La promotion 27

Alors que le trio se trouvait à moins d’une minute de leur lieu de rendez-vous, l’homme d’affaires se mit soudainement à éternuer, ce qui lui arriva à trois reprises.

  • À vos souhaits, monsieur, rétorqua mademoiselle Barnes.
  • Merci beaucoup, répondit Herman en prenant un mouchoir dans l’une des poches de sa veste.
  • Quelqu’un doit sûrement penser à vous, monsieur, ajouta le chauffeur du véhicule.
  • Probablement, dit l’homme d’affaires juste après.

Monsieur Invictus était très loin de se douter que les paroles de Gordon étaient on ne peut plus exactes, que la personne qui pensait à lui à ce moment précis n’était nulle autre que mademoiselle Harlock.

Gordon Botle, Herman Invictus, et Natacha Barnes arrivèrent finalement à lieu de rendez-vous qui s’avérait être un hôtel 4 étoiles. En voyant l’édifice, l’homme d’affaires n’en revenait pas d’à quel point la vie aimait lui offrir des cadeaux. C’était une opportunité qu’il ne devait en aucun cas manquer.

  • Gordon, tu nous rejoindras immédiatement après avoir garé la voiture, dit-il à son chauffeur.
  • Oui, monsieur, répondit le jeune homme.

De son côté, lorsque mademoiselle Barnes aperçut l’hôtel, elle ne put s’empêcher d’être mal à l’aise, d’autant plus qu’elle pouvait très bien imaginer le genre d’idées qui pouvait traverser la tête de son patron. Même le fait de savoir que monsieur Invictus allait se montrer très professionnel durant le rendez-vous ne la rassurait plus.

Le véhicule s’arrêta devant le bâtiment, ce qui permit à un des employés de l’hôtel qui était stationné devant de venir ouvrir la porte de ce dernier. L’homme d’affaires descendit donc de la voiture et en profita pour boutonner de nouveau sa veste. Quelques secondes plus tard, ce fut au tour de mademoiselle Barnes de descendre à son tour de la voiture. Une fois le duo hors du véhicule, l’employé referma la portière, ce qui permit à Gordon Botle de prendre la direction du parking.

Natacha Barnes et Herman Invictus rentrèrent dans le bâtiment et partirent immédiatement vers l’accueil où la jeune femme dit avec un des réceptionnistes qu’ils avaient une réservation au nom de l’homme d’affaires. Lorsque l’employé entendit le nom de la personne devant lui, il ne put s’empêcher d’être intimidé. Il n’aurait jamais cru rencontrer en personne l’une des personnes les plus puissantes de tout le pays.

Ce dernier vérifia dans leur système pendant quelques dizaines de secondes avant de leur répondre qu’ils étaient bel et bien attendus par deux de leurs clients. Monsieur Invictus et sa secrétaire furent conduits dans une zone un peu privée de grand hall de l’hôtel où on leur demanda de patienter le temps que ceux qui avaient fait une réservation pour eux viennent.

  • Mon chauffeur personnel, Gordon Botle, ne devrait pas tarder à nous rejoindre. Conduisez-le à nous quand il sera là, rétorqua l’homme d’affaires.
  • Comme vous le souhaitez, monsieur, répondit l’employé.
  • Aussi, pourrai-je avoir une bouteille de votre meilleur cru ? demanda une fois de plus Herman Invictus.
  • Bien évidemment, dit-il.

Alors qu’ils étaient confortablement installés dans leur siège, l’homme d’affaires dit à sa secrétaire que les messieurs qu’ils étaient sur le point de rencontrer avaient choisi un lieu de rendez-vous pour le moins singulier. Même si la jeune femme avait d’autres préoccupations en tête, c’était un avis qu’elle partageait également. Moins de deux minutes plus tard, un des employés de l’hôtel arriva avec ce que l’homme d’affaires avait commandé. Il était accompagné du chauffeur personnel, Gordon Botle.

  • Gordon, il y a une chose que j’aimerais que tu fasses pour moi, rétorqua Herman.
  • Quelle est-elle, monsieur ? demanda le conducteur.

Monsieur Invictus lui fit signe d’approcher et lui murmura quelque chose au creux de l’oreille, ce qui attira la curiosité de mademoiselle Barnes, mais fit également grandir un sentiment d’inquiétude au fond de cœur. C’était la troisième fois que cela lui arrivait depuis qu’elle avait quitté le bureau avec elle.

  • Je m’en occupe sur le champ, monsieur, répondit soudainement le jeune homme avant de les quitter.

Alors qu’ils se retrouvaient de nouveau seuls ; du moins si on ne comptait pas l’employé de l’hôtel qui débouchait la bouteille de vin que l’homme d’affaires avait commandée ; la jeune femme eut une folle envie de le questionner sur ce qu’il venait de lui dire. Cependant, elle garda le silence et se concentra sur le dossier qu’elle tenait dans les mains. Pendant ce temps, l’employé de l’hôtel venait de terminer de remplir leurs verres. Herman Invictus sortit alors un billet de 100 de son portefeuille qu’il lui remit en guise de pourboire.

  • Un grand merci à vous, monsieur, rétorqua-t-il en prenant l’argent.

Alors que l’homme d’affaires s’apprêtait à attraper son verre de vin, deux jeunes hommes d’origine asiatique portant tous deux des lunettes de vue firent leur apparition. En les voyant, monsieur Invictus et mademoiselle Barnes les reconnurent immédiatement.

  • Monsieur Invictus, c’est un plaisir et un honneur de faire votre rencontre, rétorqua Steven Cheng tandis que l’employé déposait et ouvrait la bouteille de vin.
  • Il en va de même pour moi, monsieur Invictus, ajouta Arnold Hong.

