13h00
Au moment où l’horloge du salon sonna en indiquant 13h, quelqu’un frappa à la porte du domicile du couple Barnes-Orzak. En entendant cela, Michael qui s’était assoupi dans un des canapés se réveilla en sursaut en prononçant le prénom de sa fiancée. Le jeune homme se leva précipitamment de son siège et se rendit à la porte d’entrée. Dans sa tête, il se disait qu’il s’agissait d’un agent de police qui était venu lui dire qu’il avait finalement retrouvé la trace de la femme qu’il aimait. Quelle ne fut donc pas sa déception lorsqu’il entendit la voix de son meilleur ami provenir de l’extérieur.
- Non, mec, ce n’est pas ta femme. C’est moi, Stan. Maintenant, ouvre ! dit-il.
Bien qu’il espéra que cela ait été quelqu’un d’autre derrière la porte, le jeune homme était tout de même content que son ami soit venu le voir. Il fut d’autant plus content lorsqu’il se rendit compte que Stanley avait apporté des bières, prétextant qu’ils auraient tous les deux besoin de cela afin de faire passer le temps.
- Alors, toujours pas de nouvelle de Natacha ? demanda Hopkins en rentrant dans la maison.
- Non, toujours aucune nouvelle. J’ai même contacté Enola et elle aussi n’a aucune nouvelle de son côté.
- Merde ! Désolé, mec. Je n’imagine même pas comment tu dois te sentir en ce moment.
Les deux hommes s’installèrent à table où Stanley ouvrit le pack de bières qu’il avait apporté.
- Tu sais, j’ai beaucoup réfléchi depuis tout à l’heure et je ne vois toujours pas ce que j’ai fait de mal. J’ai été voir son patron certes, mais c’était uniquement pour la défendre. Quoi, de nos jours on a plus le droit de prendre la défense des personnes qu’on aime ?
- Je sais pas, mec. Pour moi, tu as tout fait dans l’ordre, répondit le jeune homme en ouvrant sa bière.
- Alors, pourquoi elle est partie en laissant cette putain de lettre ?
Michael qui avait visiblement été frustré par le geste qu’avait commis Natacha ne put s’empêcher de serrer fortement la bouteille qu’il avait dans la main. Cependant, derrière cette frustration apparente se cachait également une certaine inquiétude vis-à-vis de la soudaine disparition de la femme qu’il aimait.
- Je sais pas, mec. Les femmes sont des créatures totalement différentes de nous et elles ne viennent malheureusement pas avec le mode d’emploi.
- Et les flics qui ne m’ont toujours pas rappelé.
- Wôw ! Wôw ! Wôw ! Comment ça les flics ? Tout à l’heure au téléphone, tu ne m’as pas parlé de policiers. Mike, il se passe quoi exactement ?
Devant la curiosité de son meilleur ami, Michael lui relata ce qu’il avait fait quelques heures auparavant.
- Mais non, mec. Il ne fallait absolument pas faire ça, rétorqua Stanley, légèrement dépité par ce qu’il venait d’entendre.
Le jeune homme expliqua alors à Michael que l’acte qu’il avait posé risquerait d’avoir de graves conséquences sur sa vie de couple et potentiellement sur celle de Natacha. Il lui dit que si les policiers venaient à l’arrêter à bord de son véhicule et qu’elle finissait en garde à vue, il aurait à s’expliquer auprès d’elle, ce qui envenimerait à coup sûr leur présente relation. De plus, il y avait la possibilité que sa rencontre avec les autorités se passe mal.
- Ces mecs sont du genre à d’abord employer la force avant de poser des questions. Et connaissant le caractère de ta petite femme, cela pourrait très mal finir, poursuivit-il.
