La promotion 30

Couchée sur le lit de chambre 630, mademoiselle Barnes pleurait à chaudes larmes. Un mélange de honte, de tristesse, et de colère s’était emparé d’elle depuis une dizaine de minutes. À cela s’ajoutaient des pensées suicidaires et meurtrières. Cela démontrait à quel point les actes que son patron venait de commettre avaient eu un impact négatif sur elle. De son côté, l’homme d’affaires était assis sur une des chaises de la pièce et l’observait. Il n’éprouvait à ce moment aucun remords vis-à-vis de l’horrible acte qu’il venait de commettre. Dans sa tête, il se disait que la jeune femme allait forcément s’en remettre, d’autant plus qu’elle désirait vraiment cette promotion.

Deux minutes s’écoulèrent et l’homme d’affaires observait toujours sa secrétaire qui ne s’était toujours pas levée du lit. La position dans laquelle elle se trouvait donna une nouvelle érection à Herman. Il avait à nouveau envie d’elle, envie de monter sur elle, envie de se retrouver en elle. Il se leva donc de son siège, mais contre toute attente, se dirigea vers ses vêtements qu’il avait soigneusement rangés. Il attrapa le tout et partit dans la salle de bain.

Une dizaine de minutes plus tard, monsieur Invictus sortit de la salle de bain uniquement pour retrouver sa secrétaire toujours allongée sur le lit.

  • Mademoiselle Barnes, pendant combien de temps comptez-vous encore rester couchée ? questionna-t-il sans le moindre état d’âme.

La jeune femme ne lui répondit pas. Elle n’avait d’ailleurs pas la force de le faire. Face à son silence, l’homme d’affaires lui dit qu’elle avait au peu près dix minutes pour faire ce qu’elle avait à faire et les rejoindre au rez-de-chaussée de l’immeuble. Une fois cela fait, monsieur Invictus sortit de la chambre, laissant ainsi sa secrétaire.

Natacha Barnes prit près de sept minutes avant de se lever du lit. À cause de toutes les larmes qu’elle avait versées et continuait de verser, son maquillage s’était complètement dégradé. Néanmoins, ce n’était pas le plus important pour elle à ce moment. Il était vrai que, quelques jours auparavant, elle s’était fait la promesse de tout encaisser sans rechigner et d’intérioriser toute sa douleur, mais cela était devenu beaucoup trop dur pour elle. La jeune femme se demanda alors si elle pourrait tenir jusqu’à la fin de la semaine.

La fiancée de Michael Orzak ramassa ses vêtements qui trainaient à même le sol et partit dans la salle de bain. Alors que cette dernière nettoyait douloureusement ce que son patron avait laissé en elle, des images de ce qui s’était passé avec lui quelques dizaines de minutes auparavant surgirent dans l’esprit de Natacha. Elle le revoyait prendre son pied tandis qu’elle souffrait le martyre. Cela avait été une désagréable expérience qui allait à jamais être gravée en elle.

Quelques instants plus tard, alors que mademoiselle Barnes essuyait ses larmes, ce fut autour de la conversation qu’elle avait eue avec Michael de ressurgir dans sa tête. Elle se souvint notamment des mots qu’il lui avait dits à de nombreuses reprises, du fait qu’il serait toujours présent pour elle en cas de problème. Maintenant qu’elle était dans une situation délicate, elle ne trouvait pas le courage de lui dire ce qui n’allait pas, craignant une violence réaction de sa part. Natacha n’avait vraiment pas envie de le perdre, pas après tout ce qu’ils avaient bâti tous les deux.

—–*—–

Herman Invictus venait tout juste d’arriver au rez-de-chaussée où son chauffeur personnel l’attendait.

  • Mademoiselle Barnes n’est-elle pas avec vous ? questionna Gordon.
  • Elle nous rejoindra dans peu de temps…

Cela faisait de nombreuses années que Botle travaillait pour monsieur Invictus. Dès lors, il connaissait parfaitement le comportement de son patron lorsqu’il s’agissait de belles jeunes femmes. Néanmoins, à chaque fois que ce genre d’évènements se produisait, il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer la réaction que ferait madame Invictus si elle venait à le surprendre sur le fait. Peut-être que cela s’était même déjà produit sans qu’il ne le sache.

  • Sinon, je suppose que tu t’es occupé de tout ? continua l’homme d’affaires.
  • Oui, monsieur. Vous n’avez pas à vous inquiéter pour ça, rétorqua le chauffeur.
  • Bien.

Les deux prirent ensuite la direction de l’accueil afin que monsieur Invictus règle la note pour le service qu’il venait tout juste d’utiliser. Cela couta énormément à l’homme d’affaires, plusieurs centaines de milliers de dollars. Néanmoins, pour ce dernier, cela valait le coup, d’autant plus que c’était un montant qu’il pouvait aisément récupérer en une seule journée de travail. Maintenant que ce petit détail était réglé, il ne leur restait plus qu’à attendre que mademoiselle Barnes les rejoigne.

