Chapitre 05

La perte de la mémoire n’est pas toujours le problème ; parfois – et même souvent – c’est la solution.” __Stephen King

C’était la énième fois qu’elle comptait les différentes lignes qui longeaient son plafond. Le regard hagard et complètement perdue dans sa contemplation, la jeune fille n’essayait même plus de faire le moindre geste tant la douleur de sa tête était atroce. L’ombre, bien présente dans sa mémoire semblait se désagréger au fil du temps. Ses tentatives pour vouloir se rappeler de ce qui s’était passé la veille se soldaient par des échecs. L’effort fourni faisait naître d’incommensurables douleurs qu’elle n’arrivait plus à supporter.

L’angoisse qu’elle ressentait la rendait toute pontoise. Elle ne s’expliquait pas comment elle pouvait ressentir ce sentiment d’étouffement. La pièce autour d’elle semblait perdre en volume de seconde en seconde. Elle avait l’impression de se retrouver sur une corde raide, tanguant de gauche à droite prête à se laisser submerger par l’ivresse de la chute dans le vide. 

N’y tenant plus, elle se leva pantelante de son lit, attrapa au hasard les premiers vêtements qui furent proches d’elle puis les porta. Elle se retrouva habillée d’un jogging et d’un sweat-shirt tous deux noirs. Elle attache ensuite ses cheveux argentés en un  chignon bas et ensuite mit une casquette par-dessus. Quand elle finit d’enfiler ses vans noirs, elle traversa la porte de sa chambre.   Descendant lentement les escaliers, elle s’arrêta soudainement derrière les battants de la porte de la cuisine. Les sons qui provenaient de la pièce l’avaient pétrifiée. Elle pouvait clairement entendre les bruits sourds causés par les pleurs de sa mère. 

Elle posa doucement ses doigts sur la poignée puis la tourna. A ce geste, les lamentations cessèrent immédiatement. Elle pénétra alors dans la pièce et se retrouva face à face avec la silhouette frêle de sa mère qui lui tournait le dos, les poings serrés tremblants placés de part et d’autre du plan de travail. La jeune femme paraîssait occupée par la préparation du diner. Elsy resta immobile attendant le moindre mouvement de la part de cette dernière mais rien ne vint. Elle décida finalement de reprendre son chemin et finit par traverser les portes centrales de la maison…

La lune avait déjà pris le contrôle du ciel quand elle se retrouva en ville. Déambulant tel un fantôme dans les rues de sa cité, la douleur s’amenuisait au fur et à mesure de son avancée. La fatigue pouvait se lire clairement sur son visage voilé. Elle ne prêtait pas attention à la succession des ruelles qu’elle traversait. Les mains dans les poches de son sweat, elle balayait le paysage d’un regard morne, le monde lui apparaissant tel un brouillard infranchissable. La disparition de la douleur fut très vite remplacée par un immense sentiment de vide et de peur. Les bribes de conversation qu’elle avait pu entendre avaient créé une sensation de manque et une petite panique au fond de son cœur. En conséquence, elle savait que quelque chose clochait mais quand elle se mettait à y penser, la douleur ne tardait pas à revenir de plein fouet.

Les questions se succédaient dans son esprit. La tourmente que l’incertitude lui créait nouait son estomac. Son humanité, sa naissance, sa vie, tout était remis en question. De plus, la soudaine disparition de Christ l’inquiétait. 

Ses pas l’avaient d’abord menée devant le restaurant dans lequel il travaillait. Lui qui prenait rarement des jours de congés n’était pas présent et même ses collègues ne savaient pas ce qui lui était arrivé. Il ne répondait à aucun appel et sa maison semblait être vide comme s’ il avait quitté la ville dans la nuit. Mais ce comportement ne lui ressemblait pas. Il était quelqu’un de sérieux, pas un fuyard. En outre, il n’avait pas de problèmes avec les gens de la ville. En 5 ans il était devenu la mascotte de la petite bourgade malgré la perte de son passé. Tout devait donc aller bien pour lui…

Elsy en venait donc à se demander si tout n’était pas lié, sa perte de mémoire de la veille et la disparition de son ami.  

 Perdue dans ses pensées, elle ne s’aperçut que bien trop tard que ses pieds l’avaient menée machinalement dans la ruelle qu’elle avait empruntée hier, dernier véritable souvenir qu’elle avait. Elle était précisément sous le lampadaire à la lumière vacillante.

