S01 EP22

Près d’une dizaine de personnes se trouvaient dans la chambre dans laquelle Jessabiel rentra. Tous sans exception étaient dénudés, mais seul l’un d’entre ne disposait pas d’un collier d’esclaves autour du cou. La personne en question était une femme aux cheveux noirs qui se faisait prendre par devant et derrière pendant qu’elle embrassait une autre jeune femme et parcourait le corps des autres avec ses mains. Jessabiel présuma que cette personne devait être sa cible.

Le groupe s’arrêta tout d’un coup lorsqu’ils remarquèrent la présence de Jessabiel.

• Je ne me souviens pas avoir commandé une autre personne, déclara la jeune femme aux cheveux noirs.
• Je suis sincèrement désolée. Je me suis trompée de pièce.

Jessabiel, qui avait adopté l’attitude d’une personne gênée, se retourna pour quitter la chambre. Mais au moment où elle saisit la poignée de la porte, une voix derrière elle retentit.

• Un instant ! Pas si vite.

Les deux partenaires de la jeune femme qui étaient en elle se retirèrent. À la suite de cela, elle se releva et se dirigea vers Jessabiel. Arrivée à son niveau, elle posa sa main sur son visage et la regarda de haut en bas. Intérieurement, Jessabiel était dégoutée par cette main qui avait touché les parties intimes d’autres personnes avant de venir se poser sur elle. Elle devait néanmoins jouer le jeu pour l’instant.

• C’est ta première fois ? lui demanda-t-elle tandis qu’elle tournait autour de la jeune demoiselle.
• Oui, répondit timidement l’autre.
• J’ai l’œil pour ce genre de choses.

La femme, qui se trouvait dès à présent derrière Jessabiel, plaça brusquement ses deux mains au niveau des fesses de celle-ci et les appuya fortement. Ce geste surprit énormément la demoiselle qui sursauta sans le voir.

• Fermes comme je les aime.
• Hé !
• Ne sois pas timide. Pourquoi venir dans un endroit comme celui-ci si ce n’est pour prendre de plaisir ? lui murmura-t-elle au creux de l’oreille.
• Non, mais…

Avant même que Jessabiel ne puisse poursuivre sa phrase, la femme posa son doigt sur ses lèvres.

• Chute !!! Laisse-toi faire. Cède aux pulsions qui t’ont conduit jusqu’ici. Je peux être tout ce que tu désires, un homme…

À ce moment, le corps tout entier de celle qui se trouvait présentement devant Jessabiel se transforma pour prendre progressivement les traits d’un homme plus grand qu’elle. Tous ses atouts féminins disparurent pour laisser place au corps musclé du sexe opposé et un troisième membre inférieur très attrayant. Bien qu’elle essaya de le dissimuler, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de jeter plusieurs coups d’œil furtif vers son entrejambe, ce qui la fit rougir.

• Une femme…

Le même processus de transformation reprit. Jessabiel vu l’énorme et long pénis de son entrejambe rapetisser puis se transformer à nouveau en un appareil reproducteur féminin.

• Un mélange des deux…

Cette fois-ci, la jeune femme se laissa pousser l’organe reproducteur masculin juste au-dessus de celui qu’elle avait déjà. Cela perturba grandement Jessabiel qui ne sut comment réagir à cela. Toutefois, il était évident pour elle que les capacités de cette personne étaient très intéressantes. De ce fait, son envie de prendre possession de son corps augmenta.

La femme s’approcha à nouveau de Jessabiel pour le murmurer quelque chose à l’oreille. Elle clairement sentir son pénis touché son ventre.

• Penses-tu vraiment que je n’ai pas remarqué la manière dont tu le regardais ? Je sens que tu en as envie.

Elle attrapa une des mains de la jeune demoiselle et la conduisit directement à son sexe masculin.

• Tu le sens ça ? C’est ce que tu convoites, ce pour quoi tu es venue en ces lieux.

Elle commença à lui donner des baisers dans le cou puis la prit à nouveau par la main avant de l’entraîner vers le groupe d’esclaves.

