Pendant que la très charmante Elène Degrâce changeait de vêtements en compagnie de Jessica, Mike s’occupait de vérifier si tout sur son lieu de travail était correctement réglé. Il examina la qualité de l’éclairage, du matériel présent sur le plateau, et également son appareil photo. Après s’être rassuré que tout fonctionnait correctement, il ne lui restait plus qu’à attendre les deux jeunes femmes. Pendant que la patronne d’Orzak observait mademoiselle Degrâce retirer les vêtements qu’elle portait pour en enfiler de nouveaux, une certaine interrogation émergea dans la tête de Jessica. Elle était notamment curieuse vis-à-vis du choix de celle qui se trouvait devant elle.
- Excusez-moi ! Mademoiselle Degrâce, s’exclama la jeune femme.
- Oui, qui y a-t-il ? répondit-elle en se retournant vers la patronne de Michael.
Durant quelques secondes, Jessica fut complètement obnubilée par le physique presque parfait de la demoiselle. La jeune femme se mit même à envie certains de ses attributs. Constatant le regard de Plano se fixer beaucoup trop longtemps sur sa poitrine, Elène lâcha un « Hum ! Hum ! » qui ramena la immédiatement sur terre.
- Excusez-moi. J’avais la tête ailleurs, dit-elle.
- Vous n’avez pas à vous excuser pour ça. Je comprends parfaitement. Sinon, que vouliez-vous me dire ? rétorqua mademoiselle Degrâce.
- J’aimerais savoir pourquoi. Pourquoi avez-vous choisi mon studio ? Je veux dire, de tous les studios de photographie qui existe dans cette ville, pourquoi avoir précisément choisi le mien ? Ce n’est pas que je ne sois pas contente que vous l’ayez fait, bien au contraire, je vous en suis extrêmement reconnaissante. C’est juste que cette question m’obsède depuis que vous êtes rentrée en contact avec moi, déclara la jeune femme, intriguée.
- Je comprends tout à fait où vous voulez en venir. À votre place, je me serais sans doute posé la même question. Maintenant, pour répondre à votre interrogation, je dirai qu’il y a plusieurs facteurs qui m’ont fait choisir votre établissement au lieu d’un autre, la qualité de votre travail étant l’un d’eux. Quoi qu’il en soit, il serait préférable de nous concentrer sur ce que cette collaboration a à nous apporter plutôt que sur les raisons qui m’ont poussée à vous choisir vous, expliqua la très charmante Elène Degrâce.
- Vous avez totalement raison. Nous ferons de notre mieux pour ne pas vous décevoir, rétorqua la jeune femme.
Degrâce lui sourit avant de se retourner à nouveau et de lui demander de l’aide pour enfiler un certain vêtement.
Michael Orzak ne patienta qu’une dizaine de minutes avant de voir sa patronne et la magnifique mademoiselle Degrâce revenir auprès de lui. La première resta légèrement à l’écart tandis que la seconde monta sur le plateau.
- Comment voulez-vous que nous procédions ? demanda-t-elle au jeune homme.
- Nous allons d’abord commencer par une simple série de photos. La seule chose que vous avez donc à faire est de rester naturel. Je m’occupe du reste, répondit Michael.
- OK ! s’exclama Degrâce par la suite.
La demoiselle se mit donc en positon tandis que le fiancé de Natacha réglait quelques petits détails sur son appareil photo. Dès que ce fut le cas, la séance de photos put finalement débuter.
—–*—–
De retour dans l’entreprise de monsieur Invictus, la réunion du conseil d’administration était sur le point de débuter. Une dizaine de personnes, toute plus influente et élégante les unes par rapport aux autres, arrivèrent sur le parking de l’édifice. Descendant les uns après les autres de leurs luxueuses voitures, certaines de ces personnalités échangèrent des courtoisies, tandis que deux d’entre elles s’ignoraient complètement. Le groupe tout entier pénétra dans l’immeuble d’une cinquantaine d’étages et se dirigea dans la salle de conférence se trouvant juste à côté du bureau de monsieur Invictus.
Arrivé dans la salle de conférence, chaque membre du conseil d’administration fut accueilli par les deux secrétaires de l’homme d’affaires.
- Si vous voulez bien prendre place. Monsieur Invictus sera à vous dans quelques instants, déclara Tess.
La pièce dans laquelle ce beau monde se trouvait était aussi grande que le bureau de monsieur Invictus. Une grande table rectangulaire avec des angles arrondis était fièrement disposée en son centre. Au tour d’elle, onze fauteuils en cuir blanc donnaient à la salle de conférence un petit côté luxueux. Il avait également un pupitre de conférence situé proche d’un des murs.
Tandis que Natacha venait de finir de déposer des dossiers transmis par le service de markéting devant chacune des chaises de la pièce, elle leur demanda s’ils désiraient quelque chose à boire en attendant l’arrivée de leur patron. Tout le monde, excepté une femme, lui répondit qu’il n’avait besoin de rien. Mademoiselle Barnes se retourna donc vers elle et la questionna sur ce qu’elle désirait.