 Piquée par une soudaine curiosité, elle s’aventura dans le chemin de terre qui semblait s’ouvrir à son passage. Elle n’avait aucun souvenir d’être déjà passée par là mais au fond d’elle une petite voix lui soufflait d’avancer, qu’elle trouverait peut-être ses réponses au bout du chemin. 

Elle pénétra dans une clairière, laissant le plaisir de pouvoir observer la spectaculaire vision du ciel étoilé la submerger. La lumière de l’astre céleste donnait à la clairière un aspect surréaliste, complètement tiré d’un film fantastique. En dépit du vent frais qui caressait son visage, elle ressentait une douce chaleur prendre naissance de la pointe de ses pieds et remplir progressivement son être. Elle ne savait pas comment l’expliquer mais la sensation qu’elle ressentit sur l’instant était incomparable, elle l’apaisait. 

La jeune fille avait l’impression qu’elle pouvait s’élancer dans le ciel, voler au plus près des étoiles, que le monde autour d’elle avait complètement disparu. Elle enleva sa casquette et la laissa choir sur le sol à côté d’elle. Elsy défit ensuite ses cheveux, les laissant s’envoler au fil des vagues de vent qui l’atteignaient. Elle leva lentement ses deux bras vers la déesse Séléné, s’abreuvant de sa lumière bienfaitrice tout en fermant les yeux. Les sons autour d’elle, résultant de l’immensité des vies que regorgeaient les bois environnant, sonnaient comme une tendre symphonie dans ses oreilles. Elle se sentait complètement en osmose avec la terre et ses créatures, percevant clairement le moindre bruissement de feuilles, ou craquement de branches.    

 Mais la connexion fut interrompue abruptement. Elsy entendit des bruits de pas dans son dos. Ressentant un très mauvais pressentiment pour son visiteur, elle se tourna à la hâte prête à décamper au moindre faux mouvement. Elle se retrouva face à un homme à l’allure étrange.  Son accoutrement notamment un long manteau noir,  une chemise blanche, un pantalon noir et des bottes de la même couleur, lui semblait familier mais elle n’arrivait toujours pas à fixer ses souvenirs. Ses cheveux mi longs argentés attachés en queue de cheval basse lui donnaient un charme ravageur semblable à celui d’une beauté d’un autre monde. Les traits de son visage étaient ceux d’un homme venant de traverser la trentaine, mystérieux et strict. Ils étaient comme tracés dans le marbre tant ils étaient parfaits. 

Avec ses yeux d’un strident bleue profond, sa chevelure métallique éclairée par la lune et sa peau claire, elle arrivait à percevoir clairement que l’individue devant elle n’était pas humain. Son regard paraissait la sonder jusqu’à la profondeur de son âme déterrant ses moindres petits secrets cachés, la rendant inconfortable, se sentant comme épiée. 

Le sourire qu’il lui adressa l’alerta encore plus augmentant son impression de déjà vue à son paroxysme.  

  • -Que fais tu ici jeune fille, tu devrais rentrer chez toi, émit-il toujours son petit sourire en coin.

Accompagnant ses paroles de gestes, il prit l’initiative de se rapprocher d’elle. Voyant qu’il se dirigeait vers elle, la jeune fille tenta de se retourner pour courir mais sentit bien vite qu’elle n’arrivait plus à faire le moindre pas.

  • -N’essayes même pas de vouloir prendre la fuite. Tu n’arriveras pas à bouger le moindre petit doigt tant que ma magie sera activée, ajouta-t-il en se rapprochant beaucoup plus.

Encore tétanisée et le cœur battant à cent à l’heure avec des bourdonnements dans les oreilles, Elsy avait bien compris que la situation n’était pas en sa faveur. Par contre elle ne s’expliquait toujours pas pourquoi elle n’avait pas plus peur que ça, comme si elle avait déjà connu bien pire. Et en plus malgré la dangerosité qui s’approchait d’elle, au fond d’elle cette même petite voix lui chuchotait qu’elle n’avait rien à craindre de son interlocuteur. 

C’est donc avec un regain de confiance qu’elle essaya de cacher sa peur apparente et s’adressa à l’individu.

  • -Je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous, vous n’êtes ni mon père, ni… ne put-elle terminer de dire. Sa voix semblait avoir disparue. Elle essaya de dire un mot mais ce fut peine perdue, aucun son ne sortit.  