Jessabiel se trouvait désormais en face de tout ce beau monde dénudé tandis que sa cible était derrière elle. Celle-ci posa délicatement ses mains sur la jeune femme et commença à retirer ses vêtements.

• Non, ce n’est pas pour ça que je suis ici.
• Laisse-toi faire, ça ne prendra plus beaucoup de temps pour agir.
• De quoi parles…
• Chute !!! Profite juste de l’instant présent.

La jeune femme ne savait pas ce qui lui arrivait, mais elle avait de plus en plus de difficultés à résister à son interlocutrice. Sans s’en rendre vraiment compte, elle se retrouvait désormais totalement nue devant tout le monde.

De nombreuses mains se baladaient sur le corps de Jessabiel. Certaines s’aventuraient au niveau de son entrejambe tandis que d’autres caressaient sa poitrine. Celles de la responsable de l’état dans lequel se trouvait la jeune femme faisaient partie de celles qui jouaient avec ses seins.

• Joli collier ! déclara-t-elle pendant qu’elle continuait de lui donner des baisers.

Lorsqu’elle voulut le retirer, celui-ci réagit hostilement et la brûla. Il fit également de même avec sa propriétaire. Cette dernière retira immédiatement ses doigts de l’objet tandis que Jessabiel reprenait progressivement ses esprits.

Une fois qu’elle reprit conscience, la sœur de Reigns se demanda ce qui avait bien pu se passer. Elle s’interrogea également sur le fait qu’elle fut totalement nue. Les seules choses qu’elle se remémorait étaient d’être entrée dans la pièce et d’avoir entamé la conversation avec sa cible. Elle ne se souvenait pas avoir retiré ses vêtements. Jessabiel était vraiment très mal à l’aise avec tout ce qui lui arrivait en ce moment. Elle devait néanmoins se dépêcher, le temps jouait contre elle.

La jeune femme se retourna alors vers sa cible, qui était encore sous le choc de s’être fait brûler, puis lui demander de l’embrasser. Ne se méfiant de rien, elle accepta volontiers l’appel de Jessabiel. Elle s’approcha donc de la demoiselle l’embrassa langoureusement. Toutefois, durant leur échange buccal, la sœur de Reigns posa ses deux mains de part et d’autre de son visage et exerça une pression au niveau de sa mâchoire afin que celle-ci ne puisse pas refermer sa bouche. Là, une sorte de ver tout gluant et mesurant plusieurs centimètres de long sortit de la bouche de Jessabiel et rentra dans celle de l’autre. Lorsqu’il rentra totalement dans l’autre cavité buccale, les deux jeunes femmes s’effondrèrent sur le sol devant les regards inquiets des spectateurs.

—–*—–

L’obscurité régnait en maître. Peu importe la direction dans laquelle la jeune femme qui avait tenté de séduire Jessabiel regardait, elle ne trouva pas la moindre trace de lumière.

• Quel est cet endroit ?
• Comme ça tu te prénommes Galhe. Vu tes facultés, c’est plutôt bien choisi. Et à ce que je vois, tu utilises des phéromones pour piéger tes victimes. Cela me sera très utile plus tard.
• Qui est là ?
• Ton frère et toi n’avez pas eu une enfance très plaisante. Abandonnés dès le plus jeune âge, vous avez dû vous débrouiller pour survivre.
• Montre-toi !

Un puissant flash de lumière surgit tout d’un coup et balaya l’obscurité. Après un certain temps d’adaptation, les yeux de la jeune femme purent finalement voir clair dans ce nouvel environnement. Ce qu’elle vit à ce moment l’étonnant fortement. Galhe se retrouva en face d’une copie conforme d’elle-même.

• Comment est-elle possible ?
• Tu as demandé à me voir et me voici.
• Qui es-tu ?!
• Je suis toi, mais sans être toi. Cela peut sembler déroutant je te l’admets. Peut-être serait-ce plus facile pour toi si je ressemblais à ça.

La personne devant Galhe utilisa alors les mêmes capacités de transformation que son interlocutrice pour finalement prendre les traits de Jessabiel.