- Pourrai-je avoir un verre d’eau ? demanda-t-elle aimablement.
La personne qui venait tout juste de s’adresser à la fiancée de Michael n’était nulle autre que Jennifer Homes, une femme brune âgée de 43 ans. Alors que Natacha était sur le point de lui répondre, elle ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil furtifs à l’énorme poitrine que cette femme arborait. C’était l’attribut qui l’avait le plus impressionnée la toute première fois qu’elle l’avait vue. Elle n’apprit néanmoins plus tard que sa poitrine n’avait rien de naturel.
- Je vous apporte ça tout de suite, madame Homes ! répondit la jeune femme.
Alors que la demoiselle s’apprêtait à saisir la poignée de la porte de la salle de conférence, cette dernière s’ouvrit brusquement. Natacha perdit légèrement l’équilibre et manqua de trébucher. Elle se ressaisit néanmoins à temps et constata que Cédrick Schwartz, le chef du service markéting, se trouvait juste devant elle. Celui-ci tenait alors dans ses bras une mallette et portait également une sorte de sacoche autour de lui.
- Je suis désolé. Vous n’êtes pas blessée, j’espère ? rétorqua l’homme.
- Non ! Non ! Tout va très bien, merci. Vous n’avez pas à vous en faire, répondit la jeune femme.
- Je vois. Si vous voulez bien m’excuser, dit-il par la suite avant de passer à côté d’elle.
Durant ce court échange, Natacha remarqua que le chef du service markéting semblait beaucoup plus nerveux que d’habitude, ce qui était tout à fait normal au vu de ce qu’il attendait. La jeune femme partit donc ce qu’on lui avait demandé. Sur son trajet, elle tomba sur Herman Invictus qui sortait tout juste de son bureau. Ce dernier lui sourit alors, ce qu’elle trouva répugnant. La demoiselle répondit néanmoins à cela en affichant également un sourire. L’homme d’affaires passa ensuite à côté d’elle puis prit la direction de la salle de conférence tandis que Natacha allait chercher une carafe d’eau.
- Mes chers camarades ! Quel plaisir de tous vous revoir. J’ose espérer que je ne vous ai pas trop fait attendre, dit Herman Invictus une fois qu’il franchit la porte de la salle de conférence.
- Tu n’as pas à t’en faire. Cela ne fait pas longtemps que nous sommes arrivés, répondit monsieur Wrightway.
David Wrightway Sr était un homme de 61 ans avec de cheveux gris et dont le visage affichait presque toujours une mine sévère. Dans son costume trois pièces de luxe, le personnage se leva de son siège et alla saluer l’homme d’affaires. Il arborait une canne en ivoire dont le pommeau ressemblait fortement à un serpent et une bague en or sur laquelle étaient gravées des armoiries. Parce qu’il était le plus âgé des membres du conseil d’administration, l’homme était respecté par tous, Herman le considérant presque comme une figure paternelle.
- David ! Mon vieil ami ! Comment te portes-tu ? rétorqua Herman en l’accueillant à bras ouverts.
- Les jours passent, mais la vigueur des Wrightway demeure, répondit-il.
- Ah ! Ah ! Ah ! Je n’en attendais pas moins de toi. Mais dis-moi, comment se portent Evelyn et les enfants ? dit-il par la suite.
- Madame Wrightway se porte à merveille. Elle te transmet même ses remerciements vis-à-vis du cadeau que tu lui as offert, rétorqua l’homme aux cheveux gris.
- Oh, mais il n’y a pas de quoi ! Ce n’était qu’un simple présent, déclara humblement Herman Invictus.
- Maintenant concernant les enfants, David marche de plus en plus sur mes pas. Je n’ai donc pas à m’inquiéter pour l’avenir. Il saura porter convenablement le nom des Wrightway. Quant à l’autre, cela fait des semaines qu’on n’a pas de nouvelle de lui. Evelyn semble s’en inquiéter, mais personnellement, cela ne m’intéresse pas de connaitre ce qu’il fait, dit le vieil homme dont l’expression faciale était encore plus sévère.
- Ah ! Ah ! Pas la peine de prendre cet air, mon très cher ami. Je suis sûr qu’il finira par rentrer dans le droit chemin. Tu sais comment sont les enfants, rétorqua l’homme d’affaires par la suite.
Après avoir fini d’échanger des formalités avec celui qu’il voyait comme une figure paternelle, Herman l’invita à regagner son siège. Il alla ensuite prendre des nouvelles des autres membres du conseil, dont les très charmantes Alice Nicolay et Jennifer Homes. Les deux femmes âgées respectivement de 39 et 43 ans avaient une relation pour le moins tendue. Néanmoins, en face de l’homme d’affaires, elles tâchaient de bien de comporter.