Levant soudain la main, Elsy s’attendait à recevoir un coup et donc sentir de la douleur, mais à la place elle ressenti un contact chaud et doux sur sa joue. L’homme était en train de lui caresser lentement le visage comme s’il examinait chaque petite partie de sa face. Le sentiment de peur s’envola aussitôt, mais fut par contre remplacé par du dégoût qui par contre fut très vite atténué par un autre sentiment encore plus dérisoire  de “l’amour”. Encore interloquée par la tournure des évènements, elle préféra observer les réactions de cet inconnu. 

Après quelques secondes et ne supportant plus d’être regardée comme un sujet d’expérience, elle réessaya de bouger en y mettant cette fois ci toute sa volonté. A sa grande surprise elle réussit enfin. Mais elle fut très vite retenue prisonnière entre les bras de l’homme qui avait à présent ses deux mains sur ses joues. Après quelques secondes pendant lesquelles leurs yeux étaient en contact, il finit par mettre son front contre celui d’Elsy. 

  • -Je ne sais pas pourquoi mais depuis que je t’ai vue j’ai ce déchirement dans mon cœur qui me rend nostalgique. Je ne pourrai pas expliquer pourquoi ni comment mais je me sens à la fois heureux et malheureux et cette sensation me dérange, dit-il avec un ton étrange.

Décontenancé par ses dires, Elsy tenta une fois de plus de se retirer mais se rendit compte qu’elle était revenue à son état précédent. 

  • -Je crois que la meilleure façon pour remédier à cela est d’effacer la source même de mon état. Qu’est ce que tu en penses? demanda-t-il froidement. L’atmosphère autour avait lourdement changé. 

Soudain il leva son regard et leurs yeux se rencontrèrent de nouveau. La lueur qu’elle y lut refit monter en force son sentiment d’angoisse. Ses yeux étaient à présent remplis de folie, comme s’ il était devenu une tout autre personne. La pression sur ses joues se raffermit et elle ressentit une agressive onde de chaleur parcourir son corps. Elle avait l’impression d’être brûlée vivante de l’intérieur tant la douleur était fulgurante.  L’adolescente se sentait à présent comme une petite souris coincée dans un piège, ne pouvant prendre la fuite. 

Elle se débattait tel un petit diable cherchant à s’extirper de son emprise mais ne pouvait rien faire, n’arrivant pas à sortir la moindre supplication ni le moindre cri de sa bouche.  Fermant les yeux impuissants, elle se sentit soudainement tirée vers l’arrière prenant ainsi de l’espace avec son agresseur, qui  disparut derrière une explosion. 

Quand elle reprit le fil de ses idées, elle se retrouva à présent derrière une silhouette qu’elle paraissait, elle aussi reconnaître.  

  • -C’est nouveau ça. Depuis quand les sales rats des enfers et de surcroît des traîtres de ton espèce s’en prennent à de jeunes filles, cria le nouvel arrivé à l’encontre de l’agresseur d’Elsy. 
  • -En quoi cela te concerne, mon cher ex-élève, répondit une voix au-delà de la fumée causée par l’explosion.

 Tout de suite après la fin de ses mots, la fumée disparue, avalée par un vortex qui s’était formé juste devant l’homme. Il n’avait fait aucun geste pour le faire apparaître, comme guidé simplement par sa volonté. 

  • -Je constate que tu as parfaitement amélioré tes techniques mon petit Fanel. Je suis si fier du produit que j’ai créé que je pourrai m’effondrer en pleur, déclare t-il sarcastiquement. 
  • -Et moi je remarque que ton sens de l’humour est toujours aussi tordu, Silfrey, le provoque t-il, les yeux froids.

A la suite de cette phrase l’air autour d’eux sembla crépiter comme saturée en électricité.

 En un battement de cil, le dénommé Silfrey se retrouva en face d’eux, ce qui fit reculer Elsy de deux pas. Le sourire sinistre dépeint sur les lèvres et le regard emplit de folie meurtrière du monstre l’inquiétaient et la tétanisaient.

  • -Tu me fais de la peine mon petit Fanel. Pourquoi ne m’appelles-tu pas comme tu le faisais si bien avant? Avec tes yeux remplis d’admiration et de respect?

Le visage de Fanel se ferma, ne voulant pas entrer dans son jeu.