• Je te reconnais ! Tu es la fille qui est rentrée dans la pièce tout à l’heure ! Où sommes-nous et pourquoi possèdes-tu cette faculté ?! Tu es comme moi, n’est-ce pas ?!
• Ça en fait des questions ! lui répondit-elle avec un ton moqueur.
• Une petite minute ! La dernière chose dont je me souviens est que tu m’as demandé de t’embrasser. Ensuite…ensuite, quelque chose est rentré dans ma bouche, quelque chose…qui venait de toi. Nous sommes dans ma tête, n’est-ce pas ?

Jessabiel se mit alors à applaudir devant la perspicacité de son interlocutrice ou interlocuteur.

• Très perspicace. Nous sommes effectivement dans ta tête.
• Sors de là immédiatement. Tu n’as rien à faire ici.
• Désolé, mais cela ne va pas être possible. Tu as quelque chose qui m’intéresse et je compte bien m’en emparer.
• De quoi parles-tu ? Que veux-tu de moi ?

Jessabiel s’approcha de Galhe, plaça son index sur sa poitrine, et tourna sensuellement autour d’elle jusqu’à ce qu’elle soit derrière sa cible.

• Ton corps, voyons, lui murmura-t-elle au creux de l’oreille comme elle le fit avec elle précédemment.

• Mon corps !
• Effectivement. Vois-tu, ta capacité à prendre n’importe quelle apparence m’intéresse beaucoup. C’est donc pour ça que j’ai décidé de m’en emparer.
• Et tu penses vraiment que je vais te laisser faire ?
• Ah, mais il est déjà trop tard. Ne l’as-tu pas encore constaté ?
• Constater quoi ?!
• Comme c’est désolant.

Jessabiel claqua des doigts et de nombreuses images se mirent à défiler les unes à la suite des autres. Elle s’arrêta sur une série d’illustrations montra un jeune homme aux cheveux noirs, au physique à peu près similaire à celui de Reigns, et possédant exactement la même tâche de naissance que Galhe.

• Le reconnais-tu ?
• Bien évidemment, c’est mon…mon…c’est bizarre, je reconnais pourtant bien ce visage, mais je n’arrive pas à me souvenir de son nom.

En mettant sa main sur son front, Galhe remarqua que celle-ci devenait de plus en plus translucide. D’ailleurs, le phénomène ne s’arrêta pas uniquement à sa main, mais se propagea à l’ensemble de son corps.

• Qu’est-ce qui m’arrive ?! Qu’est-ce que tu m’as fait ?!
• Tu es tout simplement en train de disparaître.
• Quoi ?! Non ! Ça ne se peut pas. Non ! Je ne veux pas mourir.
• Pourquoi pleures-tu ? C’est tout à fait naturel de mourir et de disparaître. C’est un processus naturel de la vie.

Le sourire que Jessabiel affichait en lui tenant de tels propos n’arrangeait guère la situation.

• Pitié ! Je t’en supplie ! Je n’ai pas envie de mourir !
• Ah ! Ah ! Ah ! Penses-tu vraiment que j’en ai quelque chose à cirer de ce dont tu as envie ou pas ? Tu devrais plutôt me remercier et être honorée que ta pathétique petite existence puisse servir des dessins beaucoup plus grands. Je garderai un petit souvenir de toi dans un coin de ma tête. Tu es tout de même la première personne à m’avoir excitée sans que je n’aie à la torturer.

Avec ces derniers mots, Jessabiel mit un terme à leur conversation. Galhe, quant à elle, disparut juste après, laissant derrière elle son corps et tous ses souvenirs.

—–*—–

La sphère que Haniel avait lancée parcourait la ville à une vitesse fulgurante. Ainsi, elle passait d’habitation à habitation et de magasin en magasin en scannant chaque pièce et objet susceptible d’abriter les fugitifs. Elle en profitait également pour laisser quelques petits trous dans les murs. Cela surprit plus d’un citoyen de Dalot. Nombreux sont ceux qui sursautèrent lorsque l’objet fracassa le mur de leur demeure ou lieu de travail.

