Day 03 (Partie 03)

Chrees n’en pouvait plus. Il fallait à tout prix qu’il mange. Le jeune homme sentait ses forces l’abandonner progressivement tandis que son estomac gargouillait de plus en plus. Il avait bien tenté de dormir afin de faire passer le temps beaucoup plus vite, mais chaque fois qu’il fermait les yeux, l’image du décès d’Amélia lui venait en tête. Moure se retrouvait donc dans une très désagréable situation dans laquelle il n’avait d’autre choix que d’attendre l’arrivée d’Alicia et d’espérer qu’elle lui apporte quelque chose à manger.

De son côté, la propriétaire du « Dionysos » et ses employés avaient commencé le nettoyage de l’établissement et de tout ce qui avait été utilisé. Il restait une trentaine de minutes avant la fermeture de son bar. De ce fait, le nombre de clients avait considérablement diminué. Seule une poignée d’habitués se comptant d’une main était encore présente. Parmi eux se trouvait Ben, l’armoire à glace qui avait tenté de prévenir une altercation entre mademoiselle Garnier et quelques jeunes gens la veille.

  • Les mecs, dépêchez-vous de finir vos boissons. Nous allons bientôt fermer, rétorqua Alicia.

Le colosse dont le taux d’alcool avait atteint un niveau assez élevé s’empressa donc de terminer sa dernière bière. Pendant ce temps, John, qui venait tout juste de finir de nettoyer les tables inoccupées, passa derrière le comptoir. Il en profita alors pour demander à la jeune femme si elle avait finalement réglé son problème.

  • De quel problème parles-tu ? répondit Alicia.
  • Celui dont nous avons parlé hier. Tu disais que tu connaissais quelqu’un qui avait commis un acte répréhensible par la loi et que tu ne savais pas si tu devais le dénoncer ou pas.
  • Ah, cette histoire. J’ai décidé de lui accorder une seconde chance, mais ce n’est pas pour autant qu’il va s’en tirer aussi facilement.
  • Tu comptes faire quoi alors ? questionna John, curieux de savoir ce qu’elle avait en tête.
  • J’ai prévu un petit truc pour le remettre sur le droit chemin.

Bien que Hopkins n’avait aucune idée de qui il s’agissait, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver une forme de pitié pour lui, surtout après ce que sa patronne venait de dire. Il savait à quel point la femme devant lui pouvait se montrer terrifiante.

  • C’est quoi exactement ? demanda-t-il de nouveau.
  • Oh, rien de bien méchant. Juste un petit programme de remise en forme que j’ai concocté spécialement pour lui. Si tout se passe comme je l’ai prévu, il sera un homme nouveau au sortir de là, répondit Alicia en affichant un léger sourire.

John était vraiment inquiet pour la personne dont cette jeune femme parlait, d’autant plus qu’elle venait d’énoncer ses propos en arborant un léger sourire. Il la connaissait depuis assez longtemps pour savoir que cela n’annonçait rien de bon. Il imagina alors mademoiselle Garnier en train de martyriser sa victime avec des exercices physiques inhumains.

  • Je vois. Rappelle-toi seulement que le corps humain a besoin de repos. N’abuse donc pas trop, rétorqua-t-il.
  • T’inquiètes, tu me connais, dit-elle.
  • Justement, c’est parce que je connais assez bien que je te dis ça.

À ce moment, Alicia se dit qu’il faudrait peut-être qu’elle achète de nouveaux accessoires afin de mieux profiter de ses moments avec Moure. Une chance pour elle, la jeune femme savait exactement ce qu’elle devait prendre.

Ben, qui venait tout juste de terminer sa bière, se leva de son siège. Cependant, à cause du taux élevé d’alcool qu’il avait dans le sang, celui-ci titubait énormément. Lorsque mademoiselle Garnier remarqua cela, elle demanda à Fuji de lui appeler un taxi.

  • OK ! s’exclama-t-elle.

Mademoiselle Nakaharu stoppa donc ce qu’elle était en train de faire et se dirigea vers la porte de sortie. Pendant ce temps, l’armoire à glace remercia la propriétaire des lieux pour le geste accompli.

  • Tu n’as pas à me remercier pour ça. Ce serait plutôt à moi de le faire pour ta régularité, rétorqua-t-elle en arborant un sourire chaleureux.

Mademoiselle Garnier faisait partie des personnes que Ben appréciait le plus. Il fallait dire qu’il n’avait pas beaucoup de monde qui n’était pas intimidé par son physique imposant. Alicia traitait tout le monde de la même manière, ce qui était sa plus grande qualité selon lui. Il était vrai qu’elle avait également ce petit côté brute de décoffrage, mais ce n’était qu’un petit détail. Cela ne l’empêchait pas d’être appréciée par les habitués du bar.

Quelques minutes plus tard, la jeune femme d’origine asiatique revint dans le bar. Elle dit alors à Ben que son taxi l’attendait à l’extérieur. L’armoire à glace remercia tout le monde avant de prendre à son tour la direction de la porte de sortie.

  • Bonne nuit et prends soin de toi, rétorqua mademoiselle Garnier.

Avec le départ de Ben, le bar ne comptait plus que deux clients. La jeune femme leur dit une nouvelle fois de se dépêcher, qu’ils allaient bientôt fermer. Alicia semblait pressée de faire partir tout le monde. Il fallait dire qu’elle s’impatientait de plus en plus et voulait déjà être aux côtés de Chrees. Depuis le début de la matinée, elle pensait à toutes les choses qu’elle allait lui faire.