Michael n’avait pas vu les choses sous cet angle. Il fallait dire que lorsqu’il s’était rendu au poste de police, c’était principalement pour avoir une idée de l’endroit où se trouvait Natacha. Mais maintenant que Stanley lui avait parlé des possibles répercussions que son geste allait avoir, son sentiment d’inquiétude s’accentua un peu plus. De ce fait, le jeune homme attrapa son téléphone portable et composa une fois de plus le numéro de sa fiancée. Malheureusement, il tomba une fois de plus sur sa boîte vocale.
—–*—–
Tandis que Jason essayait de la contacter, mademoiselle Barnes était assise aux bords du lit d’une des chambres de manoir Lancaster. La jeune femme essayait de se donner du courage pour affronter ce qui était sur le point de se produire. Soudainement, quelqu’un frappa à la porte. Natacha avait une claire idée de qui il s’agissait. Et en effet, lorsque l’employée qui l’accompagnait ouvrit la porte, ce ne fut nulle autre que monsieur Morgan qui se présenta. L’homme, qui tenait dans les mains une bouteille de champagne et deux coupes, rentra dans la pièce.
En voyant cet homme, mademoiselle Barnes ne pouvait s’empêcher de ressentir du dégoût envers lui. Cependant, elle se retint d’exprimer cette émotion et essaya de garder un visage neutre.
- Vous pouvez nous laisser, dit monsieur Morgan à l’employée lorsqu’il entra dans la pièce.
Telle une soldate, la jeune femme sortit de la chambre et referma la porte derrière elle. Pendant ce temps, Simon s’avança vers un des meubles sur lequel il déposa tout ce qu’il tenait dans les mains, remplit ses deux verres avec du champagne, et s’approcha finalement de Natacha.
- J’ai cru entendre que Natacha Barnes était le nom auquel tu répondais. Est-ce bien cela ?
- C’est bien cela en effet.
- Natacha, hum ! Quel magnifique prénom. Je trouve qu’il te va vraiment à ravir.
- Merci beaucoup.
La voix de mademoiselle Barnes était dépourvue de toute joie, colère, et autre émotion susceptible de trahir ce qu’elle éprouvait réellement. On dirait littéralement dit un robot qui répondait à une série de questions-réponses.
L’homme lui servit finalement sa coupe de champagne tout en lui disant qu’il s’appelait Simon Morgan, mais qu’elle pouvait juste utiliser Simon. Tandis qu’elle attrapait son verre, mademoiselle Barnes se dit que tout son stratagème ne servait à rien et qu’il n’avait qu’à déjà passer à l’acte. Elle avait vraiment hâte d’en finir avec tout ça et de rentrer chez elle.
De son côté, alors qu’il venait de s’asseoir à côté d’elle, Simon ne put s’empêcher de remarquer le doux parfum qui émanait de la jeune femme. De plus, maintenant qu’il était beaucoup plus proche d’elle, il pouvait admirer de beaucoup plus près ses attributs. Il était vrai que la présentation sur l’estrade leur donnait à tous un avant-goût de ce qu’il était sur le point d’acquérir, mais cela n’était qu’une pâle comparaison lorsqu’ils se trouvaient devant leur bien. Avec tout ceci, Simon se dit que Herman Invictus avait beaucoup de chance qu’une telle créature travaille pour lui. Il était vraiment impatient de découvrir de quoi elle était capable. Néanmoins, il devait se montrer un peu patient, et ce même s’il avait présentement envie de sauter sur elle.
- Natacha, j’ai cru également entendre que tu travailles pour Invictus. En quoi consiste exactement ton travail.
- Eh bien ! En tant qu’une de ses secrétaires personnelles, mon rôle est de…
À ce moment, l’homme de 65 ans posa sa main sur la cuisse de Natacha, ce qui la dégoûta et la mit extrêmement mal à l’aise. Elle ne céda néanmoins pas à ses émotions et poursuivit sa phrase en lui disant que son rôle principal était d’aider monsieur Invictus à mieux gérer son temps en s’occupant par exemple de gérer ses différents rendez-vous, mais également en écrivant certains rapports.