Le délai que Herman lui avait imposé venait de s’écouler, mais la jeune femme n’était toujours pas présente aux côtés de son patron. Légèrement ennuyé par son retard, l’homme d’affaires envoya son chauffeur afin de vérifier ce qu’elle faisait. Gordon partit donc en direction de la chambre 630.

Lorsque Botle arriva devant la porte de la chambre, il frappa à de nombreuses reprises sur cette dernière et prononça le nom de la jeune femme plusieurs fois. Cependant, il n’obtint aucune réponse de sa part à chacune de ses tentatives. Il décida alors de rentrer dans la pièce.

  • Mademoiselle Barnes ! Monsieur Invictus vous prie de le rejoindre immédiatement, dit-il en ouvrant la porte.

Gordon aperçut les affaires de la jeune femme sur un des meubles, ce qui signifiait qu’elle se trouvait encore dans la chambre. Il se dirigea donc vers la salle de bain, lieu où il estimait la trouver.

  • Mademoiselle…Barnes !

Au moment où le chauffeur personnel de monsieur Invictus s’apprêtait à frapper à la porte, il entendit des pleurs en provenance de l’intérieur de la salle de bain. Bien qu’il tentait de rester le plus loin possible des affaires de son patron, Gordon ne put s’empêcher d’éprouver de la pitié pour la jeune femme, d’autant plus qu’il savait que ce n’était que le début. L’homme de 30 ans frappa finalement à la porte de la salle de bain et dit à mademoiselle Barnes que sa présence était requise auprès son employeur.

  • Je serai là dans cinq minutes, dit-il après avoir reniflé plusieurs fois.
  • OK. Je transmettrai vos paroles à monsieur Invictus, rétorqua le chauffeur avant de quitter la chambre.

Pendant ce temps, mademoiselle Barnes, qui avait déjà commencé à remettre ses vêtements à leur place d’origine, se regardait dans le miroir. L’image que la surface réfléchissante lui renvoyait lui rappela la mauvaise soirée durant laquelle son patron lui avait dévoilé sa véritable nature, ce qui déprima énormément Natacha. Malheureusement, elle ne pouvait montrer cette facette d’elle en public, les conséquences seraient beaucoup trop importantes si cela devait se produire. Par conséquent, tout devait rester à l’abri dans son cœur et dans sa tête tel un cancer qui la rongeait progressivement de l’intérieur.

Le temps lui étant compté, la jeune femme nettoya précipitamment son visage, ce qui eut pour effet d’enlever son maquillage. Elle retourna donc dans la chambre et attrapa son sac à main. Elle en sortit ensuite les quelques accessoires de make-up qui s’y trouvaient et essaya d’arranger son allure du mieux qu’elle pouvait. Au bout de trois minutes d’effort, mademoiselle Barnes parvint à obtenir un résultat assez convaincant. Elle rangea donc ses affaires où elle les avait prises, attrapa son sac à main, ainsi que tous ses documents, puis sortit finalement de la chambre 630.

—–*—–

Gordon, qui venait tout juste d’arriver au rez-de-chaussée, se dirigea immédiatement vers l’endroit où il avait laissé son patron. Dès qu’il arriva à ses côtés, ce dernier lui demanda pourquoi il n’était pas venu avec sa secrétaire.

  • Mademoiselle Barnes a dit qu’elle serait parmi nous dans moins de cinq minutes, répondit Botle.
  • Je l’espère.

Le jeune homme pouvait clairement sentir de la frustration dans le ton de la voix de son employeur. Il était vrai que celui-ci n’aimait pas trop attendre. Pour des gens de son calibre qui pouvait obtenir énormément de choses d’un simple claquement de doigts, la patience était quelque chose qu’ils avaient du mal à supporter. Finalement, au bout de cinq minutes, les portes d’un des ascenseurs s’ouvrirent, dévoilant ainsi une mademoiselle Barnes prête à en découdre.

  • Désolée de vous avoir fait attendre, monsieur. Nous pouvons désormais y aller, rétorqua la demoiselle.

Lorsque Gordon Botle aperçut la jeune femme, il sut immédiatement que le visage qu’elle affichait à ce moment n’était qu’une façade, un masque qu’elle avait enfilé afin que personne ne se doute du véritable état dans lequel elle se trouvait. De son côté, l’homme d’affaires n’avait que faire que mademoiselle Barnes porte un masque ou pas. Tout ce qui lui importait était qu’il s’amuse autant qu’il veuille avec elle et qu’elle ne dévoile en aucun cas leur petite affaire.

  • Ne perdons pas de temps. J’ai encore du travail qui m’attend, dit l’homme d’affaires quelque peu exaspéré.

Gordon pressa le pas, devança tout le monde, et alla chercher la Rolls-Royce de monsieur Invictus qu’il avait heureusement garée pas trop loin. De ce fait, lorsque son patron et mademoiselle Barnes arrivèrent devant l’entrée de l’immeuble, ils n’eurent qu’à attendre quelques dizaines de secondes avant de pouvoir monter dans le véhicule. Tout le monde se trouvant à bord, le chauffeur mit le cap vers l’entreprise d’Herman Invictus.

A suivre !!!

Catégories : Étiquettes : ,

Laisser un commentaire