Après une dizaine de minutes, les deux derniers clients de mademoiselle Garnier se levèrent finalement de leurs sièges. Titubant également à cause du fort taux d’alcool dans leur sang, ce fut avec beaucoup de difficultés qu’ils prirent la direction de la porte de sortie. En les voyant marcher, Alicia voulut également leur commander un taxi, mais ces derniers refusèrent. La jeune femme abandonna donc son idée, se disant qu’ils avaient sûrement leur raison, et observa les deux compères quitter son établissement. Pendant ce temps, Filona nettoyait la table qu’ils avaient utilisée.

—–*—–

L’heure de la fermeture était finalement arrivée. Une fois de plus, la jeune femme remercia ses employés pour le magnifique travail qu’ils avaient accompli, notamment mademoiselle Giggs qui s’était à nouveau montrée à la hauteur de son talent.

  • Je t’ai déjà dit que tu n’avais pas à nous remercier. C’est tout à fait normal vu que c’est toi qui fournis les salaires, rétorqua John.
  • Cela reste néanmoins nécessaire que je le fasse. C’est tout de même grâce à vous que j’arrive à faire tourner cet établissement sans le moindre problème.
  • Si c’est ça, alors une petite augmentation serait une meilleure façon de nous remercier, dit-il.
  • John, tu ne trouves pas que tu pousses le bouchon un peu loin, s’exclama mademoiselle Nakaharu.
  • Quoi ?! Je ne fais que donner mon avis, dit-il.
  • Je pense aussi que vous méritez une petite augmentation de salaire, rétorqua soudainement Alicia.

L’intervention subite de la jeune femme étonna tout le monde, d’autant plus qu’elle n’était pas du genre à accepter cela facilement. Ils se demandèrent alors tous s’ils avaient bien entendu ce qu’elle venait de dire.

  • Alicia, tu es sûre que tu vas bien ? J’espère que tu n’es pas en train de tomber malade, dit de nouveau Hopkins.

John posa ensuite sa main sur le front de sa patronne afin de vérifier que cette dernière n’avait pas de la fièvre ou un truc dans le genre.

  • Je vais parfaitement bien. Ce que je veux dire est que cela fait déjà assez longtemps que vous travaillez pour moi. Filona met de l’ambiance chaque soir avec ses spectacles, Fuji fait admirablement son travail, et toi, même si tu es parfois en retard, tu sers tout de même à quelque chose. Ne trouvez-vous pas que cela mérite une petite augmentation ?

Les trois employés ne savaient pas vraiment comment réagir. Il était vrai qu’il s’agissait d’une bonne nouvelle pour eux, mais ils se méfiaient également. Cela pouvait être une plaisanterie de la part de leur patronne.

  • Et à partir de quand cette augmentation prendra effet ? demanda mademoiselle Giggs.
  • À partir de cette fin du mois, répondit Alicia.
  • Et de combien vas-tu nous augmenter ? questionna cette fois-ci John.
  • Ce sera une surprise.

La réponse de la jeune femme conforta deux d’entre eux qu’il s’agissait bel et bien d’une blague de la part de mademoiselle Garnier. Toutefois, Fuji était la seule à croire que ce qu’elle disait était la pure vérité. Quoi qu’il en soit, ils devraient tous attendre la fin du mois pour connaitre la réponse à leurs interrogations.

Après une conversation de près de dix minutes, le temps était désormais venu pour le quatuor de se séparer. Alicia souhaita donc une excellente nuit à chacun de ses employés et leur demanda également d’être prudent sur le chemin du retour. Une fois cela fait, la jeune femme ferma son établissement.

—–*—–

Il était désormais temps pour mademoiselle Garnier de débuter ses activités nocturnes secondaires. Avant tout, la rouquine devait faire un tour dans sa cuisine. Alicia avait passé la majeure partie de la journée à travailler. De ce fait, elle n’avait pas eu l’occasion d’apporter quelque chose à manger à Chrees. Elle l’imaginait déjà en train de mourir de faim, d’autant plus qu’elle ne l’avait pas très bien nourri la veille.

Alicia se trouvait désormais dans sa cuisine. Tandis qu’elle préparait un truc rapide pour elle et pour son prisonnier, la jeune femme profita de ce petit moment de tranquillité pour naviguer sur des sites d’achat. Elle avait besoin de quelques nouveaux accessoires afin de mieux dociliser l’individu dans son sous-sol. Après quelques minutes à parcourir les différents catalogues, mademoiselle Garnier trouva finalement ce qu’elle cherchait. Alors qu’elle passait commande, la rouquine arborait un sourire narquois qui n’annonçait absolument rien de bon pour Chrees Moure.

Après avoir fini son repas, Alicia fit un tour dans sa chambre. Elle déposa son téléphone portable sur son lit et prépara ses affaires. La jeune femme retira ensuite ses vêtements pour ne rester qu’avec sa petite culotte. Il serait beaucoup plus rapide pour elle de passer à l’acte de cette façon. Elle prit enfin tout ce dont elle avait besoin et partit retrouver Moure. Une nouvelle nuit de plaisir était alors sur le point de se dérouler.

A suivre!!!

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