Cinq minutes environ après son départ, la sphère arriva devant le bâtiment dans lequel se trouvaient Jessabiel et Reigns. X qui était posté devant tenta d’arrêter l’objet en l’attrapant, mais lorsqu’il sauta dans sa direction, il changea brusquement de trajectoire, l’évita, et rentra dans le bâtiment.

• C’est problématique.
• Très problématique.

Comme une partie des habitants, le patron des lieux sursauta lorsque la sphère du Recteur pénétra dans son établissement. Une fois qu’il prit conscience de ce qui se passait, la surprise et l’étonnement firent place à la colère.

• Dégommez-moi ce truc ! hurla-t-il à ses hommes.

Ceux-ci ne se firent pas attendre et commencèrent à tirer sur la sphère avec leurs armes. Face à un tel déchaînement de violence, les clients qui n’y étaient pas habitués se mirent à crier puis à fuir les lieux.

Pendant ce temps, le petit objet évitait la totalité des projectiles tout en continuant la mission qu’on lui avait confiée. Dès qu’il finit avec le rez-de-chaussée, il passa au premier étage.

• Arrêtez-moi cette chose ! cria à nouveau le patron des lieux.

Ses hommes de main se lancèrent alors à la poursuite de la sphère. Cependant, alors que ceux-ci venaient à peine d’arrivée au premier étage, l’objet venait de finir son inspection de toutes les pièces. Il passa donc devant eux en un éclair, direction l’étage suivant.

Le petit jeu du chat et de la souris ne dura pas très longtemps. En effet, arrivée au troisième étage, la sphère trouva finalement ce qu’on lui avait demandé de chercher. Devant elle et étendue à même le sol se trouvait Jessabiel. L’objet effectua un scan pour s’assurer qu’il s’agissait bien de sa cible. Lorsque cela fut confirmé, la sphère quitta la pièce en faisant un second trou dans le mur, puis sortit du bâtiment pour retourner chez sa propriétaire.

Haniel et ses subordonnés patientaient toujours devant les restes du destroyer de Jessabiel. Une certaine foule majoritairement constituée d’enfants s’était formée au niveau du spatioport pour observer les Célestes dans leurs magnifiques armures.

• Il y a de plus en plus de monde, déclara Diomel.
• C’est sûrement la première fois qu’ils voient des êtres tels que nous, rétorqua sa camarade Sariel.
• Rencontrer des Célestes n’est pourtant pas chose rare.
• Ça doit sûrement être l’effet des armures, et aussi parce que nous avons avec une Céleste particulière.
• Tu as sûrement raison.
• Sinon, je m’ennuie. Ça prend trop de temps pour la retrouver.
• On ne peut rien y faire, nous devons attendre le retour de la sphère de reconnaissance.

Haniel qui écoutait leur conversation avec les bras croisés et les yeux fermés était également d’accord avec ce que venait de dire Sariel. Cela prenait beaucoup de temps. Bien qu’elle semblât patiente et calme à l’extérieur, la jeune femme était l’un des Recteurs les moins patients, ce qui était plutôt étrange pour un être possédant une très longue espérance de vie comme elle.

Finalement, la sphère pointa le bout de son nez à l’horizon et se dirigea vers sa propriétaire. Celle-ci l’attrapa aisément de la main malgré sa vitesse et lut le rapport de l’objet.

• Je sais où tu es, dit-elle avec le sourire.

Le groupe déploya alors leurs grandes paires d’ailes et, d’un battement, s’envola à toute vitesse sous les yeux ébahis des spectateurs.

X qui était toujours posté devant le bâtiment rouge regardait en direction du spatioport. Tout d’un coup, un objet massif tomba du ciel et causa une énorme onde de choc qui souleva une tonne de poussière. Il s’en suivit alors une violente bourrasque de vent qui dispersa les particules de sable pour laisser apparaître une femme d’un mètre quatre-vingt-dix, disposant de trois paires d’ailes, et d’une épée surdimensionnée dans le dos.

À suivre !!!