha avait le dos tourné, Michael descendit du lit et se faufila doucement derrière avant de la prendre soudainement dans ses bras et de lui donner quelques baisers dans le cou.

– Qu’est-ce que tu fais ?

Le jeune homme, qui était sur le point de lui dire qu’elle aurait tout de même pu le réveiller, remarqua l’étrange ton avec lequel Natacha venait de s’adresser à lui. Ce n’était pas la façon habituelle dont elle parlait, à savoir qu’il n’y avait pas le petit truc dans sa voix qui indiquait qu’elle avait des envies coquines, mais qu’elle ne pouvait pas les assouvir de peur d’être en retard à son travail.

– Est-ce que tout va bien ? lui demanda-t-il alors.

– Oui, je vais bien bien. Pourquoi tu demandes ?

– Je sais pas. Quelque chose chez toi semble différent.

À cet instant, la jeune femme, qui cherchait dans son armoire la tenue qu’elle allait porter au cours de la journée, s’arrêta brusquement. La remarque de Michael perturba Natacha qui, pendant un bref moment, se dit qu’il était au courant de ce qui s’était passe ou du moins qu’il se doutait de quelque chose. Toutefois, après s’être vite calmée, elle arriva à la conclusion que ce n’était pas le cas. Elle lui répondit donc qu’elle était juste un peu plus fatiguée que d’habitude.

– Je n’ai pas eu mon quota d’heures de sommeil, poursuivit-elle en recommençant à chercher ce qu’elle allait mettre.

– C’est sûrement à cause de ça en effet. Ça ne risque pas d’impacter ta journée ?

– Du café m’aidera à tenir, je l’espère.

Malgré ses dires, le jeune homme savait que son manque de sommeil n’était pas la seule raison derrière l’étrange sensation qu’elle dégageait, Natacha n’étant pas à sa première expérience du genre. Il repensa alors à la conversation qu’ils avaient eue la veille et se dit que son récent comportement devait avoir un rapport avec sa promotion.

– Bébé, je sais que les choses avec ton patron ne sont pas déroulées comme tu l’avais espéré et je suis vraiment navré que cela se soit passé ainsi. Je n’ose imaginer comment tu t’es sentie à ce moment, mais tu ne dois pas laisser cette situation t’affecter. Tu es une battante…tu es la femme la plus téméraire qu’il m’ait été donné de rencontrer et je sais que cette témérité dont tu fais souvent preuve te permettra de surmonter les épreuves de ton patron et d’obtenir cette promotion à laquelle tu tiens tant.

Le discours de Michael toucha énormément mademoiselle Barnes dont la pression au niveau du coeur refit son apparition. C’était vraiment difficile pour elle, d’autant plus qu’elle savait que les épreuves en question seraient sûrement quelque chose de très dégradant pour elle, mais aussi parce qu’elle était contrainte de le faire dans le dos de l’homme qu’elle aimait. Cependant, elle se devait de tenir le coup pour son propre bien, pour celui de son fiancé, ainsi que pour celui de toutes les personnes qu’elle aimait.

– Tu sais quoi, Michael ? Tu as totalement raison. Ce n’est pas la première fois que je rencontre des difficultés dans la vie et ce ne sera sans doute pas la dernière. Je vais donc faire comme tu me conseilles et surmonter toutes les épreuves qui se présenteront à moi, et ce peu importe leur niveau de difficulté, dit-elle après lui avoir fait face.

– Ça c’est la Natacha que je connais.

Les deux tourtereaux s’embrassèrent alors, ce qui donna quelques envies au jeune homme. Celui-ci essaya alors de saisir la serviette que Natacha portait, mais cette dernière l’en empêcha.

– Non, Michael… Je risque d’être en retard au boulot, rétorqua-t-elle entre deux baisers.

– Mais nous nous sommes…réveillés plus tôt aujourd’hui. Juste cinq petites minutes.

– C’est vrai, mais je te connais. Ce n’est jamais cinq minutes avec toi. En plus, je viens à peine de prendre une douche.

Orzak lâcha un « hum » pour témoigner de sa déception avant de se séparer d’elle et de retourner sur le lit. Natacha qui était quelque peu déconcertée par son geste lui demanda alors ce qu’il faisait.