  • -Tu as perdu ce droit dès l’instant ou tu as décidé de t’offrir aux ténèbres. Tu as perdu ce droit quand tu as voulu mettre fin à ma vie pour tes désirs égoïstes et égocentriques. Ce jour, tu es ort à mes yeux articula t-il la mine sombre, faisant apparaître instinctivement son épée dans sa main droite en se mettant en position d’attaque. 

A leur grand étonnement, juste après sa tirade, Silfrey éclata de rire, se tenant le ventre. 

  • -Tu viens de refaire ma soirée mon petit Fanel, émis-il en ricanant. Mais crois-tu vraiment que tu pourras rivaliser avec celui qui t’a tout appris? 
  • -Tu risques d’être assez surpris, le prévint-il.

Se cachant toujours derrière son sauveur, accrochée à son pull, Elsy assistait toujours autant stupéfaite à ce qui se déroulait devant ses yeux. Mais après quelques minutes d’observations, Silfrey leva les bras en signe de défaite tout en reculant. Il avait toujours son petit air arrogant et moqueur scotché sur son visage.  

  • -Tu as vraiment été mon meilleur divertissement de la soirée. Quand je pense qu’il y a quelques années tu avais peur de moi, maintenant te voilà qui parles sans une once de crainte!  Tu as vraiment beaucoup changé… Pour cette fois je crois que je vais te laisser partir mais sache que la prochaine fois que l’on se verra tu n’auras pas tant de chance, émit-il avant de s’évaporer dans l’air. 

L’atmosphère pesante qui s’était installée, fut emportée avec sa disparition. Le jeune homme fit disparaître son arme puis prit une grande inspiration pour faire descendre la tension qui régnait dans son corps. Il savait que son ancien maître était très fort et comprenait donc que s’ il enclenchait le combat il allait perdre. Il avait donc préféré bluffer, laissant sa chance jouer avec la roue du destin. Car ce qui était sûr c’est qu’il connaissait très bien la prudence dont Sifrey pouvait faire preuve quand il doutait de sa victoire. 

Quand il reprit un rythme de respiration normal, il se retourna pour faire face à celle qu’il venait une seconde fois de sauver. Il remarqua qu’elle tenait fermement une partie de son pull, encore toute chamboulée par ce qui venait de se passer. Il lui prit alors les mains, ce qui sembla la faire sortir de sa torpeur. Elle leva son visage puis leurs regards se croisèrent. 

  • -Est-ce que ça va? lui demanda-t-il.
  • -…………………..
  • -Tu ne réponds pas?  Tu dois être étonnée par ce que tu as vu n’est ce pas? redemanda t-il pour essayer de la faire réagir. Sa tentative réussie car elle ouvrit lentement sa bouche…
  • -Qu’est ce qui c’est passé? Qui êtes-vous? questionna-t-elle avant de s’interrompre, palpant précautionneusement sa gorge. Sa voix était enfin revenue à la normale. 

Ne sachant pas trop quoi répondre et très surpris de ses questions, il la regarda plus attentivement. 

  • -Tu ne te rappelles pas de ce qui s’est passé hier? l’interrogea t-il.
  • -Qu’est ce qui s’est passé hier? demanda-t-elle dubitative. 
  • -Attends, je vais t’aider à t’en souvenir. Le choc a peut-être été trop violent pour que ton cerveau puisse l’assimiler complètement. 

Il mit ses mains autour de sa tête et à ce moment elle se sentit enveloppée par un flot absurde de pensées. Les souvenirs reprennaient progressivement leurs places dans sa mémoire. Elle commença alors à se rappeler de tout ce qui c’était passé, jusqu’à ce qu’il retire ses mains. Elle s’écroula immédiatement dans les herbes fraîches à proximité, ses larmes s’écroulant sur ces dernières. Alarmé par sa réaction, il s’accroupit à sa hauteur et ensuite lui prit le visage dans les mains la fixant tendrement. 

  • -Il est mort…Christ…il est mort…par ma faute…c’est à cause de moi que…ça ne peut être vrai…Non…

Elle ne put finir sa phrase que déjà elle se retrouvait dans ses bras. Ses mots étaient entrecoupés par ses pleurs. Elle s’était agrippée au sweat de Fanel le mouillant de sa morve et ses larmes, tambourinant quelques fois ses poings sur sa poitrine. 