Herman Invictus se leva de son siège et leur serra successivement la main.

  • Tout le plaisir est pour moi, dit-il en le faisant.

Il présenta par la suite sa secrétaire personnelle aux deux jeunes hommes, puis les invita à prendre place.

  • Mademoiselle Barnes et moi discutions tout à l’heure du fait que vous ayez choisi cet endroit comme lieu de rendez-vous, déclara l’homme d’affaires.
  • Cela vient d’une erreur de notre part. Nous étions tellement surpris que vous acceptiez de nous rencontrer que nous avons pris le premier vol et avons par la même occasion oublié de trouver un endroit beaucoup plus approprier que celui-ci, répondit monsieur Hong en espérant que son interlocuteur ne lui en tienne pas trop rigueur.
  • Vous n’avez pas à vous en faire pour cela. Quoi qu’il en soit, rentrons immédiatement dans le vif du sujet. Expliquez-moi dans les moindres détails en quoi consiste votre projet et pourquoi ma société et moi-même devrions investir dedans.

À ce moment, mademoiselle Barnes sortit un carnet et un stylo de son sac à main. Les deux jeunes échangèrent un bref regard afin de déterminer qui serait le premier à parler. Ce fut donc monsieur Cheng qui prit la parole en premier. Il expliqua ensuite au duo Barnes-Invictus le principe de leur invention avec des termes qui étaient propres au domaine de l’informatique.

  • Monsieur Cheng, je comprends que le domaine de l’informatique soit votre passion, cependant, pour des personnes complètement étrangères à ce domaine comme moi, les termes que vous employez n’ont aucun sens, rétorqua soudainement l’homme d’affaires, confus.

Arnold Hong comprit exactement où monsieur Invictus voulait en venir. Ce fut donc pour cela qu’il prit à son tour la parole afin d’expliquer leur projet avec des termes beaucoup plus simples à comprendre.

  • Pour faire simple, ce que mon ami ici présent voulait dire est que le logiciel que nous avons créé permet de combiner et d’organiser les données markétings afin de réaliser un meilleur ciblage publicitaire, dit-il.
  • Et comment comptez-vous collecter ces fameuses données ? questionna de nouveau l’homme d’affaires, très curieux.
  • En partie grâce à ceci, répondit-il en sortant son téléphone portable de sa poche.

Il leur expliqua ensuite que grâce à un algorithme spécifique introduit dans n’importe quelle application mobile de e-commerce, ils seraient en mesure de les obtenir.

  • Prenez par exemple une personne lambda qui utilise son téléphone tous les jours. Cette dernière lance une recherche sur un modèle de chaussure bien précis. Une fois sa recherche terminée, notre algorithme va afficher sur ses réseaux sociaux diverses versions du modèle qui a précédemment attiré son attention.
  • Je vois. C’est un projet très intéressant qui a énormément de potentiel. De combien avez-vous besoin exactement pour le mener à bout ? questionna Herman Invictus.

Les deux hommes d’origines asiatiques échangèrent un regard avant de finalement dire à l’homme d’affaires qu’ils avaient besoin d’un financement de 50 millions. Mademoiselle Barnes, qui avait tout de noter de leur conversation jusqu’à présent, arrêta soudainement d’écrire et regarda son patron. La somme que ces deux demandaient était plutôt importante.

  • Nous irons alors sur un montant de 100 millions, rétorqua monsieur Invictus après plusieurs secondes de silence.

Le trio composé de mademoiselle Barnes, monsieur Cheng, et monsieur Hong fut étonné par la soudaine contre-proposition de l’homme d’affaires. C’était beaucoup plus que ce qu’ils avaient demandé. Cependant, pour Herman Invictus qui voyait l’énorme potentiel de leur invention, cette somme était dérisoire, comparée à tout ce que cela allait lui rapporter.

  • Monsieur Invictus, nous ne saurons jamais comment vous remercier pour votre geste, déclara Arnold Hong, extrêmement content.
  • Les remerciements viendront en même temps que vos résultats. Mes avocats prendront contact avec vous au courant de la semaine prochaine afin de tout finaliser, rétorqua-t-il en prenant finalement son verre de vin.
  • Vous pouvez compter sur nous, monsieur. Nous ne vous décevrons pas, dit à son tour Steven Cheng.

Alors que tout le monde était content, Gordon Botle, le chauffeur personnel de l’homme d’affaires, revint auprès du groupe. Il murmura ensuite quelques mots à l’oreille de son patron, ce qui ne manqua pas de le faire sourire. Mademoiselle Barnes, en voyant sa réaction, ne put s’empêcher d’être inquiète. Elle avait comme un très mauvais pressentiment concernant ce qui se tramait.

  • Messieurs, que diriez-vous d’un bon déjeuner afin de célébrer ce partenariat ? À mes frais, bien évidemment, proposa monsieur Invictus.

Les deux hommes n’eurent aucun mal à accepter cette proposition, d’autant plus qu’il se proposait de régler la note par la suite.

  • Mademoiselle Barnes, vous vous joindrez à nous, n’est-ce pas ? dit-il avec un sourire charmeur.

La jeune femme n’eut d’autre choix que d’accepter, la personne en face d’elle étant celle qui lui déversait son salaire. Monsieur Invictus fit alors signe à un des employés de l’hôtel qui s’approcha par la suite du groupe. Il lui demanda ensuite de préparer une table pour quatre. Avec ça, ses préparations étaient presque terminées.

A suivre !!!

Catégories : Étiquettes : ,

Laisser un commentaire