- Cela semble très passionnant. Que diriez-vous de venir travailler pour moi et devenir ma secrétaire personnelle ? proposa-t-il en faisant glisser sa main le long de la cuisse de mademoiselle Barnes.
La proposition de monsieur Morgan était tout sauf attrayante. Bien au contraire, c’était l’une des choses les plus répugnantes qu’il pouvait lui dire. Il était clair que ce vieil homme ne l’invitait pas à travailler pour lui à cause de ses compétences en tant que secrétaire, mais plutôt parce qu’il voulait profiter de son corps tout comme son patron actuel. Natacha, qui souhaitait à ce moment la mort de toutes les personnes dans son genre, refusa poliment sa proposition, prétextant que son contrat avec monsieur Invictus n’avait pas encore expiré.
- S’il ne s’agit que de ça, ce n’est pas un problème. Je suis sûr que Herman et moi trouverons un terrain d’entente afin d’approuver ton transfert de sa société à la mienne.
Le vieil homme semblait ne pas vouloir lâcher l’affaire, ce qui ennuyait grandement mademoiselle Barnes. Elle n’avait aucune envie de travailler pour une personne pareille. D’ailleurs, s’il y avait un choix à faire, elle préférerait largement continuer d’être sous les ordres de monsieur Invictus que de se retrouver dans le bureau de ce type.
De son côté, alors qu’il avait désormais sa main proche de l’entrejambe de mademoiselle Barnes, Simon réfléchissait sur comment avoir cette jeune femme à temps plein pour lui tout seul. Il était vrai que Herman lui avait demandé de mieux l’éduquer sur comment le monde fonctionnait véritablement, mais depuis qu’il était rentré dans cette chambre, cette idée ne l’abandonnait pas. Elle était tellement belle et avait des formes si attrayantes qu’il trouvait cela dommage que la jeune femme ne soit que la secrétaire de cet homme.
- Tu sais, si tu viens travailler pour moi, ta vie sera meilleure. Combien Herman te paie-t-il, 70 peut-être 80 mille l’année ?
Simon attrapa la coupe de champagne vide de la jeune femme et la déposa, ainsi que la sienne, sur une des commodes proches du lit.
- En venant directement travailler pour moi, tu pourras facilement dépasser les 120 mille dollars par an, bien évidemment avec quelques petits extra. Alors, qu’est-ce que tu en dis ? rétorqua-t-il en posant cette fois-ci sa main sur le dos de Natacha.
Mademoiselle Barnes lui donna une réponse similaire à la précédente, prétextant que son boulot actuel lui convenait parfaitement. Cela sembla énerver quelque peu Simon qui comprit pourquoi Herman voulait lui donner une bonne leçon. Cette femme était beaucoup trop entêtée. Elle avait besoin de savoir qu’il excitait en ce monde des personnes à qui on ne pouvait pas dire non.
Monsieur Morgan se leva donc du lit et se dirigea vers l’unique armoire de la pièce qu’il ouvrit par la suite. Dès que ce fut le cas, l’expression faciale de Natacha devint quelque peu sombre. Elle comprit finalement les propos qu’avait tenus l’employée plusieurs minutes auparavant. À l’intérieur se trouvaient divers accoutrements allant de la tenue BDSM en cuir à la tenue de soubrette en passant également par la subtile, mais incontournable tenue d’infirmière.
Le vieil homme ouvrit ensuite un des compartiments duquel il prit un objet que Natacha ne découvrit que quelques secondes plus tard. En effet, Simon tenait dans sa main un vibromasseur clitoridien qu’il comptait bien utiliser sur elle.
- Je pense qu’il est temps que nous nous adonnions à ce pour quoi nous sommes venus ici aujourd’hui, dit-il.
Avec ces quelques mots, Natacha sut qu’une nouvelle phase de son calvaire était sur le point de commencer.
A suivre !!!