La promotion 10

Lorsque les portes de la cage d’ascenseur s’ouvrirent, une jeune femme aux cheveux gris-argenté en sortit. Cette dernière affichait un immense sourire sur son visage, ce qui ne manqua pas de charmer certains de ses collègues de bureau. Natacha Barnes salua certains d’entre eux sur le trajet menant à son poste de travail. Elle prit même le temps de dire bonjour à Tess qui était arrivée plusieurs minutes avant.

  • Tu m’as l’air plutôt joyeuse aujourd’hui, rétorqua demoiselle Harlock.
  • Pourquoi ne le serais-je pas ? Je travaille pour l’une des personnes, si ce n’est la personne la plus influente du pays et mon fiancé et moi allons nous marier dans quelques mois. Que demander de plus ? répondit Natacha, toute souriante.
  • Je suis contente pour toi, dit Tess par la suite.

Mademoiselle Barnes lui sourit légèrement avant de déposer son sac à main sur son bureau et de prendre place. Elle alluma ensuite son ordinateur et continua le travail qu’elle n’avait pas pu terminer la veille. Une dizaine de minutes plus tard, les deux femmes furent convoquées dans le bureau de leur employeur. Barnes et Harlock se levèrent donc de leur siège et partirent en direction de la porte sur laquelle était inscrit le nom de leur patron.

  • Mesdemoiselles ! Comme vous le savez sans doute, dans quelques heures se tiendra la réunion mensuelle du conseil d’administration. De ce fait, aucune interruption ne sera permise. Quoi qu’il arrive pendant cette période, vous serez toutes les deux en charge. Me suis-je bien fait comprendre ? rétorqua l’homme d’affaires sur un ton plutôt autoritaire.
  • Oui, monsieur ! s’exclamèrent les deux femmes en même temps.
  • Bien ! Veuillez également contacter le chef du service markéting et lui dire de passer immédiatement dans mon bureau, ordonna monsieur Invictus.
  • Tout de suite monsieur, répondit mademoiselle Harlock.

Alors que les demoiselles retournaient à leur poste, Barnes et l’homme d’affaires échangèrent un regard furtif qu’elle détourna par la suite. Ce n’était pas le moment pour elle de se remémorer de douloureux souvenirs.

Au moment où elle arriva devant son bureau, Tess décrocha le téléphone fixe situé devant elle et fit immédiatement ce qu’on lui avait demandé. Ce dernier sonna de nombreuses fois avant qu’elle ne soit mise en contact avec quelqu’un à l’autre bout du fil. Une quinzaine de minutes plus tard, les portes de la cage d’ascenseur s’ouvrirent et un homme portant des lunettes, affichant un clair manque de sommeil sur visage, et tenant dans ses bras un gros lot de feuilles en sortit. Il s’avança vers Tess qui lui dit immédiatement après que monsieur Invictus l’attendait dans son bureau.

Visiblement nerveux, l’homme s’avança de nouveau vers la porte du bureau de l’homme d’affaires et cogna trois fois dessus. Un « entrez ! » autoritaire retentit par la suite, ce qui lui permit de rentrer dans la pièce.

  • Bonjour monsieur Invictus ! J’ai entendu dire que vous vouliez me voir, s’exclama-t-il en rentrant dans le bureau.
  • Monsieur Schwartz ! Prenez place, dit l’homme d’affaires.

Le chef du service de markéting s’avança alors vers le bureau d’Herman Invictus et s’assit dans l’un des sièges. L’homme le fixa ensuite intensément comme s’il voulait percer tous les secrets qu’il dissimulait.