-Ça, ça ne peut pas être vrai!! s’écria-t-elle soudain. Vous, vous n’existez pas! Ce n’est qu’un gros cauchemar et je vais me réveiller bientôt! Ce n’est qu’un cauchemar. Demain quand je vais me réveiller tout redeviendra comme avant. Rien n’est réel, non, non… gémit-elle en plaçant ses mains sur ses oreilles. 

Fanel resserra son emprise autour d’elle et caressa lentement son dos de haut en bas comme si elle était un enfant. Il tentait de la réconforter du mieux qu’il pouvait mais voulait en même temps lui faire accepter la réalité. Il avait peur de faire un mauvais pas et de la perdre mentalement car il savait que c’est sur cet instant que tout se jouait. Sa mission était de la ramener et de la protéger et il comptait bien l’accomplir.  

  • -Tu te trompes. Tout ce qui se passe en ce moment est bien réel, tu dois me croire. Plus vite tu me croiras et plus vite je pourrai te protéger. Tu as très bien vu cet homme tout comme moi. Et je peux t’affirmer qu’il était bien réel et qu’il pouvait te tuer, lui chuchota-t-il avec une voix douce mais ferme. 
  •  -Ce n’est pas un jeu tu devrais prendre ça beaucoup plus au sérieux . Tu n’es pas de ce monde, tu es bien plus puissante que tu ne peux l’imaginer! C’est pour cela que tu dois venir avec moi pour apprendre à maîtriser tes pouvoirs, pour que tu saches te défendre seule et protéger ce qui t’es chère. Il faut que tu sois prête à faire de grands sacrifices et…
  • -ÇA SUFFIT!!!!!!!!!!!! J’EN AI ASSEZ ENTENDU COMME ÇA, ET JE NE VEUX PAS!! refusa-t-elle en le repoussant violemment. Elle se leva, les yeux lançant des éclairs. 
  • -Ne t’approches pas de moi. Qui sait si tu n’es pas un monstre comme eux. Qui sait si tu n’essaies pas simplement de m’embobiner pour mieux me manipuler. Pourquoi devrais-je te croire? Je n’ai pas confiance en toi. Vous l’avez tous tué, c’est de votre faute, termina-t-elle en s’éloignant un peu plus de lui. Elle essuya ses larmes d’un geste rageur laissant des traces rougeâtre sur ses joues.  
  • -Pourquoi refuses-tu? C’est ton destin ne l’oublies pas!
  • -Qui es-tu pour m’imposer un destin que je ne connais pas? Qui es-tu pour vouloir me voler ma vie. La détruire ne te suffit pas? Tuer celui que j’aime ne t’a t-il pas suffit? Que veux-tu de plus? Me séparer de ma famille?  

Il s’était lentement rapproché d’elle et réussi à lui attraper la main. De suite, il mit sa main sous son menton puis releva sa figure et lui déposa un baiser sur le front. Ça la fit rougir assez légèrement. 

  • Je ne veux pas te faire de mal Elsy. Je ne cherche pas à te blesser ou à te séparer de ta famille. N’ais pas peur de moi car je ne suis pas ton ennemi et ne cherche pas à te manipuler. Je suis revenu pour te protéger car tu cours un grand danger si tu restes sur terre. Si tu persistes à vouloir rester, ce qui est arrivé à Christ risque d’arriver à ton petit frère et à ta mère. 

Cette phrase la tétanisa et elle se calma quelque peu. Il souleva alors son visage pour faire se rencontrer leurs regards.

  • -Quand je regarde tes yeux, j’y lis une grande tristesse. J’ai l’impression que tu as peur d’entendre la vérité. N’ai je pas raison? 

Elle serra ses poings et se mordit la lèvre inférieure en détournant les yeux. Elle fit encore un pas en arrière pour mettre une fois de plus de la distance entre eux puis se retourna et lorsqu’elle voulut commencer à courir il la retenue par le bras. 

  • -Réfléchis bien.  Je reviendrai demain soir à minuit pour avoir ta réponse. Réfléchis bien mais vite, car le temps presse. Bientôt ils seront au courant de ton existence et tu dois apprendre à contrôler tes pouvoirs, l’avertit-il. 

Il lui lâcha le bras et elle recommença à courir sans regarder derrière elle. Elle voulait des réponses et elle savait qui allait lui en donner, alors elle courut en direction de sa maison, sans s’arrêter! 

  • -Espérons qu’elle fasse le bon choix et accepte, se chuchota t-il en voyant sa silhouette disparaître derrière le feuillage.

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