- Mesdames, j’ose également espérer que vous vous portez bien, dit-il de façon charmeuse.
- Vous savez, du moment que mes comptes en banque sont garnis, tout va bien dans le meilleur des mondes, répondit Alice.
- Je ne dirais pas mieux, ajouta madame Homes.
Les deux femmes échangèrent juste après un regard plutôt sombre, ce qui ne manqua pas d’amuser l’homme d’affaires.
- Cela me fait très plaisir de savoir que vous vous portez toutes les deux à merveille. Rien ne fait plus plaisir qu’un compte en banque bien garni à la disposition d’un corps bien portant, déclara Herman avant de se retourner vers le chef du service markéting et de poursuivre, monsieur Schwartz, j’espère que tout est prêt ?
Devant le sourire aimable de son patron qui cachait une autre signification, l’homme se sentit encore plus nerveux.
- Tout est prêt, monsieur Invictus. Tout est prêt, répondit nerveusement l’homme.
- J’ai hâte, dit Herman par la suite.
Alors que tout le monde rejoignait sa pièce, mademoiselle Barnes rentra dans la salle de conférence avec en main une carafe transparente remplie d’eau et un verre. Sous le regard de toutes les personnes présentes, Natacha marcha en direction de madame Homes. Elle lui tendit par la suite le verre qu’elle remplit quelques instants plus tard.
- Merci beaucoup ! Vous pouvez laisser ça ici, dit la membre du conseil une fois le contenant plein.
Natacha Barnes s’exécuta et déposa la carafe juste à côté du dossier se trouvant devant madame Homes. Une fois cela fait, la jeune femme prit la direction de la sortie. Juste après avoir refermé la porte derrière elle, la réunion du conseil d’administration commença.
Lorsque mademoiselle rejoignit son poste, affichant un faux sourire sur tout le trajet, cette dernière ne s’assit pas derrière son écran d’ordinateur. La jeune femme attrapa son sac et son thermos.
- Je reviens tout de suite, dit-elle à Tess avant de prendre la direction de l’espace café qui se trouvait quelques étages plus bas.
Arrivée sur place, mademoiselle Barnes constata que la cafetière était complètement vide, ce qui lui tapa légèrement sur le système. Elle garda néanmoins son pseudo sourire et prépara une autre dose de café. Ce fut à ce moment que Fatima Zarah, la collègue avec qui elle avait déjeuné la veille, arriva dans cette petite zone de détente.
- Je me disais bien que j’avais déjà vu cette silhouette quelque part. Natacha ! Comment vas-tu ? rétorqua la demoiselle.
- Fatima ! Tu m’as fait une de ces peurs ! s’exclama mademoiselle Barnes dont le rythme cardiaque venait de s’affoler.
- Je suis désolée. Je n’avais pas l’intention de te faire peur, dit la jeune femme par la suite.
- Tu n’as pas à t’excuser. Tu n’as rien fait de mal. Maintenant, pour répondre à ta question, je me porte très bien. Et toi ? déclara mademoiselle Barnes.
- Comme tu peux le voir, je me porte à merveille. Mais dis-moi, qu’est-ce que tu fais ici ? C’est rare de te voir trainer aussi bas, rétorqua de nouveau Fatima, intriguée.
- Monsieur Invictus est actuellement en pleine réunion avec le conseil d’administration et comme je n’ai pas assez dormi cette nuit, j’avais besoin d’un bon petit remontant, répondit la demoiselle.
- Je vois. Aujourd’hui, les puissants ont décidé de se réunir pour voir comment ils feront pour devenir encore plus puissants tandis que nous, les simples employés, croulons sous le poids du travail, déclara la jeune femme en lâchant un soupir à la fin.
- Ah ! Ah ! C’est tout à fait ça ! s’exclama Natacha.
- Quoi qu’il en soit, ce fut un plaisir de discuter avec toi. On se voit tout à l’heure au déjeuner ? dit Fatima Zarah.
- Tu peux compter sur moi, rétorqua mademoiselle Barnes.
La jeune femme attrapa juste un petit snack et retourna à son poste de travail. Pendant ce temps, la cafetière se remplissait de plus en plus du liquide noir que mademoiselle Barnes désirait ardemment. Quelques minutes plus tard, la fiancée de Michael Orzak ouvrit finalement son thermos et y versa le café jusqu’à ce qu’il atteigne la moitié du récipient. Dès que ce fut le cas, elle remit la cafetière à sa place, puis guetta autour d’elle pour voir si aucun autre de ses collègues n’était dans les parages. La voie étant libre, mademoiselle Barnes sortit de son sac à main la bouteille d’alcool qu’elle avait achetée au début de la matinée, puis versa son contenu dans le thermos. Son mélange étant terminé, Natacha Barnes rangea et attrapa ses affaires, puis retourna elle aussi sur son lieu de travail.
A suivre !!!
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