  • Monsieur Schwartz, vous n’êtes pas sans savoir que la réunion du conseil d’administration se tiendra dans moins de deux heures, déclara monsieur Invictus.
  • Oui, monsieur. Je suis parfaitement au courant, répondit nerveusement son interlocuteur.
  • Bien ! J’ose donc espérer que le produit sur lequel votre équipe et vous-même avez travaillé durant ces derniers mois est prêt à être présenté aujourd’hui, rétorqua de nouveau l’homme d’affaires.
  • Oui, monsieur ! Mon équipe et moi sommes parvenus à le faire dans les temps impartis. Nous serons donc en mesure de présenter le produit durant la réunion qui se déroulera tout à l’heure, déclara monsieur Schwartz.
  • Excellent ! C’est exactement ce que je voulais entendre. Je vous dis donc à tout à l’heure lors de votre présentation, dit de nouveau l’homme d’affaires.
  • Oui, monsieur ! répondit timidement le chef du service markéting.

Ce dernier se leva ensuite de son siège et sortit du bureau de monsieur Invictus. En refermant la porte derrière lui, son regard croisa celui de Natacha qui prenait à ce moment une nouvelle gorgée de son mélange spécial. L’homme retourna par la suite dans son département, attendant alors la réunion qui allait se dérouler dans moins de deux heures.

—–*—–

Il était presque huit heures du matin lorsque Michael Orzak sortit à son tour de leur domicile. Contrairement à sa fiancée qui s’était habillée de manière très formelle lorsqu’elle se rendit sur son lieu de travail, le jeune homme était simplement vêtu d’un t-shirt blanc avec des manches noires, d’un pantalon Jean bleu, et d’une paire de sneakers. Il détenait également un sac à dos dans lequel se trouvait tout ce dont il avait besoin pour la journée et une sacoche contenant son précieux appareil photo. Ce dernier prit ensuite la direction de l’arrêt de bus qui se situait à une centaine de mètres de chez lui.

Alors que Mike attendait patiemment son bus, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de penser au comportement que Natacha affichait depuis quelque temps déjà. Bien qu’elle lui avait dit que c’était à cause de la pression qu’elle subissait sur son lieu de travail, il continuait de se dire qu’il y avait quelque chose d’autre, quelque chose qu’elle lui cachait. À un moment, il lui vint l’idée d’espionner la demoiselle, mais il effaça très vite cette pensée de son esprit. Bien que l’envie était très tentante, il se dit que ce type de comportement serait très mauvais pour la relation qu’ils avaient tous les deux d’autant plus qu’après toutes ces années, le couple n’avait jamais battu de l’aile. Le bus finit par arriver. Quand ses portes s’ouvrirent, le jeune homme monta à l’intérieur.

Il fallut une quinzaine de minutes à Michael pour arriver sur son lieu de travail. Lorsqu’il descendit du bus et vit le bâtiment de cinq étages dans lequel il assouvissait sa passion pour la photographie chaque semaine, il ne pouvait s’empêcher de rêver du jour où il aurait son propre studio photo. C’était dans cette optique qu’il mettait de l’argent depuis plusieurs années.

Orzak rentra dans l’édifice et fut immédiatement accueilli par une jeune et jolie femme. Celle-ci était une brunette, avait à peu près la même taille que Natacha, et n’était en aucun cas inférieure à elle en termes de charme.

  • Michael ! Tu es enfin là, s’exclama-t-elle.
  • Du calme Jessica ! Pourquoi t’affoles-tu ? Je ne pense pas être en retard, rétorqua le jeune homme.

La demoiselle qui se tenait devant lui n’était nulle autre que la personne qui l’employait et également la propriétaire des lieux.

  • Je sais ! Je sais ! Mais aujourd’hui est un jour tellement particulier. On reçoit tout de même quelqu’un d’important. Je stresse à mort, rétorqua Jessica.
  • C’est plutôt moi qui devrais stresser. Je suis tout de même celui qui sera derrière l’objectif. Quoi qu’il en soit, tu n’as pas à t’en faire pour ça. On va assurer, dit-il en essayant de la réconforter.
  • Merci beaucoup pour le soutien, déclara la jeune femme par la suite.
  • Pas besoin de me remercier. Les amis sont faits pour, s’exclama Michael.
  • Mais j’arrive toujours à croire qu’une telle personne ait pris contact avec nous pour une séance photo. C’est tellement soudain et stressant, dit de nouveau Jessica.
  • Je l’admets, mais c’est également une très grande opportunité pour toi. Cela permettra à ton studio de gagner une plus grande renommée. Tu n’as donc pas à t’en faire. Tout se déroulera sans accroc, déclara le jeune homme.