– J’ai encore quelques minutes de sommeil devant moi. Je vais donc en profiter un peu.

– Tu plaisantes, j’espère ?

– Non, madame. Le sommeil est très important, répondit-il après s’être couvert avec son drap.

Natacha n’en croyait ni ses oreilles ni ses yeux. La jeune femme ne put alors pas s’empêcher de lâcher un « idiot » face au comportement de son fiancé, une façon d’agir qui était similaire à celle d’un enfant à qui on aurait refusé un cadeau ou une faveur et qui bouderait en conséquence afin de faire culpabiliser son interlocuteur. Malheureusement pour Michael, cela ne fonctionnerait pas avec mademoiselle Barnes qui se retourna alors et attrapa les vêtements qu’elle avait fini par choisir. D’ailleurs, la jeune femme se dit à ce moment qu’elle allait un peu jouer avec lui, elle avait un peu de temps devant elle.

Pour ce faire, Natacha laissa tomber sa serviette et enfila chacun de ses vêtements très lentement. Michael, qui s’était retourné par pure curiosité lorsqu’il avait entendu le morceau de tissu tomber sur le sol, découvrit avec surprise sa fiancée pencher en avant. Tandis qu’il l’observait mettre lentement sa petite culotte, la monter doucement le long de ses jambes, Orzak avait l’impression d’assister à une séance de strip-tease. Bien évidemment, cela ne le laissa pas indifférent et il se retrouva avec un début d’érection.

– Sale petite peste ! Je sais ce que tu es en train de faire, se dit-il à cet instant.

Michael avait désormais envie de descendre de son lit et de se jeter sur la demoiselle qui continuait de le provoquer. De son côté, Natacha, qui avait remarqué le regard de son fiancé, lui demanda si tout allait bien.

– Je pensais que tu avais encore quelques minutes de sommeil devant toi. Pourquoi tes yeux sont-ils encore ouverts ? poursuivit-elle.

– Tu le fais vraiment exprès, n’est-ce pas ?

– Je ne vois absolument pas de quoi tu parles.

– Donc tu veux me dire que ta façon de t’habiller n’a pas pour but de me provoquer ? rétorqua Michael en se levant finalement du lit.

– Bien que non. J’ai toujours enfilé mes vêtements de cette façon. Peut-être que c’est uniquement aujourd’hui que tu le remarques.

Orzak n’arrivait pas à croire que cette femme qui tenait debout à moitié nue devant lui osait lui mentir. Il n’avait alors qu’une seule envie à ce moment et c’était de sauter sur elle et de lui montrer qui était le chef dans cette maison.

– Natacha, tu sais que tu n’es pas la seule à pouvoir jouer à ce jeu, n’est-ce pas ?

– De quel jeu tu parles, Michael ?

– Je parle de ce jeu.

– Michael !

Sans lui donner le temps de réagir, le jeune homme passa ses bras autour de sa taille avant de la soulever brusquement. Il la conduisit ensuite vers leur lit sur lequel il la déposa délicatement avant de se mettre sur elle. Les bras de Natacha étaient alors fermement maintenus au-dessus de sa tête.

– Michael, qu’est-ce que tu fais ? dit-elle.

– Qu’est-ce que je fais ?! Je joue à ton jeu voyons, répondit-il avant de commencer à l’embrasser dans le cou.

– Non… Je dois me préparer pour le travail.

Le jeune homme vérifia alors l’heure qu’il faisait, se rendit compte qu’il était à peine 7 heures du matin, puis lui dit qu’ils avaient encore beaucoup de temps devant eux. Natacha essaya alors de prononcer son prénom, mais celui-ci posa soudainement son doigt sur sa bouche.

– Shhh ! Je sais que tout comme moi, tu en as envie.

– C’est faux. J’en ai pas envie.

– Ah bon ! Alors, pourquoi tu ne te défends pas ?

La jeune femme resta silencieuse devant les propos de Michael. Prenons cela en guise de réponse, il se remit à l’embrasser, la libérant par la même occasion de son étreinte.

– Je te déteste, rétorqua Natacha entre deux baisers tout en passant ses bras autour de son homme.

– Et moi je t’aime de tout mon coeur.

A suivre !!!

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