Jessica et Michael prirent la direction du quatrième étage où la séance photo allait se dérouler. Sur le trajet, la jeune femme lui demanda comment il se portait. Orzak lui répondit alors que physiquement ça allait, mais que moralement ce n’était pas ça. Elle voulut ensuite en savoir un peu plus. Il lui expliqua donc la situation qu’il traversait avec Natacha, lui disant par la même occasion qu’il craignait qu’elle ne fasse une sorte de dépression si elle continuait de forcer autant.

  • Ça doit être dur pour toi et encore plus pour elle, rétorqua Jessica.
  • Tout ce que j’espère en ce moment est qu’elle puisse traverser cette épreuve sans dommage. Je n’aime vraiment pas la voir se faire autant de mal, mais je n’ai peur rien. L’en empêcher viendrait à entraver ses projets d’avenir et ses rêves. Je dois donc patienter et faire de mon mieux pour la soutenir, déclara le jeune homme.
  • C’est pas possible d’être aussi attentionné ! Si seulement je pouvais trouver un mec comme toi, dit la demoiselle.
  • Tu finiras par le trouver. J’en suis certain, ajouta Michael en affichant un léger sourire.

Alors que les deux venaient tout juste d’arriver au quatrième étage, une voiture noire se gara devant les locaux de Jessica. Une autre jeune femme blonde élégamment vêtue sortit du véhicule. Elle était alors accompagnée d’un homme portant un costume noir. Le duo rentra alors dans le bâtiment et fut accueilli par la patronne de Michael qui était redescendue entre temps.

  • Bonjour et bienvenus à vous. Je m’appelle Jessica Plano et c’est en mon nom, ainsi que ceux de tous mes employés que je tiens à vous remercier de nous faire l’honneur de votre présence parmi nous aujourd’hui et de nous offrir une telle opportunité, rétorqua-t-elle.
  • Pas la peine d’être aussi courtoise. Nous sommes avant tout ici pour nous amuser, répondit la jeune femme en face de Jessica.
  • Je vois. Si vous voulez bien me suivre. Je vais vous indiquer où aura lieu la séance photo, dit de nouveau mademoiselle Plano.

Le trio prit alors la direction du quatrième étage où Michael les attendait. Sur le trajet, l’homme en noir demanda à la jeune femme s’ils avaient reçu la garde-robe qui leur avait été envoyée.

  • Oui, nous l’avons reçue hier. Mademoiselle Degrâce n’a pas à s’en faire pour cela. Tous les vêtements qu’elle désire porter seront mis à sa disposition quand elle le voudra, répondit Jessica.
  • C’est parfait ! s’exclama de nouveau l’homme.

Jessica, mademoiselle Degrâce, et l’homme arrivèrent finalement au quatrième étage où la propriétaire des lieux introduisit la jeune femme à celui qui allait prendre soin d’elle.

  • Mademoiselle Degrâce, je vous présente Michael Orzak, celui qui s’occupera de vous durant cette séance photo. Michael, je te présente mademoiselle Elène Degrâce, rétorqua la jeune femme.
  • C’est un plaisir de faire votre connaissance, dit le fiancé de Natacha en lui tendant la main.
  • Tout le plaisir est pour moi. J’espère que vous prendrez bien soin de moi, s’exclama la demoiselle en affichant un sourire ravageur et en serrant la main du jeune homme.

Mike trouva la manière dont elle prononça ses mots un peu bizarre et se contenta juste de sourire.

  • Mademoiselle Degrâce, si vous voulez bien me suivre. Nous avons préparé une salle rien que pour vous, rétorqua de nouveau Jessica.

En regardant le trio s’éloigner, le fiancé de Natacha Barnes ne put s’empêcher de penser que sa journée de travail allait être plus compliquée que d’habitude.

A suivre !!!

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